Gardy Fury

Critique de CD : Gardy Fury – La Nuit, le Jour…

Gardy Fury - La Nuit, le Jour... Gardy Fury La Nuit, le Jour...

L’artiste québécois d’origine haïtienne, Gardy Fury, sort aujourd’hui son premier album : La Nuit, le jour… Entre  son attitude de rockeur, ses mélodies parfois reggae/zouk et ses paroles quétaines : que penser de l’opus de Gardy Fury ?

À la première écoute, les morceaux interpellent, tant par les sonorités que par les paroles. Quelque chose semble ne pas sonner habituel, ne pas être dans l’air du temps. Les morceaux de l’album s’intègrent dans un registre résolument anachronique en comparaison avec le personnage : les années 80.

Ainsi, Gardy Fury entremêle des sonorités à la fois rock, reggae, zouk dans un assortiment kitsch dignes des tubes eighties. La clef du mystère réside dans le fait que l’artiste se définit dans un style groove/rock, ce qui expliquerait le mariage douteux entre les différents styles musicaux.

Les paroles de ses chansons sont tout autant énigmatiques. Au risque de tomber dans l’anecdotique, dans le morceau Bloody Mary, Gardy Fury chante « Bloody Mary, est une vampire, qui nuit après nuit, veille à bâtir un empire, la concubine, de l’adrénaline, de l’hémoglobine…», ou encore dans le morceau Au-Delà « Au-delà de ta bouche, c’est ton âme qui me touche, un souffle d’éternité…». Avis aux puristes de rimes riches, Gardy Fury fait dans la simplicité de composition. Pour sa défense, certaines paroles coïncident avec la légèreté des mélodies tel que dans le morceau Seul l’Amour ou Bouge.

 

Retour sur le lancement au Jello Martini Lounge

Gardy Fury était au Jello Martini Lounge pour le lancement de son album, hier, où il y avait foule pour assister à la prestation effervescente de l’artiste. Il a interprété les morceaux Body Language, Bloody Mary, Dans la Lune, Au-Delà et Seul l’Amour. Il explique que le Jello Martini Lounge est l’endroit où il a pris ses racines, notamment avec les Fury’s night où il se produisait avec Corneille et Gage au sein du trio ONE. Il déclame à l’audience: « Bienvenue dans ma planète, bienvenue dans ma lune, là où on peut mieux observer le paroxysme de l’Homme ».

Entre les nombreux danseurs vêtus de noirs, les musiciens résolument motivés à transmettre une atmosphère électrique et l’énergie de Gardy Fury, le public a semblé conquis par l’élan de bonne humeur générale.

Sa prestation scénique n’est pas toujours parue très authentique et semblait parfois surjouée. Les paroles de ses chansons sont assez banales, faciles à retenir et à répéter. En somme, l’album de Gardy Fury est plutôt léger, aisément qualifiable de mainstream. Néanmoins, l’artiste se défend de cette simplicité dépréciative en expliquant qu’il a voulu transmettre une « ode à la naïveté, un espoir ».

Il ajoute que cet album a pris du temps à sortir mais « que le temps n’égale pas le but, c’est un accouchement à la Caligula que je fais devant vous ». C’est l’histoire de ses 34 ans qu’il inscrit dans une dimension désuète, en référence aux années 80, années qui ont bercées son enfance. Il conclut en disant qu’il se « range du côté du soldat d’amour », titre de l’un de ses morceaux.

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