Cendrillon des Grands Ballets à la Place des Arts | Retomber en enfance

Le 31 mai dernier se tenait la première de Cendrillon, dernier ballet de la saison pour les Grands Ballets canadiens. Cette histoire classique, dont tout le monde connaît le récit, a été magnifiquement interprétée par les danseurs dans cette chorégraphie de Jayne Smeulders. Les costumes et le décor ont donné un aspect complètement féérique au spectacle, le tout sur la musique de Prokofiev.

Le premier élément qui a rendu ce ballet si agréable est les personnages, qui étaient tous très attachants. Les belles-sœurs de Cendrillon, Isabella et Anastasia, magnifiquement interprétées par Vanesa G. R. Montoya et Anya Nesvitaylo, avaient toutes deux une qualité de mouvement qui rappelait beaucoup le clown ou encore le bouffon. C’était un véritable vent de fraîcheur dans un ballet et ça donnait beaucoup de nuances à l’ensemble du spectacle, puisque les lignes corporelles ne suivaient pas toujours la forme de la danse classique.

Cendrillon, interprétée avec brio par Rachele Buriassi, était tout ce qu’on peut s’imaginer, à la fois pure et forte, et dansant avec une grâce tout à fait féérique. Certains personnages, tels que les oiseaux, semblaient avoir été créés spécifiquement pour le spectacle, ne faisant pas partie de l’histoire originale.

Et que dire de la conception de décors et de costumes! Les changements de scène se faisaient majoritairement par des changements de panneaux de décors où l’on passait de la salle de bal à la maison de Cendrillon en un instant. C’était efficace et grandiose, changeant l’atmosphère en un quart de seconde. Aux moments où la Fée Marraine, interprétée par Maude Sabourin, apparaissait, des panneaux recouverts de centaines de miroirs tombaient du ciel, changeant de couleur selon les éclairages.

Les costumes étaient originaux dans leur palette de couleur et seyaient magnifiquement aux différents personnages. Même si les couleurs étaient vives, elles n’étaient pas exubérantes ou injustifiées. Elles servaient l’histoire de la plus belle des façons. Les costumes des hommes peuvent parfois être un peu fades en comparaison aux magnifiques robes et tutus, mais, cette fois, tout était harmonieux. Le carrosse est également digne de mention puisqu’il valait probablement plus cher que votre loyer annuel.

Un autre aspect bien intéressant de ce ballet est son accessibilité. Le spectacle comporte de la danse classique, certes, mais, puisque c’est un récit bien connu de tous, cela rend l’écoute plus aisée. Le caractère comique de certains personnages rend également le tout beaucoup plus digeste et c’est un événement tout de même rare que d’entendre la salle Wilfrid-Pelletier s’esclaffer durant un ballet.

Les personnes s’y connaissant peu auront autant de plaisir que les initiés à assister à ce spectacle et retrouveront certainement leur cœur d’enfant.

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