crédit photo: André Beaupré
Distorsion et Ars Moriendi LIVE

Distorsion et Ars Moriendi Live au Petit Champlain | Du balado true crime sur scène

Les balados de crimes réels et de faits étranges sont de plus en plus populaires. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux font des représentations en « live » et c’était le cas de Distorsion, avec Ars Moriendi en première partie, ce jeudi soir au Théâtre Petit Champlain.

Distorsion est un balado spécialisé dans les faits étranges de l’ère numérique, animé par Émile Gauthier et Sébastien Lévesque depuis mars 2017. Ces deux animateurs sont des communicateurs expérimentés et des recherchistes aguerris ayant collaboré tous les deux avec des médias tels que Radio-Canada et Énergie en plus d’avoir eu leur propre docu-série sur la chaine Moi & Cie en 2019. Ils ont aussi à leur actif deux livres et une bande dessinée. Ils nous ont offert ce jeudi la plus récente édition du Cabaret des Curiosités du Web qui consiste à déterrer pour nous des histoires tordues du web, toutes plus étonnantes et/ou effrayantes les unes que les autres.

Ars Moriendi est quant à lui, un podcast de crimes réels créé pas Simon Predj, dont le premier épisode a vu le jour en février 2017. L’originalité de ce balado tient sur l’ambiance musicale et la participation de comédiens qui ajoutent en vérité à l’aspect plus théâtrale de ces récits. Simon Predj a aussi écrit 3 livres, dont un en collaboration avec Charles Beauchesne (Les pires moments de l’histoire) et Pierre Bunk.

Ars Moriendi et l’affaire Fugate

Début du spectacle, 19h30. Sur la scène, un bureau sur lequel une petite lampe verte et un corbeau sont déposés. Lorsque les lumières de la salle se sont éteintes, une musique d’ambiance mystérieuse et un éclairage coloré et tamisé ont donné le ton à la première partie de cette soirée. Simon est alors arrivé sur scène, s’est installé au bureau et il a débuté en nous expliquant l’importance de la présomption d’innocence.

Sur ce, il nous introduit les deux acteurs présents et entame le récit de l’histoire de Caril Ann Fugate, la plus jeune femme accusée de meurtre au premier degré aux États-Unis. Une histoire complexe avec beaucoup de personnages ce qui, à l’occasion, nous a causé quelques difficultés pour suivre le fil des évènements, mais nous revenions vite dans le droit chemin.

La complexité de l’affaire n’est pas la seule raison de notre détournement occasionnel d’attention sur le récit : le jeu des acteurs était exceptionnel et quelques fois, nous n’avions des yeux que pour eux. Marie-Sophie Roy dans le rôle de Caril Ann Fugate et Mathieu Niquette dans celui de Charles Starkweather, l’homme qui gâchera la vie de Caril. Les deux acteurs ont gardé leur personnage tout au long de l’histoire, même quand ils étaient un certain temps sans avoir de réplique, nous pouvions les voir bouger subtilement selon ce que Simon racontait. C’était une histoire passionnante et la voix de conteur de Simon Predj n’a fait qu’ajouter aux faits relatés.

* Photo par André Beaupré.

Distorsion et son Cabaret

De retour en salle après un entracte d’une vingtaine de minutes, à 21h10 pour le programme principal, soit Le cabaret des curiosités du web de Distorsion. Pour débuter la deuxième partie de façon un peu plus ludique, Seb et Émile ont débuté avec des annonces Marketplace de la ville de Québec. C’est un classique de leur Cabaret des curiosités : dans chaque ville où ils passent, ils présentent des petites annonces de la région tirées du marché de Meta.  Ce fût un moment très drôle qui a détendu l’atmosphère avant d’entrer dans le vif du sujet.

Émile et Sébastien nous ont présenté trois sujets chacun et plus on avançait dans la soirée, plus les histoires étaient troublantes. Les premiers récits traitaient de gens ayant perdu une quantité importante de Bitcoins, de Beyoncé qui serait une Illuminati ou encore reptilienne, et d’un homme, Ryan Borgwardt, qui a simulé sa mort afin de changer de vie ne se doutant aucunement du chaos qu’il allait causer.

Par la suite, nous entrons dans des disparitions étranges de personnes. Loren Cho, une jeune femme retrouvée morte à quelques kilomètres du Airbnb où elle logeait avec son copain. Cynthia Hoffman, une jeune femme de 19 ans, souffrant d’une légère déficience intellectuelle, piégée et assassinée par sa meilleure amie, aidée de 4 autres adolescents, à qui un homme inconnu sur Internet avait offert une somme de 9 millions de dollars.

Le clou de la soirée a sans contredit été la dernière histoire racontée par Émile Gauthier soit la disparition troublante de Bryce Laspisa. Tout son itinéraire nous a été détaillé, mettant une fois de plus de l’avant l’ardeur que les auteurs de Distorsion mettent dans leurs recherches. Cette histoire rappelle un peu celle de Maura Murray, qui à ce jour, tout comme Bryce, n’a pas été retrouvée.

Ce qui est intéressant de voir Distorsion en version spectacle, c’est entre autres l’accès à des photos et vidéos sur écran géant auxquelles nous n’avons évidemment pas accès en version audio. Malgré la tristesse et l’horreur de ces histoires, Sébastien et Émile ont une façon de raconter qui nous laisse croire que nous sommes simplement entre amis discutant d’évènements atroces dont nous avons eu connaissance, tout en nous apportant des détails auxquels nous n’aurions sans doute pas eu accès.

Au terme d’une très belle soirée, Émile, Sébastien et Simon ont même pris la peine de rencontrer les gens avant et après la représentation, malgré l’heure tardive.

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