Big Thief

Big Thief à l’Olympia | Avalanche d’amour

À l’entrée de l’Olympia lundi soir, la file pour entrer au spectacle de Big Thief tournait le coin et continuait sur de nombreux mètres. La soirée était à guichets fermés, après tout. En y attendant son tour pour entrer dans la salle de spectacle, on assistait à des retrouvailles de vieux amis, à des salutations heureuses et surprises de part et d’autre du trottoir. Des accolades fusaient de partout; on retrouvait la même ambiance dans l’Olympia.

La foule n’a cessé d’acclamer Big Thief, de leur entrée sur scène jusqu’à la marche du retour vers le métro. « C’était vraiment un bon show », s’enthousiasmait des fans à la sortie de l’Olympia. Les plus grands adeptes décortiquaient la set list avec surprise et passion.

Beaucoup s’attendaient à ce que le quatuor de Brooklyn joue leur tout dernier opus Dragon New Warm Mountain I Believe In You « de bord en bord », peut-on entendre sur les trottoirs. Surprise, la foule a eu droit à de nombreuses pièces de l’album U.F.O.F, sorti en 2019 et plusieurs de Masterpiece, qui date de 2016.

Les plus grandes pièces ont étés gardées pour le rappel. C’est donc en toute fin de soirée qu’on a eu droit à Spud Infinity, Masterpiece et Time Escaping, au grand plaisir de la foule qui chantait les paroles de ces pièces comme des hymnes.

Le groupe était disposé en léger demi-cercle sur scène. Contrairement aux dispositions habituelles de la plupart des concerts, la batterie était au centre de la scène, au même niveau que les autres musiciens, et la chanteuse Adrianne Lenker était côté cour, légèrement avancée par rapport à ses collègues. Elle tournait même parfois le dos à la foule, pour faire face à ses collègues, jouant avec eux.

Ainsi, le groupe projetait un sentiment d’unicité, accordant une importance égale à chaque membre de la formation. Avec Big Thief, pas de mise en scène ou de scénographie ostentatoire: ce n’est qu’eux et leurs instruments sur scène. Ils n’en ont pas besoin de toute façon, le talent créatif incroyable des musiciens est un spectacle plus que suffisant. La foule était ravie, connaissait toutes les paroles, hurlait des manifestations d’amour aux musiciens et surtout, à leur musique.

La passion qui s’entend dans la voix de Lenker vient chercher jusque dans les tripes. Sa voix, lorsqu’elle la projette, est à mi-chemin entre le cri et le gémissement. Les mélodies sont perçantes, sa voix est tranchante et vibrante. Rares sont les groupes qui permettent de présenter un produit aussi éclaté tout en gardant une ligne directrice aussi organique.

En direct sur une scène, le groupe a des tendances beaucoup plus rock que ce qu’on retrouve sur l’album. La distorsion et le fuzz sont centraux à l’instrumentation, et des moments instrumentaux enivrants viennent encadrer l’émotion palpable qui pèse sur l’Olympia. La créativité inépuisable de Lenker à la guitare transparaît encore plus lorsqu’on la voit évoluer sur scène.

Tout au long de la soirée, on ressent une appréciation et une compréhension mutuelle unique entre la foule et les musiciens.  Cet amour teinté d’un léger désespoir, d’une nostalgie et d’une quête de sens est propre à ce groupe qui ne cesse d’impressionner et de rejoindre ses fans droit au coeur.

La première partie était assurée par Kara-Lis Coverdale. Elle a présenté une prestation envoûtante, qui a calmé la foule et l’a mise à son aise en attendant la tête d’affiche. Cette performance était parfaitement appropriée pour la suite de la soirée qui fut définitivement des plus pures.

Vos commentaires