Francos de Montréal (festival)

Francos 2018 | Des sourires avec Zébulon, Clément Jacques et plus

Deuxième journée de festival, l’occasion pour nous de revenir sur quelques spectacles qui se sont joués sur les scènes extérieures avant la venue d’Eric Lapointe sur la Scène Bell. Zébulon a ravi beaucoup de monde dans un moment forcément nostalgique tandis que Clément Jacques a montré comment s’y prendre pour être un bon frontman. Retour sur la soirée de samedi. 

 

Ludovic Alarie et Laeticia Zonzambé, ambiances opposées  

L’entame est douce et presque désordonnée. Il est 18h sur la scène Loto-Québec. Ludovic Alarie, homme discret, s’avance ensuite vers son micro pour chanter L’appartement, le premier titre de son dernier album du même nom. Il chuchote presque, la voix est calme. Assis sur le parterre du Quartier des Spectacles, le public se laisse bercer par ces ballades folk qui se muent parfois en un rock plus grésillant avec ses montées en puissance bienvenues. Il faut dire que les harmonies sont belles, bien soutenues par un jeu de basse exquis et des touches réverbées à la guitare. Ni artifices ni effets électroniques, cela ressemble à du Kings of Convenience mais en français. C’est simplement joué et les trois musiciens qui accompagnent le chanteur sont à leur affaire… à l’inverse de certains dans le public qui crie au jeune homme d’y mettre un peu d’énergie. Car oui, il est vrai que Ludovic Alarie ne discute pas beaucoup avec son public au risque de le perdre. Sa timidité a eu raison de la grandeur de la scène. Il aurait été sûrement plus intime d’écouter les douces mélodies d’Alarie sous le chapiteau Coors Light.

Dans un style tout à fait autre, c’est Laetitia Zonzambé qui animait de belle manière la scène Hydro-Québec au même moment où Ludovic Alarie offrait une cure de relaxation à quelques mètres de là. S’il n’y avait pas foule, elle était au contraire très réceptive à l’image de certaines femmes qui s’en donnent à cœur joie par des mouvements de danse suaves. La voix de cette artiste originaire de la République centrafricaine est puissante comme sur le titre Wali tandis que les poly-rythmies qui l’accompagnent sont impressionnantes. L’alchimie des musiciens, mais surtout celle du batteur avec son percussionniste, vaut le détour. En somme, l’atmosphère décontractée couplée d’une énergie débordante lance parfaitement l’été. Un concert réussi.

 

Zébulon ravive une flamme éteinte

Sur le coup des 19h, ça s’anime encore plus sur les diverses scènes du Quartier des Spectacle. On peut évoquer la performance très sobre de Clara Luciani sur la scène Coors Light devant un public venu en masse écouter cette étoile montante de la pop française. Mais en parallèle, Zébulon ravivait la flamme chez de nombreux Québécois sur la scène SiriusXM. Promis, on offrira une tribune à Clara Luciani en marge de sa première partie du concert d’Eddy de Pretto dimanche soir.

Zébulon donc. C’était devant un parterre gigantesque de connaisseurs débordant de part et d’autre de la scène qu’Alain Quirion, Yves Marchand, Marc et Yves Déry ont joué une heure de leurs plus grands titres qui les ont fait connaître dans les années 1990. Après une longue pause d’une dizaine d’années, le groupe de rock québécois a repris du service avec l’album Retour sur Mars en 2008. Et cette venue aux Francos a surement fait énormément plaisir aux spectateurs venus les acclamer. Car oui, force est de constater que les applaudissements ont été toujours forts et chaleureux pendant l’heure de concert et que les quatre gars ont toujours la côte. On voit chez eux une énergie qui laisse transparaître un plaisir immense de partager la scène ensemble. Ils martèlent avec passion leurs instruments (les ballets du batteur Alain Quirion souffrent encore de maltraitance) et s’essayent à l’humour… « La prochaine, c’est une nouvelle de 2009 », annoncent-ils. Le public rit et suit le quatuor sur des refrains de chansons telles que R’viens Pas Trop Tard, Adrénaline ou Marie-Louise en fin de spectacle. Ce soir-là, on se croirait dans un karaoké géant où les quatre hommes auront sûrement vécu une seconde jeunesse. Ils quitteront le stage sur un standing ovation, mérité.

 

Clément Jacques détonne avant la venue d’Eric Lapointe 

D’emblée, on s’attend à un spectacle étonnant. Le charmant Clément Jacques ne laisse pas insensible son parsemé public avec un chapeau Fédora et des cheveux mi-longs décolorés. On dirait presque une réincarnation de Kurt Cobain, dans la voix rocailleuse et le style. Complètement dans sa bulle, Clément Jacques est un véritable frontman qui prend l’expérience comme un moment de délire sans oublier de s’ouvrir quelques bières sur le stage. Aucun sérieux, mais dans le bon sens du terme (reprendre Hélène de Roch Voisine dans un moment pas rapport est un bon exemple). Pour l’occasion, il s’accompagne tout simplement d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur dont les gestuelles sont assez théâtrales. Le rock joué est tantôt calme, tantôt énergique mais offre surtout une palette de sensations à vivre qui sont toutes fascinantes. La veille, Dave Chose (qui assistait d’ailleurs au spectacle) avait surpris tout son petit monde avec des arrangements audacieux. Clément Jacques, c’est de la même veine. On part à vue mais on arrive à bon port grâce à des moments saisissants.

Clément Jacques quittera la scène un peu avant l’apparition d’Eric Lapointe sur la scène Bell pour un concert de plus d’une heure qui verra Ti-Cuir présenter son nouveau spectacle en marge de la sortie de son dernier album Délivrance tout en collaborant successivement avec ses chums Kevin Parent puis Daniel Boucher, eux qui s’étaient d’ailleurs partagé la scène il y a quinze ans dans le cadre des Francofolies. Consultez le compte-rendu du collègue Marc-André Mongrain par ici !

Également en action ce soir-là : FouKi, Roméo Elvis au MTELUS, Souldia (devant une foule monstre!), Rémi Chassé, Joe Rocca et un spectacle surprise de Philippe Brach à minuit. Consultez les photos de notre ninja photographe, Loic Fortin :

 

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