Karim Ouellet

Entrevue Karim Ouellet | Trente : Une suite logique (et une présence aux FrancoFolies de Montréal)

À la veille de la parution de son troisième opus Trente – n.d.l.r.: pour lequel il n’y aura pas de lancement, mais on apprenait ce matin que l’artiste sera en spectacle au Métropolis le 17 juin dans le cadre des FrancoFolies de Montréal – Karim Ouellet nous a donné rendez-vous dans un petit café de la rue Mont-Royal afin d’en discuter.

Trente sort donc trois ans après Fox et marque un nouveau chapitre pour lui alors qu’il a franchi – vous l’aurez deviné – le cap de la trentaine en décembre dernier. L’auteur-compositeur-interprète qui a le vent dans les voiles nous propose un projet qui demeure dans le même courant que son dernier album. Trente glisse tout naturellement et semble être la suite logique à son prédécesseur.

C’est encore Claude Bégin qui signe la réalisation de cet album. On sent d’ailleurs une réelle complicité entre les deux artistes qui travaillent ensemble depuis plusieurs années et qui ont une vision similaire de la musique. « Ça fait tellement longtemps qu’on travaille ensemble et on se connaît si bien que pour moi, ça semble être une évidence de travailler avec lui. Je n’ai même pas à me questionner avant de faire un album. S’il est disponible et que ça lui tente, ça va être lui et sinon, ce sera personne.»

La petite touche de hip-hop qu’on retrouve dans ses albums témoigne d’ailleurs de leur historique alors qu’ils ont composé des beats de rap ensemble pendant longtemps. À eux deux, ils composent et enregistrent toute la musique, à l’exception des trompettes et des violons.

Karim Ouellet, qui a un studio à la maison, prépare la plupart de ses chansons chez lui. «Quand j’arrive chez Claude, j’ai toujours une bonne idée de la direction que je veux prendre et à partir de là, on travaille ensemble pour atteindre l’endroit où je veux aller. »

 

Garder les pieds sur terre

Après le succès triomphal de son précédent album qui s’est vendu à plus de 33 000 exemplaires et qui lui a permis de faire des shows au Québec et en Europe, on peut se demander si l’artiste ressentait une certaine pression pour l’album à venir. Karim Ouellet semble pourtant conserver la philosophie qui l’anime depuis le début : une certaine humilité et le désir de garder les pieds sur terre : « Avec ce nouvel album, je ne vise pas grand chose. La seule chose qui importe pour moi c’est de présenter un projet dont je suis fier. Mais après ça, je n’ai plus aucun contrôle alors advienne que pourra! »

Photo par Marc Montplaisir.

Photo par Marc Montplaisir.

Puisqu’on se trouve dans une ère où les gens peuvent obtenir de la musique gratuitement en claquant des doigts, le nombre d’albums vendus ne semble pas être une question qui le préoccupe particulièrement. En fait, il préfère ne pas s’en faire avec ça. « Ceux qui aiment ça l’achèteront ou le downloaderont illégalement, je m’en fous un peu! Ce n’est pas une question de chiffre. Je voulais sortir un album dont je suis pleinement satisfait et qui me permettra de faire beaucoup de shows. »

L’auteur-compositeur-interprète est donc loin de s’asseoir sur le succès qu’a connu Fox. Au contraire, il a l’impression de repartir à neuf quand il entame un nouveau projet et s’admet d’ailleurs très sévère envers lui-même. Il cherche constamment à créer quelque chose de nouveau. Avec plus de 40 chansons d’écrites au départ, il a décidé de n’en garder qu’onze.

« J’écrivais des chansons au début, mais je n’aimais pas ça. Je trouvais que c’était trop semblable à ce que j’avais fait dans le passé. Je n’étais pas content. J’en ai mis beaucoup à la poubelle. »

Karim Ouellet entame cette nouvelle décennie en force avec un nouvel album tout en images et en couleurs.  Depuis Fox, il a certainement vieilli et on se doute que plusieurs choses se sont passées dans la vie de l’artiste. Et ça s’entend! C’est un album plus posé, mais qui garde le ton naïf si caractéristique de Karim Ouellet qui aborde des thèmes tels que le doute, l’amour et la mort.

L’album est autobiographique dans la mesure où l’artiste originaire de Québec trouve sa source d’inspiration dans les émotions qu’il ressent. Selon les jours, il tire profit de ses humeurs et compose des chansons qui portent à interprétation et que tout le monde peut s’approprier.

Il n’y a pas de thème qui pourrait englober l’ensemble des chansons. Les thèmes varient comme les états d’âmes varient au fil du temps et de ce qui nous arrive.

Les morceaux qui se retrouvent sur l’album explorent des styles musicaux assez distincts. On retrouve des touches d’électro, de dance, de reggae et de hip-hop. Les goûts musicaux de l’artiste varient d’ailleurs beaucoup selon les périodes, bien qu’il chérisse particulièrement le reggae, le hip-hop et l’électro.

« J’écoute toute sorte d’affaires. Comme en ce moment, je suis parti dans les années 60-70! J’écoute du vieux funk et du Motown. J’écoute sans arrêt The O’Jays… et Lil Kim je sais pas trop pourquoi !», lance-t-il en riant.

Enfance rock

Karim Ouellet est multi-instrumentiste et autodidacte. Quand il était plus jeune, il écoutait presqu’exclusivement du rock. À 9 ans, il écoutait du Slayer et du Metallica. «Quand j’ai commencé à jouer de la guitare, je ne jouais que du Nirvana! C’était des chansons qui se jouaient à deux doigts alors tout se passait très bien (rires). À part Kurt Cobain, Jimi Hendrix et le groupe Dire Straits m’ont aussi beaucoup influencé.»

Peut-être est-ce de là qu’il tire sa capacité à composer des chansons faciles à assimiler ET à aimer. À la différence des artistes qui l’ont influencé, il a toutefois toujours composé en français. «C’est une écriture très spontanée et qui me vient tout naturellement. Même si je parle anglais et que je le comprends bien, ce n’est pas instinctif pour moi de composer ma musique en anglais.»

À quoi s’attendre

Karim Ouellet précise qu’au point de vue musical il prend les chose non pas au jour le jour, mais plutôt année par année. « Je ne sais jamais à quoi m’attendre quand je sors un album. Je préfère ne pas me faire d’attentes particulières. Pour Fox, la chanson qui a le plus tourner c’est L’Amour. Quand mes trackeurs radio m’ont annoncé que c’est cette chanson-là qu’ils envoyaient, j’ai été le premier surpris. Je n’aurais jamais cru qu’elle deviendrait si populaire. »

Son album sortira ici en magasin demain, vendredi 11 mars 2016, et en Europe d’ici la fin de l’année (probablement à l’automne). On peut s’attendre à plusieurs spectacle à l’été prochain, bien qu’il ne puisse rien annoncer pour l’instant. (n.d.l.r.: nous apprenions ce matin que Karim Ouellet allait jouer au Métropolis le 17 juin dans le cadre des FrancoFolies de Montréal).

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