crédit photo: evenko (courtoisie)
Starmania

Starmania enfin de retour au Québec en 2024 | Entrevue avec David Latulippe

L’opéra-rock Starmania sera de retour au Québec à partir du 6 août 2024. Après le succès de cette nouvelle version à Paris depuis plus d’un an, la comédie musicale franco-québécoise est fière d’arriver dans sa « deuxième maison », comme le dit si bien le metteur en scène français Thomas Jolly. Lors de l’annonce du grand retour de Starmania au Québec, Sors-tu? a pu s’entretenir avec l’interprète de Zéro Janvier : David Latulippe.

Des sujets encore d’actualité, même plus de 40 ans après

Alors que la comédie musicale a été écrite en 1978 avec les paroles de Luc Plamondon et les musiques de Michel Berger, le spectacle traite de sujets encore plus d’actualité que jamais, comme la pollution, le fait d’être une célébrité, la politique, le terrorisme, etc.

Pour David Latulippe, Starmania est « encore plus actuel aujourd’hui » qu’à l’époque à laquelle le spectacle à été écrit.

Je ne peux pas me mettre dans la tête de Luc Plamondon quand il à écrit Starmania, mais il écrivait sûrement en se disant que [c’était exagéré et que] ça ne se produirait pas, mais finalement c’est [notre] réalité aujourd’hui, surtout quand il parlait de pollution et d’écologie, etc.

Selon l’interprète, le spectacle pousse les gens à se poser des questions sur notre monde. « Ce que je trouve  beau avec ce spectacle-là, c’est que tous ces sujets sont poussés au maximum. La violence est poussée, parfois c’est même déstabilisant dans le show, mais je pense que ce qui est le fun c’est que c’est tellement puissant qu’après, en sortant de la salle, tu te questionnes sur plein de sujets comme la politique, la violence, le terrorisme…».

* Photo par Anthony Dorfmann.

Le fait qu’aucun sujet ne soit considéré comme tabou dans cette comédie aide le public à se former un opinion. « Ça te chavire et après, c’est plus facile d’avoir une opinion et de se rendre compte que parfois, c’est ridicule aussi. »

Un rôle exigeant

Que ce soit au niveau des chansons qui demandent beaucoup d’entraînement et sont très exigeantes sur la voix des artistes, ou des sujets abordés qui peuvent être lourds mentalement, la comédie musicale demande beaucoup d’efforts mentaux et physiques à l’équipe de Starmania.

Lors de la version de 1988 de la comédie musicale, c’était Maurane qui avait le rôle de Marie-Jeanne, la serveuse automate. C’est un rôle très exigeant, Maurane devant chanter le mal-être de son personnage tous les soirs. L’actrice a été contrainte de quitter l’aventure, qui était devenue trop lourde mentalement.

* Photo par Anthony Dorfmann.

En 2023, la comédie musicale n’est certainement pas moins exigeante. Le metteur en scène Thomas Jolly a donc instauré une ambiance légère dans l’équipe pour que les artistes ne perdent pas le moral. Selon David Latulippe, quand ils ont rencontré Thomas Jolly pour la première fois, « il nous a dit que ce show-là était déjà assez profond, assez intense, [et qu’il voulait donc que l’équipe] rit, et s’amuse. »

L’acteur explique qu’il faut se concentrer sur le côté exagéré et ridicule des personnages, comme si c’était un jeu. « Quand c’est une scène de violence assez intense, il faut qu’on rit, qu’on trouve ça drôle. »  Pour l’interprète de Zéro Janvier, l’ambiance entre les différents membres de l’équipe aide beaucoup. « Il y a toujours une ambiance de bienveillance avec les autres et on prend les choses en riant. On joue nos personnages en se disant qu’ils sont tellement ridicules. »

David Latulippe est tout de même conscient que le rôle reste parfois difficile. « C’est dur parfois. Mais en même temps, la personne qui a une hache dans la tête, par exemple, ou peu importe quoi d’autre, on le prend en riant comme si c’était Halloween. »

 

Comme à Paris

Ce sera normalement la même version du spectacle qui a été si bien accueillie à Paris depuis plus d’un an qui sera présentée au Québec dès le mois d’août 2024. David Latulippe affirme que l’objectif est de proposer au public québécois l’expérience la plus similaire possible à ce qui a été fait à Paris, « ça devrait être le même spectacle, le même cast, les mêmes décors, les mêmes effets ». L’acteur en est d’ailleurs très heureux : « J’aurais été déçu de devoir simplifier le spectacle. »

D’après l’acteur, reproduire un spectacle quasi-identique à la version parisienne actuelle est un gros défi. Cela explique d’ailleurs pourquoi la comédie musicale a pris autant de temps avant d’arriver dans la province. Le plus gros défi était de trouver une salle capable d’accueillir le même spectacle, mais c’est maintenant chose faite avec la Place Bell de Laval.

* Photo par Anthony Dorfmann.

Pour David Latulippe, jouer au Québec est une excellente nouvelle, bien que cela lui apporte une nouvelle source de stress. « C’est beaucoup plus angoissant de jouer au Québec. En France, quand il y avait un spectacle où des proches venaient, c’était le pire show de ma vie! Je me disais : Aaaaah, ils me regardent, et je me mets une pression de fou. »

Pourtant, David Latulippe a tout de même hâte de jouer dans son pays d’origine. « La pression va être clairement plus grosse, mais ça sera aussi le fun et ça sera sans doute plus émouvant. » Il tient également à convaincre que partir faire ce rôle en France était la bonne décision. « Je veux qu’après autant de temps [d’attente], ils soient fiers et qu’ils voient que je ne suis pas parti pour rien. »

Starmania arrive à Laval à partir du 6 août 2024 et les billets sont déjà en vente ici.

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