C2C

Critique | C2C au Métropolis de Montréal

Le groupe électro français C2C était de passage à Montréal.  D’abord prévu au Théâtre Corona Virgin Mobile (qui affichait complet en un rien de temps), le concert s’est finalement déroulé au Métropolis et pourrait bien être l’un des spectacles de l’année…

Photo par Catherine Rosa.

Photo par Catherine Rosa.

Il faut que les planètes soient alignées pour qu’une symbiose aussi parfaite se crée, un dimanche soir, entre un public encore trempé d’une légère pluie et un quatuor n’ayant qu’un seul album en poche.

C’est ce qu’on se dit, en tout cas. Mais non, les astres n’y sont pour rien.

 

Des DJ champions

D’un, Montréal attendait impatiemment la première venue en terres québécoises des 4 DJ de C2C. Et il y avait de quoi se monter un bon inventaire d’attentes : les vidéoclips tirés de Tetr4, le solide premier album de ces sieurs, font foi d’un souci visuel impressionnant. En plus (petit détail), avant de devenir le groupe que l’on connaît aujourd’hui, C2C a été nommé quatre fois consécutives « Champion du monde par équipe » au DMC, tournoi par excellence du domaine de la table à tournis.

La foule était donc déjà à la base non seulement dense, mais aussi fébrile.

De deux, la formation n’avait aucune intention de laisser son public à demi satisfait. Et quand les quatre seuls instruments présents sur scène sont quatre platines (et deux cymbales), il faut redoubler d’efforts pour garder une foule allumée.

Ainsi a-t-on eu droit à une prestation basée plus encore sur l’interaction avec le public que sur la poudre aux yeux souvent caractéristique des soirées électro.

* N’en reste pas moins que mention honorable va aux effets spéciaux de la troupe. À l’avant de chacun des podiums mobiles sur lesquels étaient montés les jeunes Français se trouve un écran qui joue tantôt des formes géométriques suivant, par on ne sait quel type d’alchimie, chaque scratch, tantôt des bouches qui chantent Down the Road.

Photo par Catherine Rosa.

Photo par Catherine Rosa.

Loin du gars qui fume une clope derrière son Mac pendant que des projections dégradantes pour la femme jouent en arrière-plan, ‘mettons.

Mais encore, ce type d’accessoire est accessible à quiconque décide d’investir dans son art.

Ce qui ne l’est pas, c’est le charisme et la foncière envie d’avoir du gros fun. Ça et être quadruples champions du monde en DJisme.

 

En rafale, quelques moments qui ont contribué à décapoter le Métropolis :

–          La casquette des expos de Pfel.

–          La partie, grandeur excessive, de Simon (T’sais, le jouet bleu, rouge, jaune et vert duquel tu dois répéter les suites de sons). Les gars font tour à tour des séquences sonores, la foule les rehurle. Approximativement.

–          Les multiples chorégraphies et solos de platine.

–          La reprise d’Intergalactic des Beastie Boys, avec rap et tout.

–          SURTOUT, le moment où la formation exploite le fait qu’elle est en fait un tout formé de deux « équipes » distinctes, soit Hocus Pocus et Beat Torrent. Ils se placent donc duo face à duo et se lancent dans un scratch battle, prenant bien soin de séparer la foule en deux, itou.

–          La lourde pièce F.U.Y.A au rappel.

Bref, un party assuré. Que C2C ne fasse – à date –  partie d’aucun de nos grands festivals de cet été est inconcevable.

 

Dead Horse Beats en première partie

Le jeune Canadien Dead Horse Beats avait la probablement masto-stressante tâche de réchauffer la salle. Ce qu’il fit assez bien, à vrai dire. Son sens du spectacle est indéniable : il court entre claviers, ordinateur, guitare, banjo et drum, en plus de chanter à l’occasion et de réclamer l’attention constante de la foule.

Un homme bourré de talent, sans aucun doute, mais avec peut-être le mauvais pli de vouloir trop en faire.

Visuellement, c’est intéressant de le voir jouer de tout ceci, mais côté musical, comme il ne fait qu’appuyer les loops qui sortent déjà de son portable, c’est un peu inutile. Et une reprise hors-tempo de Still Dre sonnait pour le moins confuse.

 

Photos en vrac
par Catherine Rosa

C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 12

C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 10
 C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 08 C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 07
C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 05 C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 04 C2C - Metropolis - Montreal - 2013 - 03

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