Diane Dufresne

Montréal Symphonique sur les flancs du Mont-Royal : Grandiose!

Ils étaient quelque 80 000 spectateurs samedi soir massés au pied du Mont-Royal, à quoi s’ajoutaient 30 000 autres dans 18 parcs de plusieurs arrondissements, pour le grand concert Montréal Symphonique réunissant une vingtaine de chanteurs de haut calibre et plus de 300 musiciens issus des trois grands orchestres de la métropole : l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre Métropolitain et l’Orchestre symphonique de McGill. Du jamais vu.

Crédit photo Éric Lamothe.

Crédit photo Éric Lamothe.

Événement majeur entourant les célébrations du 375e de Montréal, sa réalisation relève d’un rêve fou du commissaire Gilbert Rozon, de Nicolas Lemieux, directeur artistique et producteur de l’événement et de la metteure en scène de l’ambitieuse soirée s’il en est, Monique Giroux. C’est elle d’ailleurs qui a présenté brièvement le chef des chefs d’orchestre de la soirée, Simon Leclerc, ayant fort à faire pour diriger tout ce beau monde sur une grande scène extérieure qui a demandé 18 jours d’installation et de logistique au pied de la majestueuse montagne.

Certains spectateurs même avaient pris place tôt en après-midi pour s’assurer d’être aux premières loges de cet unique spectacle commençant à 21h, et que l’on peut d’ores et déjà qualifier d’historique, tout comme les plus mémorables célébrations entourant la Fête nationale des Québécois.

Beaucoup d’émotions donc pour cette marée humaine qui a eu droit à un spectacle hétéroclite mêlant sans gêne les chants de gorge d’Elisapie et Béatrice Deer ou les vibrations de DJ Champion avec le slameur M-Mo, à un lied de Strauss chanté par Marie-Josée Lord avec l’OM et à un extrait tiré du si beau Le chant de la Terre de Gustav Mahler chanté par Marie-Nicole Lemieux avec l’OSM. Et ce, tout en offrant un coup de chapeau musical à l’Expo 67, à la Soirée du hockey ou même Les belles histoires des pays d’en haut.

Plusieurs grands noms ont défilé sur cette immense scène, parmi lesquels le pianiste de renommée internationale Alain Lefèvre qui a interprété L’Été Canadien, une composition de son mentor André Mathieu. Parmi lesquels aussi Cœur de Pirate, Pierre Lapointe, Daniel Bélanger, Wyclef Jean, Patrick Watson, Isabelle Boulay, Mélanie Renaud, la famille Wainwright et, en grande finale, l’éblouissante Diane Dufresne.

Crédit photo Cédric Paré.

Crédit photo Cédric Paré.

L’un des temps forts de la soirée aura certainement tourné autour de Rufus Wainwright, avec sa nouvelle longue barbe de Ti-Mé Paré, qui a interprété avec un bonheur infini mâtiné de chagrin le célèbre Hallelujah du regretté Leonard Cohen. Sans compter ses prestations avec la famille McGarrigle qui y sont allées de pièces emblématiques comme Entre la jeunesse et la sagesse et la très connue et bien à propos Complainte pour Sainte-Catherine.

Autre temps fort, la présence surprise de la voix riche de Leonard Cohen chantant You want it darker, texte prémonitoire de sa mort récente où il dit ces mots terribles « I’m ready my Lord », accompagné d’une chorale de 14 voix d’hommes de la Synagogue de Montréal. Un réel moment de grâce qui a provoqué un tonnerre d’applaudissements.

Crédit photo Cédric Paré.

Crédit photo Cédric Paré.

Enfin, gardée pour le dessert, est apparue la diva Diane Dufresne avec Enfant Lumière, un texte grave soutenu par les musiciens de l’OSM, suivi par cette phrase choc « Ne tuons pas le bleu du jour », tirée de l’Hymne à la beauté du monde habilement mixée à Oxygène. Une véritable apothéose où elle était accompagnée cette fois par les trois orchestres en même temps.

Ceux qui n’ont pas pu être charmés sur place par ce fabuleux concert pourront se reprendre le 10 septembre à la télévision d’ICI Radio-Canada qui diffusera dans son intégralité ce Montréal Symphonique, un événement musical et vocal de tous les superlatifs qui assurément passera à l’histoire.

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