crédit photo: Marie-Claire Denis
Orchestre Symphonique de Montréal

Les Bonnefemmes sortent #3: Rap classy

J’habite Montréal depuis 1998 et je n’ai jamais mis les pieds dans la Maison Symphonique. Et il n’y avait pas d’occasion plus belle de changer ça que L’OSM au rythme du Hip-Hop. Et pas d’accompagnatrice plus belle que ma fille Livia.

Au menu: Dead Obies, Sarahmée, Alaclair Ensemble, Calamine, Quiet Mike, Koriass et FouKi… sans Calamine, Quiet Mike et Koriass.

Dès notre entrée dans l’édifice, Livia change complètement d’attitude. Elle passe de la préado blasée à une enfant qui enchaîne les « WOAH! » devant chaque p’tite chose qu’elle voit: comparé à La Maison Symphonique, notre appart est vraiment laid.

On se rend à nos sièges avec la certitude qu’on aura droit à une expérience extraordinaire. Les musiciens sont déjà en place, jouant leurs instruments tout doucement, comme dans les films. T’sais le son classique du début du show d’un orchestre… Le classique « Feeeeennnnnnhhhr Fouiiiiiii fouiiiiiieeennnhr… »… Le son se traduit ben mal à l’écrit. Les curieux peuvent m’écrire sur Facebook pour me demander de leur envoyer un message vocal dans lequel j’imite le son. C’pas pour me vanter, mais mon imitation est spot on.

J’ai le temps de scanner la salle avant la fermeture des lumières: j’ai rarement vu un public aussi diversifié. Tous les groupes d’âges, toutes les énergies; tout le monde a été invité au party. Durant les tounes que j’aime moins, je me surprends à observer le p’tit coco qui danse sa vie devant la scène, le groupe d’ados venus dans deux autobus et surtout, les deux p’tites madames assises devant nous.

 

Quelques absents de taille

Le spectacle débute avec l’annonce de l’absence de Koriass. Comme les deux p’tites madames devant nous, les spectateurs chuchotent leur mécontentement. La plupart des gens savaient d’emblée que Calamine et Quiet Mike ne seraient pas de la partie, mais le no show de Koriass a surpris tout le monde. Tout le monde à part Livia et moi, parce qu’on est de la presse fait qu’on avait été averties. On sait toute sur toute, you guys. Les curieux peuvent m’écrire sur Facebook pour me demander de leur envoyer un message vocal où j’annonce des primeurs de presse. Mes scoops risquent de dater de 2006 mais c’est quand même moins long que de googler une info qui n’intéresse personne.

Bref, la nouvelle choque tout le monde. Au point où un des ados lâche le plus gros rot de l’histoire des rots. Ceux qui me connaissent savent que je passe les deux minutes suivantes à rire en épaisse alors que Livia fait semblant de ne pas me connaître.

Ironiquement, Livia et moi assistons au spectacle du jeudi soir, mais notre photographe Marie-Claire Denis, elle, y était mercredi. Et elle a pris plein de bonnes photos… de Koriass.

 

Avouez qu’il n’a pas l’air d’un gars qui va s’abstenter pour « des raisons de santé » 24 heures plus tard.

C’est l’OSM qui ouvre le show et mon doux qu’ils ont ouvert le show. Ils nous présentent un medley de rap classique. Snoop, Dr. Dre, Muzion et d’autres que mon cerveau surexcité n’a pu retenir. C’est absolument WOW. Aussi WOW que Dina Gilbert, la cheffe d’orchestre qui a tout pété. Les rappeurs et les musiciens sont excellents, mais tous les regards sont sur elle. Énergique, brillante, charismatique: parfaite. Si tu lis ceci, Dina, j’ai deux enfants et j’aimerais que tu me donnes ton truc pour te faire écouter par une trentaine de personnes sans te faire obstiner une maudite fois.

Sarahmée est la première à plonger. Elle reçoit un torrent d’amour bien mérité tout au long de Fuego. Je suis surprise de voir qu’elle quitte pour être remplacée par FouKi. Je m’attendais à ce que chaque artiste fasse son set au complet, mais non, et c’est parfait comme ça: ce soir, j’écoute une playlist vivante.

On peut tous s’entendre sur le fait que Sarahmée est la meilleure rappeuse de sa génération. Je la connais depuis assez longtemps pour affirmer que son succès vient du talent, mais aussi de beaucoup de travail et de persévérance. J’adore Sarahmée l’artiste presqu’autant que la personne. C’est pourquoi je me sens mal de dire que ses apparitions suivantes ont plus ou moins levé. J’ai l’impression que le son de son micro était mal calibré. Il y a une gossette que je n’arrive pas à identifier.

Un peu le même feeling pour Dead Obies. Ils sont bons, mais ils fittent pas. Les prestations de Dead Obies, c’est comme boire un bon vin avec du gâteau dedans. Je souris quand même durant leur premier passage sur scène… parce que les deux p’tites madames assises devant nous essaient d’épeler leur nom sur Google.

Nos prefs de la soirée sont, sans l’ombre d’un doute, Alaclair Ensemble et FouKi. Leur savoir-faire et leur charisme ne peuvent que charmer. FouKi est fou cute et même sans Robert Nelson, Alaclair fait perdre le contrôle à Livia. Jamais je n’aurais pensé voir le jour où ma fille introvertie danserait debout sur un banc de salle de spectacle classy. Quoi que quand un spectacle se termine avec Ça que c’t’ait, tout peut arriver. Francis Reddy aurait pu se transformer en maison pis personne aurait été surpris.

Au lieu de m’étirer avec d’autres délicieuses analogies, je laisse la place à une critique beaucoup plus compétente que moi: Livia Deraiche, 10 ans.

« Un beau commencement, piano, violon, lumières jaune-verte-orange-mauve-blanc et fumée. ».

Voilà. J’emmène ma fille voir un concert de rap avec l’OSM et elle me sort le titre du prochain show de Pierre-Yves Roy-Desmarais.

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