crédit photo: Pierre Langlois
Tommy Crane

Tommy Crane’s Dance Music For All Occasions à l’Ursa | Une vision rafraichissante du jazz moderne

C’est toujours un plaisir de se retrouver à l’Ursa, la petite salle de l’avenue du Parc à l’accueil et l’ambiance chaleureuse, pour une soirée dont le thème est Beyond Jazz où l’on retrouve les musiciens de la scène jazz montréalaise dans une ambiance certes décontractée mais avec de la musique de qualité. Mardi soir, on retrouvait le Tommy Crane’s Dance Music For All Occasions avec le rafraîchissant quatuor Bellbird en ouverture.

Tommy Crane’s Dance Music For All Occasions

Pour la deuxième partie de la soirée, le batteur et organisateur de la soirée Tommy Crane s’est entouré de Sarah Rossy (voix et claviers), Claire Devlin (saxophone ténor) Morgan Moore (basse) et comme invité spéciale Stefan Schneider (percussion). Warren Spicer (guitare et chant chez Plants and Animals) était initialement prévu mais absent. Cette formation est proche de celle qui présente le projet solo de Spicer, Unessential Oils, dont on m’a dit le plus grand bien mais que je n’ai pas encore entendu par moi-même. L’album est prévu pour début 2024.

Tommy Crane est un habitué de l’Ursa où il propose régulièrement une vision moderne du jazz. J’avais pu notamment l’entendre en duo avec Simon Angell. Il était également accompagnateur de Martha Wainwright avec le contrebassiste Morgan Moore lors de son passage à la Place des Arts en mai.

Dans le même thème de soirée, on avait également pu suivre mensuellement l’évolution du projet Little Animal! de Morgan Moore pendant quelques lundis de la fin 2021.

La voix de Sarah Rossy reste un petit bijou que l’on a entendu notamment avec le projet folk / jazz d’Aaron Dolman. et cela se confirme ce soir, avec un travail de la voix et des effets qui n’est pas sans rappeler Erika Angell. Elle est également au clavier ce soir.

Comme on le voit, cette formation est composée de musiciens de haut niveau dont chaque carrière individuelle mérite le détour.

C’est avec les projections d’images de méduses emportées par le courant que la musique se déploie de façon onirique qui évoque les production d’ECM des années 80, de par l’ambiance calme qui émane de l’ensemble et l’ajout d’un effet d’harmonisation sur le saxophone de Devlin.

Morgan Moore est visiblement aussi physiquement investi qu’inspiré par le répertoire, suivant attentivement ses comparses du regard, toujours prêt à interagir. Tommy Crane est pour sa part, plus intériorisé, concentré sur ses fûts, les oreilles à l’aguet mais avec un jeu souvent surprenant dans le bon sens du terme. L’ajout de Stefan Schneider (que l’on avait entendu dans l’excellent projet FYEAR de Jason Sharp) aurait pu paraître superflu avec ses quelques percussions mais au long de la soirée, il a su trouvé sa place et renforcé le son du groupe.

Tommy Crane ajoute une trame au clavier qui permet d’installer un titre et permet ensuite au groupe de s’exprimer. Il y a également deux reprises ce soir : un titre de David Sylvian qui nous ramène dans les années 80 ainsi qu’un titre où la propriétaire de l’Ursa, Martha Wainwright, vient chanter « sans vocoder, ni effet » mais avec tout le cœur et l’intensité qu’on lui connait.

Une belle soirée, à la fois intrigante et surprenante et qui donne le goût d’assister aux prochaines sessions Beyond Jazz qui se tiendront les mardis 30 janvier et 20 février 2024.

En attendant, il est possible de découvrir l’album We’re All Improvisers Now de Tommy Crane :

 

Bellbird

La soirée commence avec Bellbird, un quatuor montréalais qui présente des titres de leur dernier album Root in Tandem, ainsi que quelques nouveautés. C’est avec regret que j’avais raté leur lancement d’août dernier à la Sala Rosa pour cause de conflit d’horaire mais je me rattrape ce soir. La formation est composée d’Allison Burik (saxophone alto et clarinette basse), Claire Devlin (saxophone ténor) également présente au sein de l’autre formation de la soirée, Eli Davidovici (contrebasse) et Mili Hong (batterie), d’excellents musiciens que l’on retrouve dans diverses formations, toujours avec bonheur.

Leur concert commence avec un titre plutôt tranquille pour monter doucement en puissance par la suite. C’est un jazz moderne et aventureux qui nous est présenté, où le collectif est important et cela se ressent par des échanges engagés et inspirés. L’interaction entre les musiciens est très présente et permet à chacun de briller, sans pour autant prendre tout l’espace offert.

Milli Hong reste très dynamique dans son jeu de batterie et toujours inventive et surprenante. Les mélodies entremêlées d’Allison Burik et Claire Devlin sont à la fois émouvantes et rafraîchissantes tandis qu’Eli Davidovici assure une fondation solide à l’ensemble et un beau tremplin aux envolés des solos.

J’étais très enthousiasmé par la réunion de ses musiciens au sein d’une même formation et le concert de ce soir répond parfaitement à mes attentes.

Je ne peux que conseiller d’aller écouter puis d’acheter leur album.

 

Photos en vrac

Tommy Crane’s Dance Music For All Occasions

Bellbird

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