crédit photo: Pierre Langlois
Ibrahim Maalouf

Ibrahim Maalouf au MTelus | La rencontre entre les cuivres et l’électro

Le MTelus accueillait le trompettiste de renom Ibrahim Maalouf, vendredi en soirée, pour un spectacle proposant ses chansons, mais surtout une nouvelle direction pour cette tournée spéciale aux airs électroniques.

Le compositeur franco-libanais était de retour dans la province un peu moins d’un an après sa prestation au Festival de Jazz International de Montréal en juin 2023, spectacle où nous étions sur place pour écrire un article disponible juste ici. Présent la veille dans la capitale à l’Impérial Bell, c’était au tour de la métropole de se faire charmer par le virtuose.

C’est connu, Ibrahim est un as de la trompette, mais ce qui le démarque des autres musiciens est la maîtrise de sa trompette à quatre pistons. Le fait de jouer de cet instrument, invention de son père, était déjà un bon indicateur de la vision de l’artiste. Cette fois-ci, Ibrahim continue d’innover et d’expérimenter de nouvelles choses, mais en mélangeant les genres musicaux. Dans cette nouvelle tournée, le jazz et le soul de la trompette sont accompagnés par des arrangements électroniques, résultant en un son qui se métamorphose en quelque chose de beaucoup plus rythmé de ce que l’on avait l’habitude d’entendre avec le musicien.

Pour cette toute nouvelle expérience, Ibrahim se présente sur scène avec sa trompette, et plutôt que de faire une ouverture tout en artifice, l’artiste ouvre les lumières sur la foule et témoigne de sa gratitude d’être sur scène. Son guitariste et lui commencent sur une chanson à répondre, de quoi bien tester le public tout de suite et réchauffer le MTelus. C’est sur ces premières notes de trompette que le spectacle débute pour vrai. Dès les premiers sons, Ibrahim démontre pourquoi son talent l’a fait connaître à l’international. Au total, ils sont quatre musiciens sur scène en début de numéro, avec un saxophone qui aurait aussi bien pu faire une première partie seul. Le saxophoniste marque d’ailleurs le spectacle par ses nombreux solos qui sont toujours de plus en plus impressionnants durant la soirée. Un autre musicien arrive au même moment et se place derrière les percussions pour se charger d’un élément principal du spectacle : l’électronique.

Des morceaux inédits

Le mariage entre l’électronique et les autres instruments sur scène est l’essence même du spectacle. On comprend rapidement la direction de la tournée, qui veut donner une prestation un peu plus dansante que ce que l’on a pu entendre dans ses anciens spectacles. Les percussions donnent une tout autre expérience à l’écoute, mais aussi dans l’ambiance. On a envie de bouger et déhancher dans un MTelus qui ressemble à la fois à une boîte de nuit et à un spectacle de jazz.

La tournée The Ibrahim Maaloouf Electronic Experience propose de tout nouveaux morceaux au public. Des chansons qui n’ont, pour la majorité, jamais été jouées devant des spectateurs. Ce nouveau répertoire s’aventure dans un son beaucoup plus percutant avec des percussions bien senties. Un mix entre les mélodies envoûtantes des cuivres et celles de l’électronique. Ce qui frappe dans cette prestation, c’est avant tout le talent d’Ibrahim à la trompette. On connaît le talent du trompettiste, mais son aisance en concert est remarquable dès le commencement. Il démontre sa facilité à improviser et à ajouter sa musique sur les percussions.

Des inspirations qui font voyager

Le virtuose nous amène un peu partout internationalement en commençant par Cuba sur une composition aux rythmes latins, qui réchauffe les gens sur place. On voyage par la suite aux États-Unis après une portion du spectacle où la fille d’Ibrahim monte sur scène pour réciter un long monologue en anglais, dénonçant plusieurs aspects de la culture américaine. Moment du spectacle sans musique avec une certaine longueur, qui est suivi par des morceaux venant redonner de l’énergie à la foule. On voyage aussi jusque dans la ville où il est né, Beyrouth, moment du spectacle spécial où le public embarque avec l’artiste tout au long du morceau.

La musique du spectacle n’est pas la seule chose qui stimule les sens des gens dans la salle. Des visuels inspirés de l’intelligence artificielle donnant des images pittoresques sont projetés tout au long de la représentation. On se retrouve transportés par la musique, mais aussi par les effets visuels. Les images font référence à ce qui est joué pour une expérience électronique encore plus immersive.

 

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