Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
L’exhibition par Emmanuel Schwartz à La Chapelle | La machine à extraire la pensée pure
Plutôt que d’attendre un lever de rideau assis dans la salle, les spectateurs de L’Exhibition sont invités à passer par les loges et les coulisses du théâtre, un verre de vin dans les mains offert par les artistes, pour aboutir sur la scène où ils resteront debout en formant un carré pour ce préambule d’un spectacle tout à fait inclassable écrit par Emmanuel Schwartz à qui, semble-t-il, tout réussit.

ART au Théâtre du Rideau Vert | Humour et philosophie
Écrite en 1994, « ART » de Yasmina Reza est toujours « modernissime ». L’excellent trio composé de Benoît Brière, Martin Drainville et Luc Guérin, allié au talent de Marie-France Lambert – qui signe ici sa première mise en scène – ont fait passer au public du théâtre une belle soirée de fous rires.
Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare à la TOHU | Un mauvais rêve
« Impossible de résister à ce spectacle fringant qui décoiffe les conventions et apporte une tout autre énergie au théâtre », peut-on lire en toutes lettres dans le programme de Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare présenté à la TOHU par le Théâtre du Trident et la compagnie FLIP Fabrique de Québec. Tellement irrésistible que, n’en pouvant plus, des spectateurs ont quitté la salle après 20 minutes, suivis de nombreux autres. Le public montréalais est-il à ce point différent de celui de Québec où 12 000 spectateurs ont fait de cette production ratée un véritable succès?
Le Clone est triste (mais le public s’offre une pinte de bon sang!)
Le Théâtre du Futur (Clotaire Rapaille – L’Opéra Rock, L’Assassinat du Président, La Vague Parfaite) poursuit son excellent travail de dystopie théâtrale absurde avec sa pièce la plus accomplie à date : Le Clone est triste. Les baby-boomers passent au hachoir dans cette fable improbable à la mixité de tons déconcertante, mais habilement menée par une troupe d’acteurs en pleine maîtrise du genre.
Colonisées au Théâtre d’Aujourd’hui | Trop politique pour être théâtral
« L’espace d’un instant, et le temps d’une parole, ce vibrant cours d’histoire qu’est ColoniséEs fait obstacle à cette terrible solitude qui est notre lot à tous », écrit dans le programme René Richard Cyr qui a accepté, chose étonnante, de signer la mise en scène du dernier brûlot d’Annick Lefebvre en nous souhaitant « Bon voyage ». Mais, les cours d’histoire donnent difficilement du bon théâtre.
The Great Tamer à l’Usine C | Les Grecs se dénudent
La Grèce est à l’honneur sur nos scènes montréalaises ces temps-ci, le hasard faisant en sorte que deux productions aux antipodes y soient présentées. Il y a Électre de Sophocle à l’Espace Go où brille Magalie Lépine-Blondeau avec un bond en arrière de 2 400 ans, et The Great Tamer de Dimitris Papaioannou à l’Usine C qui repousse les contours de l’avant-garde grecque d’aujourd’hui.
Électre à L’Espace GO | Magalie Lépine-Blondeau est magistrale!
Magalie Lépine-Blondeau, un casting étonnant, incarne une Électre dont la colère résonne au plus vrai. La comédienne, enfouie sous un long voile et une simple tunique sombre, est complètement habitée par ce rôle difficile à rendre.
La Queens’ de Jean Marc Dalpé à La Licorne | Heureusement qu’il y a Dominique Quesnel sur scène…
GFaut-il se débarrasser de son passé pour mieux orienter son avenir et se propulser dans une autre vie, ou bien rester fidèle à son patrimoine culturel et familial par souci de respect pour ses origines et sa culture? C’est la question que pose a priori La Queens’, la nouvelle pièce de Jean Marc Dalpé, un auteur franco-ontarien qui vit au Québec pour mieux parler des francophones du Nord de l’Ontario qui se battent pour ne pas perdre leur identité et se voir effacés avec le temps dans la mer canadienne anglophone qui les gruge de l’intérieur.
