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Critique | OUGHT teste du nouveau matériel dans une Casa bondée

Discrètement, le groupe montréalais OUGHT donnait un spectacle pas-très-annoncé mais très-très-sold-out à la Casa Del Popolo, mercredi soir. Six piastres le billet, moins de 100 places, c’est parti en coup de vent. Sans tambour ni trompette, OUGHT voulait « casser » du nouveau matériel devant public…

ought-completSans surprise, la Casa était bondée. Un événement Facebook avait suffi à faire passer le message. Même que parmi les 600-quelques personnes ayant « confirmé » leur présence (dans une salle de moins de 100 places, on le rappelle), plusieurs offraient BEAUCOUP d’argent pour en convaincre d’autres de vendre leur billet à six piasses.

Même pas assez de place pour une table de t-shirts et d’albums ; tout l’espace est occupé par les fans du groupe, cordés comme des sardines.

Il faut dire que la page est tournée sur une folle année 2014, qui a vu le lancement d’un album complet en avril – l’excellent More Than Any Other Day – puis d’un EP à l’automne – Once More With Feeling – tous deux sur la prestigieuse étiquette Constellation Records (Godspeed, Thee Silver Mt Zion, Colin Stetson, etc.).  Le restant de l’année, le groupe a tourné un peu partout, au gré du succès critique incroyable qu’a récolté l’album. Année qui s’est conclue avec une enviable 13e position au Top 50 de l’année pour Rolling Stone.

Les quatre Montréalais d’adoption – ils viennent du New Hampshire, de l’Oregon, du New Jersey et de Melbourne, en Australie – planchent déjà sur le prochain. Ils entrent en studio lundi, selon ce qu’a révélé le chanteur Tim Beeler Darcy, entre deux chansons méconnues du public pourtant familier.

Photo par Catherine Rosa.

Photo par Catherine Rosa.

À en juger parce qu’on a pu entendre, cet éventuel disque poursuivra sur la lancée de More Than Any Other Day : du alt-rock à tendance post-punk, joué avec une ferveur presque palpable. Des accords obliques, limite (volontairement) dissonants, des changements de signatures de temps, quelques nuages noise-rock à la Sonic Youth… On reconnaît l’intelligence dans les compositions, les influences 80’s et 90’s, les effluves shoegaze.

S’il lui a fallu quelques chansons pour se dégourdir, Beeler occupe l’espace comme un pro, attire les regards. Fascinant frontman, on dirait un mélange entre un Ian Curtis sain d’esprit et un jeune David Byrne.

Au bout de 45 minutes, on n’avait reconnu que quelques airs, dont la tranquille Habit et l’échevelée Weather Song, mais dans l’ensemble, il faisait bon constater où en sont les jeunes hommes au début de cette nouvelle année qui s’annonce aussi prometteuse que la précédente.


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