Queens of the Stone Age

Bluesfest d’Ottawa 2014 – Jour 5 | Queens of the Stone Age > l’orage

On nous annonçait des orages violents pour cette cinquième soirée de Bluesfest, à Ottawa, mardi soir. Finalement, il n’y a eu que de la pluie… pendant deux heures. Le seul tonnerre qui a grondé, c’est celui des rugissantes guitares de Queens of the Stone Age.

Les Plaines Lebreton ressemblaient plutôt à la Worthy Farm de Glastonbury : un temps de chien, des parapluies à profusion et un ratio anormalement élevé de roux. 

 

 

Le groupe ontarien Tokyo Police Club, qui avait l’ingrate tâche de partir le bal à 18h, s’est d’ailleurs réjoui d’être « aussi souvent de passage à Ottawa ».  « Quand on a vu le temps qu’il faisait, on s’est dit : ‘au moins, c’est Ottawa' », lançait le chanteur et bassiste David Monks entre deux chansons, pendant que les précipitations s’intensifiaient.

Malgré tout, on retrouvait une foule assez respectable sur les plaines ottaviennes. Même à 18h. Tokyo Police Club est visiblement très populaire dans la Capitale nationale. Et jusque-là, tout allait bien pour notre photographe Greg Matthews :

Mais rendu à 19h, c’était le déluge. Certains affirment même avoir vu passer une arche avec un homme barbu et des couples de chaque espèce animale sur la rue Booth.

Une chose est sure : il pleuvait assez pour endommager l’équipement de notre pauvre photographe, qui a dû quitter les lieux pour prodiguer les premiers soins à son kodak. (Pardonnez donc l’usage de photos iPhone pour illustrer le reste du présent article).

Il pleuvait tellement que les organisateurs du Bluesfest ont cru bon tout mettre en veilleuse, le temps que ça se calme. Du moins, les prestations de Jenny Lewis et Brody Dalle. Celle de Styx, elle, a bizarrement eu lieu néanmoins, à l’heure prévue. Comme quoi il n’y a pas de justice en ce bas monde. Soit ça, ou le Bluesfest a cru bon ne courir aucun risque avec la sécurité d’artistes talentueuses comme Lewis et Dalle. Styx ? Bof.

 

Une rockeuse prénommée Brody

Quoi qu’il en soit, Brody Dalle est arrivée sur scène environ 25 minutes plus tard que prévu. « You poor babies, I feel so bad for you ». Il pleuvait encore des cordes lorsque Dalle a débuté son set percutant. Trempes ou pas, les quelques 200 fans qui se sont massés devant la scène Blacksheep en ont eu plein les oreilles.

brody-dalle-ottawa-bluesfest-2014Dalle, voyez-vous, fut jadis la chanteuse et leader du groupe punk The Distillers, et partage un lit et deux enfants avec un certain Josh Homme (leader de Queens of the Stone Age), avec qui elle cocufiait apparemment un certain Tim Armstrong (leader de Rancid), avec qui elle était mariée jusqu’en 2003. Le rock’n’roll, ça lui connaît.

Elle n’a rien perdu de son mordant, l’Australienne. Sa fougue sauvage et sa voix rauque et puissante rappellent une jeune Courtney Love en pleine possession de ses moyens (si tel a déjà été le cas).

Dalle a pigé dans le répertoire de son ancien band avec, notamment, l’explosive Die On A Rope, mais aussi dans son très bon premier album solo Diploid Love, paru en mai dernier.

À voir en première partie de Queens of the Stone Age au Centre Bell mercredi soir, puis au Festival d’été de Québec (toujours avec QOTSA, et The Kills) jeudi. Ça vaut le coup.

 

Queens of the Stone Age

Comme par magie, la pluie a cessé juste à temps pour l’arrivée de Josh Homme et sa bande. Comme si les nuages avaient craint des représailles de la part du groupe le plus badass du rock « populaire », et avaient offert un arc-en-ciel en guise d’excuse…

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« Heaven smiles above me », chantait ironiquement Homme lors du dernier couplet de No One Knows, en pointant le ciel soudainement dégagé, avant d’entamer My God is the Sun. Comme de la poésie météorologique.

queens-of-the-stone-age-ottawa-bluesfest-2014-01Les 75 minutes passées en compagnie de QOTSA ont paru si courtes.

Et pourtant, les rockeurs californiens n’ont pas lésiné sur les chansons à succès : Smooth SailingLittle Sister, l’hymne Feel Good Hit of the Summer avec des paroles de Never Let Me Down Again de Depeche Mode greffées à celle-ci, The Lost Art of Keeping a Secret, Make It With You et Go With The Flow. Ils ont même dépoussiéré Monsters in the Parasol, du génial Rated R (2000).

Cinq nouveaux titres du plus récent album …Like Clockwork ont également été abordés, dont la touchante Vampyre of Time and Memory, interprétées par Homme seul au piano.

Pour le reste, c’était soixante-dix minutes de gros rock à fond la caisse, pas de mise en scène, pas de niaisage.

Bref, un beau survol d’une carrière d’excellence, qui est loin d’être terminée.

Ça se poursuit mercredi pour le Bluesfest, avec The Killers, Tyler The Creator, Bombino, Cypress Hill, Holy Ghost! et Phantogram. Et probablement une météo plus clémente…

Grille de chansons (QOTSA)

You Think I Ain’t Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire
No One Knows
My God is the Sun
Burn the Witch
Smooth Sailing
Monsters in the Parasol
I Sat By the Ocean
Vampyre of time and memory
If I Had A Tail
Little Sister
Feel Good Hit of the Summer (avec paroles de Never Let Me Down Again, de Depeche Mode)
The Lost Art of Keeping a Secret
Make It With You
Go With the Flow
Song For the Dead

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