crédit photo: Marc-André Mongrain
Antoine Corriveau

Festival en chanson de Petite-Vallée 2021 | Antoine Corriveau casse la baraque en (pré)ouverture

En Amérique/On a tous du sang indien/Si c’est pas dans les veines/C’est sur les mains.

On pourrait difficilement trouver des paroles plus justes pour « souligner » la fête du Canada cette année…

Ces mots qu’Antoine Corriveau a tirés du roman Taqawan d’Éric Plamondon pour les intégrer à sa chanson Les sangs mélangés frappaient droit au cœur, encore plus que sur l’album PISSENLIT, avec les circonstances tragiques des découvertes de supultures non-marquées sur les sites d’anciens pensionnats autochtones un peu partout au Canada ces dernières semaines.

« Voici quelque chose qui se rapproche de la fête du Canada… mais pas nécessairement pour la célébrer », a-t-il laissé entendre avant d’entamer cette percutante chanson poétique, co-écrite avec Erika Angell, qui était justement là pour l’accompagner vocalement.

C’était l’un des nombreux moments marquants du show d’ouverture (ou de pré-ouverture, c’est toujours pas clair!) du Festival en chanson de Petite-Vallée, donné par un Antoine Corriveau énergique et franchement sympathique.

À l’instar du spectacle du FestiVoix vendredi dernier, on le sentait de bien bonne humeur et en mode rock intense sous le Chapiteau de la Vieille Forge, devant une centaine de festivaliers ravis de renouer avec le festival.

Cette approche rock, on la ressentait notamment lors d’une transition « Sonic-Youthesque » entre Maison après maison et l’explosive Albany, ou encore lors de la version très punk d’Ils parlent.  Il nous a aussi refait le coup de jammer en boucle la même mesure de Croix blanche durant trois minutes bien chronométrées sur un gros cadran numérique bien en vue sur scène!

Entouré cette fois-ci de Simon Angell (Thus:Owls) à la guitare, de Marc-André Landry (Matt Holubowski) à la basse, de Stéphane Bergeron (ex-Karkwa, aussi en tournée avec Matt Holubowski) à la batterie et de Sheenah Ko (des Besnard Lakes) aux claviers, Antoine s’en donne à coeur joie dans les jams rock et les riffs assassins, mais démontre aussi ses grands talents d’auteur-compositeur sur des pièces plus posées.

Un choix judicieux pour un public comme celui de Petite-Vallée, où la culture de la chanson est fortement imbriquée dans l’esprit des gens.  On constate cette ouverture du public lors de la tendre Peut-être, ou lorsqu’il replonge dans Le nouveau vocabulaire de son excellent album sous-estimé de 2014, Les Ombres longues.  La qualité d’écoute est au rendez-vous, et la voix grave et rocailleuse d’Antoine Corriveau brille davantage que sur les morceaux rock, ajoutant de l’emphase sur les textes dans ces cas-là.

C’était un coup d’envoi franchement réussi pour la 38e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée, qui se déploiera en trois vagues, jusqu’au 10 juillet. Dans un premier temps, au cours des trois prochains jours, Klô Pelgag mènera la « Marée du grand héron » avec des spectacles de Laurence-Anne, N Nao, Lysandre, Les Soeurs Boulay, Safia Nolin, Marie-Pierre Arthur et bien sûr, elle-même.

Dès le 5 juillet, la « Marée du coyote » sera menée par Tire le coyote, avec notamment Jeannot Bournival, Ariane Roy, Luc de Larochelière et Andrea Lindsay, Rayannah et Daniel Boucher.

Puis du 8 au 10 juillet, au tour de Louis-Jean Cormier et ses invités, pour la « Marée du loup », avec Vincent Vallières, Beyries, Gab Bouchard, Laura Niquay et Matiu.

Détails et billets par ici.

Ne manquez pas notre retour sur la « Marée du grand héron » et un résumé des meilleurs moments des trois premiers jours officiels du festival, lundi sur Sors-tu.ca!

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