Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec

Chapitres de la chute au Quat’sous | L’épopée théâtrale des Lehman Brothers
Après quatre heures passées au théâtre de Quat’sous, on ressort avec l’impression d’avoir effectué une véritable traversée, sans jamais s’ennuyer, grâce à un texte intelligent, qui arrive à point nommé, dix ans après la chute, mais surtout grâce à des acteurs fantastiques, capables de jouer, tour à tour, tous les personnages de l’histoire.
Bonne retraite, Jocelyne de Fabien Cloutier à La Licorne | Pas tant que ça!
En résidence d’écriture pour la deuxième fois à La Licorne, il nous arrive avec Bonne retraite, Jocelyne, une coproduction qui n’en finit plus d’ajouter des supplémentaires, face à un inexplicable engouement du public suivant la vague sans paraître se poser franchement la question : est-ce que c’est si bon que ça?
Fiel (de Marilyn Perreault) au Théâtre aux Écuries | Un bal de finissants qui finit mal
L’auteure, comédienne et metteure en scène Marilyn Perreault ne prend pas les choses à la légère. Pour documenter sa plus récente pièce, Fiel, elle est allée jusqu’à réaliser une cinquantaine d’entrevues dans des salles d’attente qui l’ont poussée à écrire sur le thème des agressions sexuelles dans le milieu étudiant, particulièrement à l’issue d’un bal de finissants. Le sujet est délicat, et elle sait utiliser le théâtre, la danse, l’acrobatie et la vidéo comme moyens pour le dénoncer.
Prouesses et épouvantables digestions du redouté Pantagruel au Théâtre Denise-Pelletier | Gargantuesque!
Dans la littérature universelle, il n’existe qu’un seul François Rabelais. Et c’est tant mieux, diront certains. Même que pour ceux s’apparentant à cette œuvre si particulière, on a créé le vocable rabelaisien, et même pantagruélique. L’auteur français du 16e siècle, dont les thèmes favoris de ses créatures romanesques sont de s’empiffrer de bouffe sans jamais se rassasier, et du transit digestif détaillé qui en découle, fait la joie du public étudiant du Théâtre Denise-Pelletier qui en découvre les couleurs.
Les fées ont soif (de Denise Boucher) au Rideau Vert | À la bonne vôtre!
La première de la pièce à scandale s’est déroulée jeudi soir sans anicroche, et qu’aux 26 représentations prévues au calendrier du Rideau Vert, toutes déjà à guichets fermés, se voit ajouter une série de 14 supplémentaires. Comme quoi les fées ont encore soif.

Le désert mauve à L’Espace Go | Témoins d’une exploration romantique et intellectuelle
Présentée dans le cadre du FIL (Festival International de la Littérature), cette pièce produite par Rhizome, est saisissante et troublante. À mi-chemin entre le théâtre, le cinéma, la littérature et la conférence, «Le désert mauve» a su bien rejoindre le public (très compact d’ailleurs), curieux de voir cette adaptation du livre à la scène.
Candide ou l’optimisme (de Voltaire) revu par Pierre Yves Lemieux au TNM | Emmanuel Schwartz emporte tout sur son passage
Il y a bien longtemps que François-Marie Arouet, dit Voltaire, n’est apparu sur une scène montréalaise. L’écrivain et philosophe français qui a écrit Candide ou l’Optimisme, son conte philosophique romanesque le plus connu depuis sa parution houleuse en 1759, brille sur les planches du TNM actuellement, de par le jeu enflammé de cet acteur prodigieux qu’est définitivement Emmanuel Schwartz, ici sous la direction avisée d’Alice Ronfard.
Le reste vous le connaissez par le cinéma (de Martin Crimp) à l’Espace GO | Christian Lapointe joualise un peu fort…
L’auteur britannique contemporain Martin Crimp n’est pas un inconnu ici. C’est la deuxième fois, après « Dans la République du bonheur » en 2015, que le metteur en scène Christian Lapointe se mesure à son univers dramatique complexe avec la traduction de « The rest will be familiar to you from cinema », un mauvais titre inspiré de la tragédie classique « Les Phéniciennes » écrite par Euripide il y a plus de 400 ans avant notre ère et restée toujours aussi fascinante.
