Mamma Mia

Mamma Mia! à la Place des Arts | Un adieu qui fait fausse note

La tournée d’adieu de la célèbre comédie musicale Mamma Mia! est de passage à Montréal du 17 au 19 février à la Salle Wilfrid-Pelletier. Ce spectacle qui reprend les plus grands succès du groupe suédois ABBA a été mis au grand écran en 2008, et le voir sur scène nous fait réaliser que tout le monde ne peut pas être Meryl Streep.

Le parterre était plein à craquer, de même que les trois balcons de la salle de la Place des Arts. On retrouvait tant des plus vieux que des plus jeunes s’étant tous fait initier au film de 2008. On connait bien l’histoire: Sophie qui a été élevée par sa mère monoparentale se marie bientôt et souhaite descendre l’allée au bras de son père dont elle ne connait pas l’identité. Elle découvre trois figures paternelles potentielles et décide de les inviter, à l’insu de sa mère et de son futur mari. S’en suit bien sûr une foule de quiproquos sur les plus grands succès d’ABBA tels que Dancing Queen, Voulez-Vous, Money, Money, Money ou encore The Winner Takes it All, pour ne nommer que ceux-là.

Le rideau s’ouvre sur le morceau I Had A Dream chanté par Sophie (Lizzie Markson) au moment d’envoyer les invitations à ses pères. Tout de suite, la voix se veut quelque peu nasillarde. On lui pardonne, se disant que ça doit être les nerfs de début de spectacle. S’ensuit tout de suite Honey, Honey, toujours chantée par Sophie, accompagnée par ses copines Ali (Chloe Kounadis) et Lisa (Niki Badua). Encore une fois, le chant n’est pas tout à fait à point et le jeu nous semble trop exagéré et loin d’être naturel. Cette impression reste malheureusement avec nous tout au long du spectacle, surtout sur Under Attack dont on aurait pu se passer.

On assiste quand même à des performances vocales renversantes de Donna (Betsy Padamonsky), notamment sur The Winner Takes it All ou encore Money, Money, Money. Il est toutefois quelque peu difficile de se sortir de la tête le jeu incomparable de Meryl Streep dans le rôle. Celles qui nous ont vraiment tout donné dans le jeu, la performance et le chant sont définitivement Rosie (Sarah Smith) et Tanya (Cashelle Butler), toutes deux hilarantes tant ensemble sur Chiquitita ou Dancing Queen, que durant leurs numéros respectifs avec l’aguichante Does Your Mother Know de Tanya et la mémorable Take a Chance on Me de Rosie.

La force de l’ensemble

La flamboyance qu’on est habitué de voir dans le décor d’un show de Broadway manque définitivement dans celui de Mamma Mia. En effet, le décor est assez épuré avec des murs de villa blancs, quelques chaises et deux tables, et un fond en ondulations bleues voulant assurément représenter la mer. Heureusement, l’espace est bien comblé par la troupe et les numéros de groupe font la force du spectacle.

Pensons par exemple à Lay All Your Love on Me, numéro se voulant sensuel entre Sophie et son futur mari Sky (Dustin Harris Smith). Le manque de chimie entre les deux a été heureusement sauvé par le chœur de bachelors venant « kidnapper » le marié pour son enterrement de vie de garçon. Le premier acte moins emballant que le second se termine sur un des morceaux les plus forts du spectacle, Voulez-Vous, où la danse et les voix remplissent le plateau.

Le spectacle s’est terminé sur trois chansons supplémentaires après les applaudissements, dont une reprise de Dancing Queen où Donna, Rosie et Tanya sont vêtues des habits emblématiques fluos et à paillettes disco, en plus de Waterloo où les trois pères Bill (Marc Cornes), Sam (Shai Yammanee) et Harry (Andrew Tebo) sont sortis en habits similaires, provocant évidemment des sifflements dans la salle.

On souhaiterait que la production de Mamma Mia! ait une seconde chance de nous dire adieu avec un casting un peu plus mémorable, mais soit! La production comptait tout de même plusieurs bons coups dont on se souviendra longtemps, comme la scène de Tanya « gonflant » son matelas gonflable, et l’ensemble qui supportait à merveille les numéros dansants ou en prêtant leurs voix en backvocals sur les solos des différents personnages.

Mamma Mia! à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 19 avril.

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