crédit photo: Victor St-Pierre
Skiifall

Skiifall au Ministère | Un lancement d’album prometteur pour la jeune sensation montréalaise

Un mois après la sortie de son deuxième EP (Woiiyoie, vol. 2. Intense City), le jeune prodige montréalais  Skiifall s’est permis, à l’occasion de son premier spectacle en tant que tête d’affiche, de remplir la salle (Le Minsitère) au grand complet.

Une atmosphère caribéenne

Vers 20h, l’un des principaux artisans sonores derrière les chansons de Skiifall s’installe derrière sa console pour nous faire un mix de morceaux en lien avec le genre et le répertoire de ce dernier.

En effet, YAMA//SATO nous a balancé des hits à saveur de reggae, comme Natty Roots Riddim d’Asha D, d’afrobeat, avec l’excellente Electric de Starboy et, pour finir dans le rap, Just Wanna Rock de Lil Uzi Vert.

Le talent de YAMA//SATO ne se fait pas juste sentir à Montréal, mais aussi sur la scène londonienne avec une récente collaboration (7Am) sur le dernier album du talentueux rappeur Louis Culture (When Life Presents Obstacle). Bref, avec son talent de mixage, YAMA a su satisfaire la foule dans toutes ses sphères afin de préparer l’arrivée de son compatriote Skiifall.

 

Skiiifaaaalll

Quelques minutes plus tard, les « tags » (mots ou sons associés à un artiste pour le différencier des autres) de Skiifall se font entendre à répétition « Skiiifaaaalll, Skiiifaaaalll ». Ce dernier se faufile à travers la foule et monte sur la scène sous les trompettes et les oiseaux de l’intro envoutante de Break Of Dawn, une collaboration entre lui et BADBADNOTGOOD.  Certains ont d’ailleurs pu le voir en première partie de ces derniers lors du Talk Memory Tour en 2021.

Originaire de Saint-Vincent dans les Caraïbes, Shemar Mckie de son vrai nom nous offre un second EP beaucoup plus complet musicalement que son premier , qui lui, penchait plus vers le rap malgré quelques couplets chantés. La beauté dans le style de Skiifall qui lui est propre, c’est qu’il utilise autant sa voix pour rapper que pour chanter ce qui lui permet d’aller dans plusieurs horizons. On le ressent énormément dans son tout nouvel opus, qu’il explore un son différent et qu’il se rapproche de ses origines caribéennes. Au courant de sa performance, on a pu découvrir justement vers quelles directions il s’est dirigé.

L’énigmatique Skiifall

Vêtu de noir de la tête aux pieds, il enchaîne avec deux titres tirés de son Volume 2. Bien que les deux soient différents, l’un (Free My Mind) penche plus vers une trame estivale avec sa mélodie aigüe et l’autre (Intense City), on aurait dit une chanson de Bob Marley avec ses trompettes. À travers ces deux pièces, on remarque un mélange d’anglais et d’une sorte de dialecte africain ce qui ferait du sens puisque vers la fin d’Intense City, il dit « Where’s the money for the Africain children ».

Il poursuit ensuite avec le morceau Bloodclartt Business, une des chansons que les fans connaissaient le plus, c’est surement à cause du refrain accrocheur. Ce « single » sortie pour la chaîne de musique Colors a permis à Skiifall d’être le premier rapper montréalais à figurer sur cette renommée chaîne, qui a pour but de faire découvrir de jeunes artistes.

À la suite de quelques tracks issues de ses anciens projets, il fait plaisir à une personne dans la salle en jouant Fam Without Blood, elle qui n’arrêtait pas de crier « Joue Fam Without Blood !». Juste avant de l’interpréter, il a dit qu’il n’allait pas la faire ce soir, aux grands rires des spectateurs. La grande productrice de musique Wondagurl connue pour ses collaborations avec Travis Scott, Jay-Z ou bien Drake, a d’ailleurs produit cette pièce aux sonorités qui se rapprochent grandement au drill.

L’un des seuls petits bémols que je reprocherais à Skiifall, c’est que sa présence sur scène n’est pas très entrainante, il est très timide lorsqu’il doit interagir avec la foule. Heureusement, pour lui, YAMA//SATO et ses amis n’ont pas tardé à motiver les spectateurs en criant les back vocals.

Skiifall a donc fini la soirée avec deux de ses morceaux les plus connus, soit Yuteman Denis sur laquelle Charlotte Cardin prête sa voix et Ting Tun Up, un extrait qui cumule plus de 2 millions d’écoutes sur les plateformes de diffusion. On peut aussi entendre la voix du rapper britannique Knucks sur cette dernière.

Tout comme Woiiyoie, vol. 2. Intense City, la soirée fut un franc succès. La centaine de spectateurs présents ce soir-là ont pu avoir un aperçu de ce que ce jeune prodige nous réserve pour les années suivantes.

Qui sait, peut-être fera-t-il des apparitions surprises lors du prochain Festival de jazz de Montréal, lors du concert de BADBADNOTGOOD (Break Of Dawn) ou du spectacle de l’artiste Nigérien Obongjayar. Ce dernier figure sur Our Souls Cry, la chanson de clôture de Woiiyoie, vol. 2. Intense City.

Grille de chansons- Skiifall

01- Break Of Dawn
02- Free My Mind
03- Intense City
04- Bloodclarrt Business
05- Bentayga Dust
06- Lost Angeles
07- 2 Charming
08- Fam Without Blood
09- Bagga Yute
10- Ravel Miroirs III
11- Undawull
12- Yuteman Denis
13- Ting Tun Up

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