crédit photo: Larissa Souline
Gladysse

Entrevue avec Gladysse | Une nouvelle ère pour l’artiste

L’artiste Gladysse, anciennement connue sous le nom de son ancien projet La Carotte Polaire, vient récemment de sortir un premier projet sous sa nouvelle identité. Le lancement aura lieu le 30 avril prochain au Verre Bouteille. Sors-tu? a eu l’occasion de s’entretenir avec l’artiste émergente pour discuter de ce changement de direction artistique et de son nouvel EP, Je me disloque, sorti le 12 avril.

Il s’était écoulé du temps depuis la sortie de Célibataire endurcie, dernier projet musical de La Carotte Polaire. Un personnage qui a longtemps joué un rôle dans la carrière de la compositrice et interprète, mais qui, selon elle, est devenu limitant dans la nouvelle direction voulue. L’artiste ne voulait plus se limiter à la tendance que La Carotte Polaire avait de produire en percevant le verre à moitié plein plus souvent qu’autrement.

« Dans ce personnage-là, j’essayais d’amener toujours quelque chose de bon, même s’il s’agissait de quelque chose de triste. Sauf que la vie, ça ne finit pas tout le temps bien », mentionne-t-elle au sujet du changement qui s’est fait naturellement.

Je pense que de toujours se concentrer sur la beauté des choses amenait une certaine contradiction avec la personne que je suis, qui est plutôt réaliste. Il y avait cette dislocation-là qui existait, une authenticité que je devais retrouver.

 

Un sentiment de premier album

Je me disloque propose six nouveaux morceaux qui explorent des horizons un peu plus expérimentaux tournant autour de plusieurs sujets, mais tous reliés à une thématique principale qui découle de la lecture d’un recueil poétique de Camille Readman Prud’homme intitulé Quand je ne dis rien je pense encore. Ce qui marque le plus le changement artistique avec l’arrivée du projet Gladysse, ce sont avant tout les sujets qui sont abordés sous ce nouveau visage.

« L’œuvre se penche sur l’expérience humaine en détachant beaucoup le corps, mais dans cette idée que nous sommes constamment attachés et que nous ne pouvons pas nous occuper du fait que nous existons en tant que corps dans l’univers nous obligeant à nous retirer de nos pensées pour répondre à notre présence. C’est la chose la plus inhumaine, car nous sommes des êtres pensants », répond Gladysse sur qui a inspiré les grandes lignes de ce premier opus avec cette nouvelle identité. « Ce que j’aime dans cet album, c’est que le protagoniste, c’est moi. Au lieu que ce soit un genre, ou une forme, ou un style, ou une direction artistique particulière, tout prend un sens dans l’album, parce que cela revient à ce que je ressens », ajoute-t-elle en insistant sur le fait que le fil conducteur n’était pas présent tout au long de la composition, mais plutôt lorsque le projet s’est conclu.

 

Nouveau son, nouvelle façon

Je me disloque présente un son plus électro-industriel avec des inspirations d’Aurora et Daniel Bélanger, notamment sur le titre Pour ne pas qu’on m’efface. Une chanson dans laquelle la chanteuse a réalisé, après l’avoir composée, qu’elle avait la même progression post-refrain que Fous n’importe où.

Toutefois, le EP s’est fait plutôt dans une optique d’isolement pour l’artiste qui ne voulait pas avoir trop d’intrants cette fois-ci. « C’était important pour moi de ne pas chercher à copier quelque chose que j’avais entendu ailleurs. Je voulais revenir à ce que j’entendais dans ma tête et le transposer sur un album. Un moyen de fonctionner qui m’a fait beaucoup de bien », raconte l’auteure-compositrice-interprète.

Cette transition pour l’artiste a impliqué aussi un changement dans le processus de création. Une manière de composer qui n’était pas nouvelle pour Gladysse, mais qui s’est appliquée à l’ensemble du projet cette fois-ci. Un EP qu’elle qualifie de « transgressif » ne se limitant pas dans un seul genre de musique. « Au lieu d’écrire et de composer à partir d’un texte, j’ai remarqué au cours des deux dernières années que là où j’ai la meilleure musique, en général, c’est lorsque que je compose pour une émotion ou un sentiment. Avec l’arrangement dédié à ça, une fois qu’il y a une part de ressenti, qu’il y a quelque chose de tangible, alors je choisis un mot », indique l’artiste.

Pour ce premier opus en tant que Gladysse, les compositions ne sont pas laissées au hasard. C’est un voyage au cœur du psyché de l’artiste et du même coup, du psyché de celui ou celle qui écoute la musique. « Il faut être vraiment à l’écoute pour s’en rendre compte, mais les thèmes et les harmonies font écho au message », explique Gladysse en prenant le morceau Karma écrit à la 2e personne du singulier, mais des paroles qui s’adressent en réalité à la chanteuse.

Je me disloque, c’est de la pop-indie avant-gardiste sur laquelle Gladysse nous donne le droit d’y mettre toutes les connotations que l’on veut. C’est le bruit de sa dislocation.

Gladysse lancera son premier EP au Verre-Bouteille à Montréal le 30 avril prochain. Pour se procurer des billets pour le spectacle, cliquez juste ici.

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