Les Hôtesses d'Hilaire

Les Hôtesses d’Hilaire présentent Viens avec moi | Un opéra-rock déjanté et improbable voit le jour !

Il faut avoir du culot rien qu’en masse pour lancer un opéra-rock en 2018. Avec l’état actuel de l’industrie du disque. Avec les habitudes d’écoute des auditeurs qui tendent de plus en plus vers la playlist bigarrée. Ça prend une bande qui ne craint pas d’être à contre-courant, comme Les Hôtesses d’Hilaire, qui lançait la phase 1 (un album double) de son nouveau projet de fou intitulé « Viens avec moi », jeudi dernier à l’Esco.

Y’a un projet vraiment pété sur lequel on travaille, Marc-André…

C’était il y a presqu’un an. Il était tard au point de ne plus savoir quel jour on était quand Serge Brideau, un brin éméché, m’avait confié après le show des Hôtesses à Petite-Vallée qu’ils préparaient un opéra-rock traitant de la télé-réalité, de l’éreintante vie de tournée, de l’état lamentable de l’industrie musicale et de… champignons magiques.

Le genre de discussion où tu te dis : « Ce serait extraordinaire que ça se concrétise… mais est-ce que ça va vraiment voir le jour ? » 

Appuyés contre toute attente par leur label L-A be, Les Hôtesses ont foncé tête première dans un projet de fou intitulé Viens avec moi, donnant lieu à un album double de 19 chansons (pour 80 minutes d’écoute) — qui sera bientôt disponible sous forme de livret avec code de téléchargement, puis plus tard pressé en copies vinyles — ainsi qu’une version scénique à venir en ouverture de Coup de coeur francophone (lire plus bas).

Bref, ils l’ont vraiment fait. Les Hôtesses d’Hilaire ont mené à terme un opéra-rock. Et le résultat est franchement aussi flyé et fascinant que prévu.

Serge et Kevin

« La mayonnaise a pogné quand notre réalisateur Pierre Guy (Blanchard) a écrit le synopsis. On était bien avancés dans la composition de la musique, on avait 3 ou 4 concepts de chansons, mais tout d’un coup, avec sa vision, on a commencé à écrire plus une histoire complète », nous explique Serge sur la terrasse de L’Esco quelques minutes avant le lancement de jeudi, pas mal moins éméché qu’à Petite-Vallée. L’ingénieur de son Ben Bouchard a aussi largement contribué à l’écriture des chansons, insiste-t-il.

En gros, Viens avec moi raconte en parallèle les histoires de « Serge » (un personnage, ahum, fictif), alias le roi du rock underground acadien, et Kevin, le jeune chanteur pop qui mise tout sur un concours de chanson de type télé-réalité dominicale. Leurs destins se croiseront, mais on vous épargne les détails de la suite pour éviter de divulgâcher les rebondissements. Mais en tout cas, vite comme ça, on peut vous dire qu’une grande manitou machiavélique nommée Julia est aussi impliquée dans l’histoire, ainsi qu’un messie (Lucien Francoeur) qui viendra offrir des champignons magiques à Kevin en coulisses… V’voyez le genre ?

Sans surprise, cette trame narrative, étonnante sans être confuse, permet aux Hôtesses de dénoncer avec sarcasme et virulence la machine qui avale tout rond les artistes en quête de célébrité, tout en faisant preuve d’un humour cynique et d’une certaine autodérision. Les textes, mi-chantés, mi-récités, sont servis sur des trames de gros rock’n’roll sale à tendance psych-prog, à l’image de ce que Les Hôtesses d’Hilaire échafaudent depuis maintenant quelques années, si vous les avez vu en spectacle récemment.

C’est fucké aujourd’hui d’aller en-dehors de la boîte et de pousser l’audace, mais ça vaut la peine quand tu t’entêtes à le faire.

 

L’Opéra-rock sur scène

D’entrée de jeu, lors du lancement à l’Esco, Les Hôtesses d’Hilaire ont annoncé en grande pompe que l’opéra-rock servira de spectacle d’ouverture du festival Coup de coeur francophone, le 1er novembre prochain au Club Soda.

Pour la mise en scène, le groupe a fait appel aux gars du Théâtre du Futur (Guillaume Tremblay, Olivier Morin et Navet Confit). Ça allait presque de soi, non seulement parce que Navet Confit est un ami du band, mais aussi parce que le Théâtre du Futur baignait déjà pas mal dans ce genre d’humour et d’imaginaire. On leur doit notamment la Trilogie du futur, trois « épopées fondatrices du futur du Québec », soit Clotaire Rapaille : L’opéra Rock (2011), L’assassinat du Président (2012), et Épopée Nord (2015).

Diane Losier, une grande comédienne acadienne, sera de la distribution, ainsi qu’Anna-France des Deuxluxes, et Robin-Joël Cool, chanteur de Mentana, qui est un ami d’enfance de Serge Brideau. Ce dernier n’aura pas la tâche facile puisqu’il interprétera Kevin, un défi qui se devait d’être relevé par un artiste aussi à l’aise avec le jeu que le chant. « C’est à la fois très narratif et un peu caricatural, et à la fin, il faut qu’il soit un gars qui a fait des ‘shrooms !  Il y a une gamme d’émotions qui passe dans Kevin… »

Pour l’instant, un seul spectacle est annoncé, mais les gars des Hôtesses ne cachent pas qu’ils aimeraient donner quelques représentations à Montréal, ainsi qu’à Québec, Caraquet et Edmunston. « Ce serait cool de le faire en France aussi, pourquoi pas. On revient de l’Australie, et quand on parlait de ce projet-là, même eux, ils embarquaient. The Voice, c’est partout. C’est plus universel qu’on le pensait… Donc the sky’s the limit. on pourrait le traduire en anglais, on sait jamais. »

En attendant, on peut s’attendre à une soirée pas banale le 1er novembre prochain au Club Soda !

Billets et détails pour le spectacle à Coup de coeur francophone par ici.

 

Photos du lancement à L’Esco :

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