crédit photo: Normand Trudel
Leprous

Leprous à l’Impérial Bell | Contagion sonore pandémique et sismique

Leprous, groupe de métal progressif norvégien formé depuis 2001, s’inspire du courant musical du début du 21e siècle relié à des groupes comme Radiohead, MUSE et Porcupine Tree.

Leprous, c’est sept albums studio dont le dernier et magnifique Aphelion, un de mes albums coup de cœur de 2021. La voix incomparable d’Einar Solberg donne un caractère particulier aux sonorités métalliques de Leprous.

« Nous n’avions pas l’intention de commencer un nouvel album, puis est venue la Covid, expliquait Einar Solberg par voie de communiqué. Aphelion est un album très différent. Il est intuitif et spontané. Nous avons expérimenté de nombreuses façons complètement différentes d’écrire de la musique et exploré de nouvelles façons de travailler. »

La curiosité m’a poussé à creuser plus loin le tunnel sonore de Leprous afin de mieux comprendre leur complexe et fascinante démarche musicale. C’est ce qui m’amène en ce mardi soir à l’Impérial Bell afin de voyager dans les profondeurs exubérantes de l’univers de Leprous. J’espère que l’exploration sera contagieuse et qu’elle vous incitera vous aussi à découvrir l’énigmatique monde de cette unique formation de prog métal.

Une foule nombreuse s’entasse tranquillement dans l’enceinte de l’impérial Bell en ce frisquet soir du début avril.

 

The Ocean, sans son chanteur

The Ocean, groupe de métal progressif allemand fondé également en 2001, réchauffe les tonitruantes enceintes acoustiques de la célèbre salle sous les coups de 20h00 tapantes.

Les effets d’éclairages à contre-jour, stroboscopiques et monochrome donnent un effet des plus percutant, mais ne permettent pas de voir le jeu et les visages des musiciens.

Le  chanteur principal s’étant fracturé les deux jambes récemment, The Ocean utilise la plupart du temps des bandes préenregistrées afin de finir la tournée. À quelques reprises, Gabbo du groupe Implore, chanteur invité, viendra déverser son fiel en avant-scène. Honnêtement, c’est la première fois de ma vie que je suis témoin de telles circonstances.

L’accueil est chaleureux et la performance sans faille. Ça brasse pas mal dans le parterre pour la dernière pièce aux nombreux contretemps et multiples changements.

The Ocean, créature de l’ombre défiant la lumière dans un combat spectral et apocalyptique. Une expérience sensorielle incroyable !

 

Leprous, sans son bassiste

Leprous débute à 21h15 dans la tourmente alors que le violoncelliste éprouve de sérieux problèmes de son. Une fois le tout réglé, le chanteur nous annonce qu’encore une fois, un musicien sera absent sur scène. Cette fois-ci, c’est au tour du bassiste de déclarer forfait. Il commence à être temps que la tournée en Amérique du Nord s’achève ! Les deux derniers concerts de la tournée sont présentés cette semaine à Ottawa et Toronto.

La voix du chanteur Einar Solberg est claire, pure et cristalline. Elle détonne avec le style de musique qu’interprète Leprous. Ses harmonies vocales et diphtongues savamment contrôlées définissent la signature sonore de la puissante formation. Certains fans sont venus de Montréal pour assister au concert et le chanteur reconnaît certains visages du spectacle du 5 avril au Théâtre Corona.

Les polyvalents musiciens d’avant-scène se partagent les claviers allant même jusqu’à jouer à deux sur le même instrument. L’apport du violoncelle apporte une dimension distinctive à l’interprétation du répertoire de Leprous.

Encore une fois, les éclairages sont savamment synchronisés, mais l’apport de projecteur de poursuite apporterait une valeur ajoutée au jeu des musiciens.

La foule est très réceptive aux diverses allocutions et demandes du chanteur. Il est bon de rappeler que l’attente fut des plus longues depuis la dernière visite de Leprous en 2016 à Québec. Les fans chantent les paroles par cœur, frappent dans les mains. D’autres sautillent sur place en brassant la tête, le poing en corne du diable. Tout le monde y trouve son compte.

Leprous, c’est une secousse sismique sonore incommensurable. J’espère que vous allez oser écouter quelques extraits de cette contagieuse formation norvégienne. 9 sur l’échelle de Richter.

MUSICIENS

Einar Solberg – chant, claviers (depuis 2001)

Tor Oddmund Suhrke – chant, guitare (depuis 2001)

Baard Kolstad – batterie (depuis 2014)

Simen Daniel Børven – basse, chœurs (depuis 2015) – ABSENT –

Robin Ognedal – guitare (depuis 2017)

Raphael Weinroth-Browne – violoncelle (depuis 2017)

 

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