crédit photo: Bruno Maniacci
Devil Master

Devil Master, Fuming Mouth et Final Gasp aux Foufs | Variations ténébreuses

Une affiche intéressante dominée par la horde vampirique de Devil Master, accompagnée du trio assez brutal de Fuming Mouth, du sextet deathrock Final Gasp, et des locaux de Skumstrike qui ouvraient le bal avec leur black D-beat old school. Dommage pour le son moyen, voire médiocre par moments, mettant moins en valeur la qualité de ce plateau ténébreux et varié qui s’est donné devant la salle bien remplie des Foufounes Électriques.

Une affiche qu’on aurait pu dire éclectique, avec des groupes tirant vers le black metal, le punk mais aussi le hardcore ou la coldwave. Les Montréalais de Skumstrike brisaient la glace en ouverture, malheureusement un peu trop tôt pour que l’on puisse apprécier leur assaut de black metal / punk cru et sans concessions, défendant leur premier opus Deadly Intrusions.

Final Gasp était peut-être le groupe le plus proche de Devil Master dans l’esprit musical, aussi signé chez Relapse Records. Le groupe de Boston joue une espèce de mélange entre death metal, punk et rock, avec une touche un peu goth et coldwave, un aspect années 90 indéniable. Le résultat en concert est d’une efficacité surprenante. La puissance de leur riff mid-tempo est renforcée par la présence de trois guitares, couvrant un grand spectre de fréquences, peut-être le meilleur son de la soirée. Les musiciens se donnent, leur intensité fait ressortir la richesse de leurs compositions, parfois mélodiques, parfois plus rapides et hardcore, tirées de leur récent album Mourning Moon. Un son intéressant, un groupe à suivre, qu’on espère revoir bientôt.

Place à Fuming Mouth qui officie dans un tout autre registre, avec une influence très hardcore, mêlée à la lourdeur du death metal écrasant à la Entombed – dont le chanteur arbore un long sleeve – et une touche punk/crust. Le chanteur pourrait vraiment avoir de la fumée qui sort de la bouche, tant il semble possédé et ne baisse jamais d’intensité. Sa présence agressive efface presque le reste du groupe, à part dans le titre The Silence Beyond Life et son refrain en chant clair mélodique qui surprend, presque émo, au milieu de leur set très brutal. Piochant dans leur récent album Last Day Of The Sun, Fuming Mouth s’impose avec violence malgré un son médiocre, un micro qui sature, pas capable d’encaisser la brutalité du chant hurlé, et une deuxième guitare trop effacée.

Devil Master : Satan crache sur les enfants de lumière

Retour à Montréal du groupe occulte de Philadelphie, Devil Master est ovationné malgré des problème de son dès la première chanson, la guitare lead qui coupe, l’autre qui peine à se faire entendre. Néanmoins, une fois rétabli, le quartet défend avec brio ses deux albums. Le dernier Ecstasies of Never Ending Night avec des titres comme Acid Black Mass où on retrouve leur griffe punk, et leur excellent premier opus, Satan Spits On Children Of Light, qui voie les poings dans les airs se lever au génie de leurs riffs mélodiques et malsains à la fois. Ce savant mélange flirte avec le black metal, le punk, le thrash, et encore une fois, une noirceur un peu vampirique sortie des années 90.

Les lumières rouges, la présence diabolique des musiciens maquillés, la force de leurs compositions, le public au rendez-vous, c’est vraiment dommage que le son approximatif et de piètre qualité empêche d’apprécier pleinement ce groupe qui se démarque. Et pour un show en tête d’affiche, on resterait presque sur notre faim, après les avoir vus dans de plus grandes salles avec un claviériste en plus et leur décor de toiles d’araignées. Peut-être pas leur meilleur passage montréalais, mais Devil Master reste un groupe très intéressant, rafraichissant avec leur métal envoûtant qui joue dans plusieurs tonalités, et on espère fortement les revoir bientôt.

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