Ryn Weaver

SXSW 2015 – Jour 3 | Run The Jewels, The Residents, Will Butler et plus

Une autre grosse journée à Austin, alors que SXSW se poursuivait… sous la pluie !  Comme on n’est pas fait en chocolat, c’était tout de même l’occasion de s’en mettre plein les oreilles avec Run The Jewels, Will Butler, Courtney Barnett, Cloud Nothings, Palma Violets, Earl Sweatshirt, ainsi que la visite des vétérans du rock expérimental, The Residents


La journée débutait à l’extérieur, sur le terrain du Stubb’s où le magazine SPIN tenait son showcase annuel, tant couru. Disposées sur deux scènes face à face, les prestations de 30 minutes se succédaient sans temps morts.

À notre arrivée, Viet Cong brassait la cage, toujours avec son batteur Mike Wallace avec un bras dans le plâtre. Leur chanson Continental Shelf, tout particulièrement, faisait vibrer le terrain.

On faisait ensuite la découverte du projet pop suédois Kate Boy, mené de front par la jolie Hampus Nordgren Hemlin (anciennement de Rocket Boy). Un peu comme du Lykke Li, mais moins raffiné. Tout de même rythmé.

Photo par MAM

Kate Boy. Photo par Marc-André Mongrain.

Suivait Earl Sweatshirt et son hip-hop décontracté – mais bien livré – puis notre Will Butler national, qui présentait les chansons de son premier album solo Policy, paru la semaine dernière. Accompagné de son batteur Miles et de trois choristes prénommées Sara, Carrie et Julie – c’est pratique quand les musiciens portent un chandail noir avec leur prénom inscrit en grosses lettres blanches sur le devant ! – Will a très bien défendu son répertoire et sa réputation, en se démenant comme un homme possédé, allant jusqu’à se coucher sur l’enceinte de son et chanter deux couplets debout sur celui-ci en s’adressant à la ligne d’attente pour aller aux toilettes.  Prestation très vivifiante, à l’image des chansons rock’n’roll de son album.

Photo par MAM

Will Butler qui chille sur le speaker. Photo par Marc-André Mongrain.

Screaming Females, vous connaissez ?  Trio punk de New Brunswick (la ville du New Jersey, et non la province) mené par une dénommée Marissa Paternoster, qui gueule, chante et massacre sa guitare à qui mieux mieux… C’est de la bombe. Les solos de guitare de Paternoster et son attitude de rockeuse en ont fait un moment marquant de la journée. Bien joué !

Le groupe sera d’ailleurs de passage à Montréal le 8 avril. au Bar Le Ritz P.D.B.  Bon choix de sortie pour ceux qui aiment se faire brasser un peu…

Photo par MAM

Screaming Females. Photo par Marc-André Mongrain.

Le showcase se terminait avec Courtney Barnett et ses très bonnes chansons indie, dont quelques-unes tirées du nouvel album à venir la semaine prochaine. Ça augure bien.

Cerise sur le gâteau, Run The Jewels concluait la journée vers 16h, avec une prestation de feu. El-P et Killer Mike étaient en grande forme et visiblement ravis de faire groover la foule compacte. Ils ont droit à 45 minutes, qui nous convainquent d’y retourner lorsqu’ils seront de passage à Osheaga cet été…

photo par mam

Run The Jewels. Photo par MAM.

 

The Residents, Palma Violets et Cloud Nothings

SXSW permettait également aux jeunes mélomanes de faire la connaissance des vieux routiers de The Residents, groupe vétéran du rock expérimental et de la performance, au Théâtre Paramount. Les vieux weirdos présentaient Shadowland, troisième volet d’une trilogie de spectacles intitulé Randy, Chuck, and Bob Trilogy. Les Residents s’investissent dans cette trilogie depuis plusieurs années, ils étaient même passés à Montréal en 2011 avec l’un de ces trois shows.

Ceux qui ont influencé de nombreux artistes d’aujourd’hui et d’hier, dont les Talking Heads et Primus, ont démontré qu’ils sont toujours aussi bizarres, et défient toujours les codes du spectacle traditionnel. Beau petit voyage dans l’univers de ces pionniers du weird.

The Residents. Photo par MAM

The Residents. Photo par Marc-André Mongrain.

Un petit détour s’imposait ensuite au sud du centre-ville pour découvrir un petit quartier crados, et ses petits bars miteux, dont le Bar 96, où l’on avait installé un petit coin pour des shows qui brassaient pas à peu près.

À notre arrivée, Palma Violets foutaient le bordel avec son joyeux punk bien British et salement bien envoyé. Peu après, vers minuit-trente, le trio de Cleveland Cloud Nothings en rajoutait avec un dernier bombardement en règle pour ce vendredi soir humide. La violente finale avec Wasted Days aura vidé tout ce qu’il nous restait d’énergie.

Les pieds trempes, on rentre à l’hôtel, pour faire le plein d’énergie en vue du dernier jour de cette 30e édition de South By Southwest.

* Nous remercions LOJIQ, dont le soutien financier a permis la réalisation de ce reportage.

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