Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
Platonov, amour, haine et angles morts au Théâtre Prospero | Folie amoureuse et nihilisme du monde contemporain
Cette pièce qui contient les thèmes majeurs de l’œuvre de Tchekhov est un pari de mise en scène, à cause de sa longueur et de son écriture acrobatique. Angela Konrad a pu s’appuyer sur la traduction de François Morvan et André Markowicz pour relever le défi. Dans cette version de 2h sans entracte, elle resserre l’intrigue autour des personnages féminins, ayant pour but d’interroger l’expérience amoureuse moderne. Elle nous livre une adaptation définitivement contemporaine, marquée par la folie et le nihilisme, qui ne laissera aucun spectateur indifférent.
Bilan de Marcel Dubé au Théâtre du Nouveau Monde | Un constat d’échec réussi
Bilan, la 18e pièce écrite par Marcel Dubé et reprise au TNM 50 ans plus tard, est un événement en soi…
Perplex(e) à la Licorne | Mais que contient ce colis?
Si l’expression « perplexe » porte une connotation péjorative plus souvent qu’autrement, la pièce du même nom présentée à la Licorne jusqu’au 14 décembre prochain prend plutôt la forme d’un sympathique embrouillage des procédés théâtraux et de la « réalité » qui nous est présentée en spectacle. Retour sur un festival de mises en abîmes, une vibrante embrassade avec l’incohérence.
Bonjour là bonjour au Théâtre Denise-Pelletier | Un premier rendez-vous Tremblay-Poissant manqué
De la même manière que ça prend des comédiens shakespeariens, moliéresques, tchékhoviens ou rabelaisiens pour jouer Shakespeare, Molière, Tchékhov ou Rabelais, ça prend des comédiens tremblayiens pour jouer du Michel Tremblay. C’est beaucoup là ce qui compromet la première incursion du metteur en scène Claude Poissant dans l’univers de Tremblay avec Bonjour, là, bonjour au TDP. Car ça prend aussi un metteur en scène tremblayien pour bien rendre au théâtre une pièce de Tremblay.
Des souris et des hommes à Jean-Duceppe | Une adaptation à la hauteur
S’attaquer à un classique est toujours enivrant et intimidant à la fois. Le Théâtre Jean-Duceppe propose jusqu’au 1er décembre Des souris et des hommes, ce monument du théâtre américain tiré du roman de John Steinbeck, dans une adaptation de Jean-Philippe Lehoux. Personne ne s’est laissé intimider, et le public fut enivré.
Chapitres de la chute au Quat’sous | L’épopée théâtrale des Lehman Brothers
Après quatre heures passées au théâtre de Quat’sous, on ressort avec l’impression d’avoir effectué une véritable traversée, sans jamais s’ennuyer, grâce à un texte intelligent, qui arrive à point nommé, dix ans après la chute, mais surtout grâce à des acteurs fantastiques, capables de jouer, tour à tour, tous les personnages de l’histoire.
Bonne retraite, Jocelyne de Fabien Cloutier à La Licorne | Pas tant que ça!
En résidence d’écriture pour la deuxième fois à La Licorne, il nous arrive avec Bonne retraite, Jocelyne, une coproduction qui n’en finit plus d’ajouter des supplémentaires, face à un inexplicable engouement du public suivant la vague sans paraître se poser franchement la question : est-ce que c’est si bon que ça?
Fiel (de Marilyn Perreault) au Théâtre aux Écuries | Un bal de finissants qui finit mal
L’auteure, comédienne et metteure en scène Marilyn Perreault ne prend pas les choses à la légère. Pour documenter sa plus récente pièce, Fiel, elle est allée jusqu’à réaliser une cinquantaine d’entrevues dans des salles d’attente qui l’ont poussée à écrire sur le thème des agressions sexuelles dans le milieu étudiant, particulièrement à l’issue d’un bal de finissants. Le sujet est délicat, et elle sait utiliser le théâtre, la danse, l’acrobatie et la vidéo comme moyens pour le dénoncer.