Apocalyptica

Apocalyptica joue Metallica | Les 20 ans de l’album

Montréal a fait un saut de vingt ans en arrière pour accueillir Apocalyptica au Théâtre Saint-Denis. Le groupe finlandais emblématique, qui compose et reprend des musiques heavy metal au violoncelle, est en tournée pour les vingt ans de son premier album Plays Metallica by Four Cellos.


Dans le public, la moyenne d’âge est autour des trente-cinq ans. Les gens sont venus profiter d’un concert qu’on ne pensait pas revivre un jour, un show mythique sur des « classiques » de la musique metal. Les quatre violoncellistes arrivent et s’assoient sur leurs amplis : les deux leaders Perttu Kivilaasko et Eicca Toppinen au centre, Paavo Lotjönen et Antero Manninen sur les côtés de la scène. Antero, un des membres fondateurs du groupe, est revenu dans l’équipe pour cette tournée.

 Première partie tranquille

Enter Sandman ouvre le concert. Un début calme, en acoustique. Les musiciens se chauffent, le public aussi. Puis Paavo Lotjönen enchaîne sur les premières notes de Master of Puppets. Les trois autres violoncellistes reproduisent l’instru du morceau original à la perfection tandis que Paavo joue la voix principale. À coup de distorsion, saturation et autres effets du pédalier de chacun, les musiciens transforment leur instrument en guitare, basse et batterie. Seul manque le chant, mais tout le monde dans la salle a l’air d’avoir grandi avec Harvester of Sorrow, Wherever I May Roam ou Welcome Home (Sanitarium) dans les oreilles. Les refrains sont chantés à pleine voix par le public qu’Apocalyptica encourage vivement.

Sur scène, le rendu est divisé. Perttu Kivilasko et Eicca Toppinen font le show, discutent avec le public, headbang à tout va, reproduisent tous les plus grands solos de Kirk Hammett et James Hetfield, pendant que Lotjönen et Manninen jouent stoïquement les basses. Ça bouge pas beaucoup, et si ça convient très bien sur The Unforgiven – que le public murmure amoureusement par-dessus les violoncelles, on aimerait quand même que ça décolle un plus sur des morceaux comme Creeping Death. Et puis ça sent un peu le fake, la fatigue de la tournée (22 dates en 25 jours !) et la répétition des mêmes phrases, des mêmes morceaux à la mesure près. Pas de place pour l’impro, Apocalyptica joue ce qui a été enregistré sur l’album à la note près. Alors que la première partie se termine, on a un peu le sentiment d’avoir vu un groupe iconique, mais qui s’ennuie de rejouer en boucle son premier album.

Changement de décor

Comme on avait tort. Fade to Black ouvre la deuxième partie du concert, les musiciens se sont changés, et au milieu du morceau, le batteur Mikko Sirén entre en scène. « This is the rock part », nous annonce Kivilasko avec un grand sourire. L’Apocalyptica des plus grands festivals se montre enfin. Les musiciens prennent du plaisir à jouer, le batteur est à fond, apporte un vrai plus rythmique sur certains morceaux.

Ça blague entre deux morceaux, ça envoie des piques à 2Cellos (un autre groupe qui reprend des morceaux au violoncelle), et surtout ça se déchaîne sur encore plus de classiques : From Whom the Bell Tolls, Fight Fire with Fire, Escape… Tous les plus grands morceaux de Metallica sont joués, arrangés, reproduits au son des violoncelles. Le public, toujours à fond, chante chaque refrain. C’est plus calme qu’en concert de metal parce que tout le monde est assis, mais l’ambiance est là. Après un Seek and Destroy survolté, les musiciens saluent, remercient leur public encore une fois et s’en vont.

C’était sans compter sur la ferveur des montréalais. Après plusieurs minutes d’applaudissements (on a vraiment cru qu’ils ne reviendraient pas !), le groupe remonte sur scène. On a enfin droit à leur reprise la plus connue, Nothing Else Matters, tellement belle au violoncelle. Même si le batteur s’est inséré dans la ballade sans apporter grand-chose, toute la salle a frissonné sur le refrain entamé par Antero Manninen. Et pour ne pas finir sur une note un peu triste, le groupe se déchaîne sur One, avant de nous promettre de revenir à Montréal pour jouer sa propre musique. On a bien hâte.

 

Grille de chansons

  1. Enter Sandman
  2. Master of Puppets
  3. Harvester of Sorrow
  4. The Unforgiven
  5. Sad but True
  6. Creeping Death
  7. Wherever I May Roam
  8. Welcome Home (Sanitarium)
  9. Fade to Black
  10. Form Whom the Bell Tolls
  11. Fight Fire with Fire
  12. Until it Sleeps
  13. Orion
  14. Escape
  15. Battery
  16. Seek & Destroy
  17. Nothing Else Matters
  18. One

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