Metronomy

Metronomy enflamme enfin le MTelus

Le public montréalais a bien fait d’attendre. Après un report de sa tournée nord-américaine à l’automne dernier, le groupe anglais d’électro-pop Metronomy s’est finalement arrêté au MTelus vendredi soir pour livrer un spectacle condensé et qu’il n’est pas exagéré de qualifier de sans faille.

Il faut dire que le public n’était pas bien difficile à convaincre. Peut-être sauf pendant les plus tranquilles Love factory et Everything goes my way, le parterre n’a pas cessé de trembler sous les centaines de pieds enjoués.

Et la sélection du groupe n’avait rien pour déplaire aux adeptes des morceaux rythmés et si catchy qui font sa réputation. Les pièces plus lentes ont en grande partie été écartées de la setlist, qui pige toutefois un peu partout dans les sept albums de la formation. La formule batterie déchaînée + basse précise et assumée + synthétiseurs ultra saturés est gagnante et revient à plusieurs reprises dans la soirée. La très populaire The Bay (jouée dès le début du spectacle, question de réchauffer la salle), Corinne ou encore Salted Caramel Ice Cream en sont de celles-là.

Pour quelqu’un qui ne connaît pas assez le répertoire de Metronomy, il serait possible d’avoir la vague impression que les pièces se suivent et se ressemblent. Ça ne semble cependant pas être le cas de bien des gens dans la salle, et la performance déboule avec une telle fluidité qu’il est pratiquement impossible de s’ennuyer. Les applaudissements n’ont même pas le temps de dérougir que le groupe enchaîne sur son prochain hit, ce qui fait lever la foule. Et ainsi de suite, pendant une heure et demie.

 

Toutes les pièces du casse-tête

La scénographie contribue sans doute aussi à l’ambiance extrêmement énergique où le rythme est roi que Metronomy veut créer. La disposition des membres est symétrique : les claviers d’Oscar Cash et de Michael Lovett se font face de part et d’autre de la scène, Joseph Mount et Olugbenga Adelekan sont à hauteur égale, tout près du public, et Anna Prior et sa batterie surplombent le tout, sur une structure qui les élève et qui dévoile souvent les bras de la musicienne levés vers le ciel, prêts à greffer aux chansons leur talent.

C’est un des ingrédients de la recette à tout casser de Metronomy : chacune de ses personnes membres est extrêmement talentueuse et jouit de moments pour le montrer. Les mélodies au clavier sont souvent d’une grande rapidité et nécessitent qu’elles soient maintenues tout au long des pièces. Pas une fois, cependant, l’oreille ne détecte une fausse note ou un bris dans le rythme. Et que dire de la basse! Le jeu d’Olugbenga Adelekan, essentiel à la quasi-totalité des chansons, est impressionnant.

Lors d’un des rares moments où le « cerveau » du groupe, Joseph Mount, prend la parole, on apprend que le musicien Oscar Cash a composé une ballade en pleine tempête de neige la dernière fois que Metronomy s’est arrêté à Montréal. Après un extrait ridicule et charmant de cette « chanson », les claviers caractéristiques de la fameuse The Look prennent le dessus. Le parterre est hystérique. Les cellulaires s’allument, les cris fusent : c’est probablement le moment le plus attendu de la soirée.

Pour le rappel, la formation s’arrête sur Old Skool, Love Letters, de l’album éponyme, puis You Could Easily Have Me, l’interprétation la plus rock et déchaînée du spectacle. L’excitation est à son comble et le public MTelus aurait sans aucun doute pu sauter et crier encore plusieurs heures. C’est bien le problème avec ce genre de performance : elles ont une fin.

Desire

C’est le groupe électro montréalais Desire (formé de la chanteuse Megan Louise et du producteur Johnny Jewel) qui a monté sur scène pour la première partie. Extrêmement à l’aise, les deux acolytes ont mis la table pour la soirée chargée qui suivrait. Les ambiances synthétiques et étagées créées par Johnny Jewel s’agençaient dans un joli désordre à la voix cristalline de Megan Louise, qui arpentait sans arrêt la scène, sans oublier les nombreux pas de danse.

Le public a semblé grandement apprécier la reprise de Can’t Get You Out Of My Head de Kylie Minogue, lors de laquelle les « La La La » ont résonné jusqu’au plafond du MTelus.

Grille de chansons

  1. Love Factory
  2. The Bay
  3. Corinne
  4. Reservoir
  5. So good to be back
  6. Everything Goes My Way
  7. Things will be fine
  8. The Light
  9. Boy Racers
  10. The End Of You Too
  11. Holiday
  12. Insecurity
  13. Salted Caramel Ice Cream
  14. Right on time
  15. The Look
  16. The Upsetter

Rappel

  1. Old Skool
  2. Love Letters
  3. You Could Easily Have Me

 

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