Lykke Li

Osheaga 2014 – Jour 3 | Lykke Li, The Replacements, Portugal. The Man et plus

Gros dilemme pour terminer Osheaga, dimanche soir : Arctic Monkeys, Lykke Li, Dead Obies ou The Glitch Mob ?  L’option Lykke Li s’est avérée  judicieuse, même cela signifiait une fin de festival plutôt smooth.

Le terrain devant la scène verte était à moitié rempli, mais les fans de la chanteuse suédoise ont décidé de compenser pour les absents en exprimant haut et fort leur amour pour celle-ci.

Toute de noir vêtue (fidèle à son habitude), Lykke Li s’est assuré que personne ne revienne déçu chez lui. Sa présence de scène est magnétique, comme toujours : elle attire tous les regards avec son petit air mystérieux, ses pas de danse fluides et son chant toujours juste.

Photo par Guillaume Jolicoeur.

Photo par Guillaume Jolicoeur.

Nouvel album oblige – I Never Learn, paru en mai – il fallait s’attendre à quelques titres récents : la chanson titre dès le départ, puis No Rest For The Wicked, Gunshot et Never Gonna Love Again, entrecoupées des classiques Sadness Is A Blessing, Jerome, Little Bit et l’entraînante Dance Dance Dance.

Mais elle gardait évidemment le meilleur pour la fin : Rich Kids Blues, un peu moins rock que sur disque, suivie de ses trois plus grosses bombes I Follow Rivers, Youth Knows No Pain et Get Some pour une finale dansante.

Les coups de vingt-trois heures approchaient lorsqu’elle a quitté la scène en disant simplement : « je vous présente mon band… The Beatles! », avant qu’un enregistrement de Don’t Let Me Down du Fab Four prenne le relais. Les musiciens quittent et on pouvait voir quelques festivaliers continuer à danser, comme si le blues post-Osheaga les poussait au déni. C’est fini pour cette année, les amis.

Photo par Guillaume Jolicoeur.

Photo par Guillaume Jolicoeur.

 

Portugal. The Man

C’était un dimanche de conflits d’horaire. Pour voir Portugal. The Man, il fallait oublier Joywave, AFI et Kate Nash, qui jouaient tous en même temps sur des scènes différentes.

Mais pour voir LE show de la journée, ça valait le coup. La bande alaskaine était en pleine forme, et saisissait vraiment bien son rôle en fonction de la plage horaire : 16h sur la Scène de la Rivière.

Dieu sait que le groupe est capable d’envolées psychédéliques fascinantes pour les initiés, mais intimidantes pour les néophytes. On l’avait bien vu l’an passé, au Théâtre Corona, lorsque Portugal. The Man avait joué dans le cadre de POP Montréal. Un spectacle extraordinaire, mais étourdissant en raison des mille-et-un détour musicaux qu’emprunte le groupe.

« En festival, c’est un défi différent : les gens ne sont pas là pour toi, ils sont là pour le festival », nous confiait le chanteur John Gourley en entrevue, quelques heures avant le spectacle. « C’est un party, et tu dois trouver ta place dans ce contexte ».

Photo par Karine Jacques.

John Gourley, de Portugal. The Man. Photo par Karine Jacques.

Il est passé de la parole aux actes avec une grille de chansons parfaitement adaptée, à commencer par une étonnante relecture d’Another Brick in the Wall Part 2 de Pink Floyd, qui se transformait en leur chanson Purple Yellow Red and Blue. Belle façon de capter l’attention avec du familier, avant d’introduire la foule à son approche plus audacieuse.

Plus tard, c’était une chanson d’Oasis, le classique Don’t Look Back In Anger, revu et corrigé par Portugal. Entre cela, les canons Hip Hop Kids et Evil Friends, notamment, et en finale, trois titres récents et drôlement fédérateurs : Atomic Man, Modern Jesus et Creep in a T-Shirt. Bien joué, les gars.

 

The Replacements et Bille Joe

Tout au long de la journée, une rumeur circulait à l’effet que Bille Joe Armstrong – chanteur de Green Day – était en ville, et comme il suit les Replacements en tournée, on se doutait bien qu’on lui verrait le minois.

C’est bel et bien survenu… mais 90% de la foule ne s’en est peut-être pas rendu compte. Billie Joe est arrivé sur scène aux côtés de Paul Westerberg, Tommy Stinson et les autres, comme si de rien était. Il y est resté pour tout le show, comme un troisième guitariste discret, dans son coin, à marteler quelques accords majeurs pour ajouter à la puissance du son du vétéran groupe de punk rockeurs.

Photo par Karine Jacques.

Billie Joe Armstrong aux côtés des vétérans The Replacements. Photo par Karine Jacques.

Ça brassait joyeusement sur le terrain d’Osheaga, alors que les jeunes festivaliers faisaient la rencontre d’un groupe immensément influents pour toute une génération d’artistes d’aujourd’hui. Dont Green Day.

Le dimanche était la seule journée qui affichait complet des semaines à l’avance. Lorsque venait le temps de faire des choix avec l’horaire en main, on comprenait bien pourquoi.

Quelle belle façon de conclure une 9e édition des plus réussies.

 

Ne manquez pas : 

– Notre entrevue avec John Gourley de Portugal. The Man (à venir)
– Notre compte-rendu de Lorde, Arctic Monkeys, Half Moon Run et CHVRCHES (à venir)

Photos en vrac
par Karine Jacques et Guillaume Jolicoeur

 

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