Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
Coriolan au TNM | Un coup de génie événementiel!
Immensément réussie à tout point de vue sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde, sa mise en scène de Coriolan marque un retour en lion qui dépasse ce qui se fait de mieux à Broadway, comme n’importe où ailleurs au monde. Que du grand théâtre, que du grand Lepage!
Les beaux dimanches à La Chapelle | Marcel Dubé n’aurait pas aimé
« En fait, avec Les beaux dimanches, au-delà des hasards de l’intrigue, au-delà des vertus du spectacle, le théâtre québécois parvenait sans doute pour la première fois à tendre au spectateur d’ici le miroir de son âme précise, à inventer une dramaturgie nationale illustrant parfaitement aux yeux de ce spectateur ses plaies et ses aspirations présentes et à venir, c’est-à-dire son identité. »
2018 Revue et corrigée au Rideau Vert | L’année de Suzanne Champagne qui porte bien son nom
Pour sa 14e édition d’affilée, le Bye Bye du Théâtre du Rideau Vert achève l’année dans le rire et la dérision avec son « 2018 Revue et corrigée ». Si les personnages politiques et les artistes de la télévision dominent dans cette avalanche de courts sketchs bien sentis, le spectacle y va cette année avec de petits éclairs de génie inexploités jusque-là. L’équipe se renouvelle en partie, mais la doyenne que s’avère être la comédienne Suzanne Champagne demeure irremplaçable à ce vif plaisir théâtral annuel.

Platonov, amour, haine et angles morts au Théâtre Prospero | Folie amoureuse et nihilisme du monde contemporain
Cette pièce qui contient les thèmes majeurs de l’œuvre de Tchekhov est un pari de mise en scène, à cause de sa longueur et de son écriture acrobatique. Angela Konrad a pu s’appuyer sur la traduction de François Morvan et André Markowicz pour relever le défi. Dans cette version de 2h sans entracte, elle resserre l’intrigue autour des personnages féminins, ayant pour but d’interroger l’expérience amoureuse moderne. Elle nous livre une adaptation définitivement contemporaine, marquée par la folie et le nihilisme, qui ne laissera aucun spectateur indifférent.
Bilan de Marcel Dubé au Théâtre du Nouveau Monde | Un constat d’échec réussi
Bilan, la 18e pièce écrite par Marcel Dubé et reprise au TNM 50 ans plus tard, est un événement en soi…
Perplex(e) à la Licorne | Mais que contient ce colis?
Si l’expression « perplexe » porte une connotation péjorative plus souvent qu’autrement, la pièce du même nom présentée à la Licorne jusqu’au 14 décembre prochain prend plutôt la forme d’un sympathique embrouillage des procédés théâtraux et de la « réalité » qui nous est présentée en spectacle. Retour sur un festival de mises en abîmes, une vibrante embrassade avec l’incohérence.
Bonjour là bonjour au Théâtre Denise-Pelletier | Un premier rendez-vous Tremblay-Poissant manqué
De la même manière que ça prend des comédiens shakespeariens, moliéresques, tchékhoviens ou rabelaisiens pour jouer Shakespeare, Molière, Tchékhov ou Rabelais, ça prend des comédiens tremblayiens pour jouer du Michel Tremblay. C’est beaucoup là ce qui compromet la première incursion du metteur en scène Claude Poissant dans l’univers de Tremblay avec Bonjour, là, bonjour au TDP. Car ça prend aussi un metteur en scène tremblayien pour bien rendre au théâtre une pièce de Tremblay.

Des souris et des hommes à Jean-Duceppe | Une adaptation à la hauteur
S’attaquer à un classique est toujours enivrant et intimidant à la fois. Le Théâtre Jean-Duceppe propose jusqu’au 1er décembre Des souris et des hommes, ce monument du théâtre américain tiré du roman de John Steinbeck, dans une adaptation de Jean-Philippe Lehoux. Personne ne s’est laissé intimider, et le public fut enivré.
