Le Bodyguard

Comédie musicale Le Bodyguard | Divertissement populaire fait pour plaire

Pas une âme présente, de la première rangée du parterre à la dernière du balcon, n’est restée de glace lorsqu’en guise de finale était présentée tour à tour les acteurs, chanteurs et danseurs de la production Le Bodyguard sur l’entraînante I Wanna Dance With Somebody. Le public a été conquis, et c’est bien cela l’essentiel.

Si un compteur de bonheur avait été placé à la sortie du Théâtre Saint-Denis, où sont présentées les premières représentations de la tournée québécoise de la comédie musicale Le Bodyguard, il aurait certainement disjoncté. Déhanchements, chants spontanés et sourires fendus aux oreilles annoncent sans aucun doute que l’adaptation québécoise de la comédie musicale inspirée du légendaire film mettant en vedette Whitney Houston et Kevin Costner est vouée à un grand succès populaire.

Avant tout, ce qui ressort de ce spectacle, c’est tout l’amour et l’admiration que le metteur en scène Joël Legendre voue à une de ses idoles de jeunesse : Whitney Houston. Cette admiration prend la forme de costumes étincelants et de tableaux pétillants où Jennifer-Lee Dupuy (interprétant le personnage de Rachel Marron, chanteuse populaire victime d’un harceleur) réussit à nous faire oublier qu’elle n’est pas la « vraie » Whitney Houston, l’interprète originale du film sorti en 1992.

Certes, elle réussit à pousser la note de manière forte et juste dans les titres casse-voix du répertoire de la principale protagoniste tels que I Will Always Love You et One Moment in Time, mais c’est surtout sa prestance sur scène et son aura naturel de diva qui retiennent l’attention. Sa performance sur scène est probablement ce qui se rapproche le plus d’avoir vu la défunte Whitney Houston en spectacle. Tenez-vous le pour dit.

* Photo par Melany Bernier.

 

 

La danse à l’honneur (au prix du récit)

La force de cette production réside également dans la qualité des danseurs et danseuses qui savent rendre justice aux numéros de danses variées du chorégraphe Steve Bolton. Ils amplifient l’impression de vivre ce qu’aurait été de voir la diva de son vivant. Mais c’est dans les chorégraphies brillamment exécutées par Tommy Durand, qui interprète le harceleur troublé et violent de l’héroïne, que l’on constate tout le pouvoir de la danse comme moyen de communiquer une histoire. Sans qu’il dise un mot, on comprend toute la complexité du personnage, au cœur de l’intrigue principale.

Sans longueurs, les moments forts du spectacle sont sans contredit les maints numéros de chants et de danses qui s’enchaînent avec rythme, peut-être au détriment de la trame narrative et des nombreuses intrigues à développer. Malgré la complicité des deux interprètes principaux, on comprend mal d’où est née la relation amoureuse entre Rachel Marron et son garde du corps Frank Farmer (joué par Frédérick De Grandpré). La contribution du fils de Rachel à l’intrigue est également escamotée. En voulant bonifier le spectacle de plusieurs chansons du répertoire de Whitney Houston, peut-être que des choix éditoriaux difficiles auraient dû être faits afin de laisser de côté certaines intrigues secondaires pour laisser plus d’espace pour développer et rendre plus crédible les intrigues principales.

Comme dans toute règle, il y a une exception, et celle-ci se nomme Sharon James. Jouant Nicki Marron, la sœur aînée de Rachel qui a mis sa carrière de côté pour laisser toute la place à sa sœur cadette, James sait communiquer sur scène lors des rares moments où elle a la réplique toute une palette d’émotions: le ressentiment de devoir se contenter de chanter dans des petites salles de Los Angeles, la jalousie envers sa sœur cadette qui attire toute l’attention et ses sentiments amoureux pour Frank. Ses qualités de chant mis à profit (trop) rarement enrichissent également les prestations musicales. Assurément le coup de cœur de la soirée.

Au final, cette comédie musicale est plus musicale que théâtrale. Le public a adoré et sans aucun doute la tournée québécoise qui s’amorce sera un grand succès.

À voir à Montréal jusqu’au 15 avril 2023, ainsi qu’en supplémentaires dès novembre, mais également au Capitole de Québec du 28 juin au 6 août, à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières les 8 et 9 septembre, ainsi qu’au Casino Lac Leamy de Gatineau du 28 septembre au 21 octobre,

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