Queue cerise au Théâtre d’Aujourd’hui | Rêves décousus

Avec son titre et son synopsis intriguant, il était difficile de savoir à quoi s’attendre en allant voir la pièce Queue cerise, présentée au Théâtre d’Aujourd’hui. Avec un texte senti et bien écrit, mais sans fil conducteur précis et bien tracé, Amélie Dallaire est parvenue à faire voyager le public dans le subconscient de ses personnages et à le faire passer par toute une gamme d’émotion.


La petite petite scène décorée de panneaux en fourrure bruns desquels les comédiens surgissent ajoute au sentiment de curiosité qui reste tout au long la pièce. Alors que les personnages se posent mille et une questions, l’audience en fait tout autant en se demandant parfois ce qui se passe ou ce qui vient de se passer.

L’histoire repose sur un événement bien simple : Michelle occupe un nouvel emploi et ignore ce qu’elle doit faire. Elle tente donc de créer des contacts avec ses collègues, tous aussi étranges les uns que les autres et bien construits dans le cliché d’employés de bureau. Un texte qui reste difficile à interpréter, peu naturel, mais bien rendu par des comédiens de talent. Amélie Dallaire, aussi auteure, dans le rôle de Marie-Gilles et Karine Gonthier-Hyndman dans le rôle de Louise, très différentes créent des moments cocasses.

Les interactions, parfois volontairement malaisantes entre les employés, qui disent absolument tout ce qui leur passe par la tête, font aussi place à des scènes comiques et à des réflexions assez profondes lors de monologues. Ça reste assez flou et difficile à suivre par moment quand, par exemple, on se retrouve dans les rêves inusités des personnages. Grâce à l’excellente mise en scène, il est tout de même facile de reconnaître ces scènes irréelles.

Le fil conducteur étant surtout l’environnement de Michelle, il n’y a que l’évolution des relations entre les personnages qui semble avancer et on semble figé dans une longue fabulation. Chaque scène est surprenante, puisqu’inattendue et décousue des autres et c’est cet étonnement incessant qui rattrape, en quelque sorte, le manque de suite logique.

L’intention d’Amélie Dallaire, avec qui Sors-tu s’est d’ailleurs entretenu la semaine dernière repose essentiellement sur l’ouverture d’esprit. En se laissant aller dans l’imaginaire des personnages, le public peut apprécier leur non-sens.

Vos commentaires