Casabon

FrancoFolies 2015 – Jour 7 | Louis-Jean Cormier et Marie-Pierre Arthur

Louis-Jean Cormier et Marie-Pierre Arthur ont présenté leur plus récent matériel aux festivaliers francophiles rassemblés dans le Métropolis, mercredi soir. Spectacle bien agréable, c’était certainement une bonne idée de la part des organisateurs des francos de rassembler ces deux amis prolifiques aux univers plutôt similaires. 

Alors qu’on annonçait Marie-Pierre Arthur comme une première partie, sur la façade du Métropolis, le spectacle de Louis-Jean Cormier a plutôt pris la forme d’un programme double.

Marie-Pierre Arthur. Photo par Benoit Rousseau.

Marie-Pierre Arthur. Photo par Benoit Rousseau.


Marie-Pierre Arthur

L’auteure-compositrice-interprète a offert majoritairement les pièces de son troisième opus Si l’aurore, paru en février dernier. Les quelques autres pistes présentées semblaient pourtant également être issues de ce récent album, tellement les arrangements modifiés se rapprochaient des accents plus rock qu’on y retrouve.

La chanteuse a pris un tournant énergique, délaissant l’acoustique, au profit d’un son beaucoup plus électrique où guitare et basse sont à l’avant-plan. Marie-Pierre Arthur s’illustre dorénavant comme une véritable rockeuse. Si bien des artistes semblent à l’aise sur scène, elle y est visiblement comme un poisson dans l’eau et s’amuse distinctement.

mp-arthur-01(c)Benoit-RoussSur scène, Arthur est accompagnée de plusieurs musiciens, dont son conjoint François Lafontaine (claviériste de Karkwa). On ne remarque pourtant qu’à peine les choristes qui soutiennent vaguement la voix de la chanteuse, perdue à travers les guitares. Pour Il, Louis-Jean Cormier se faufile à travers les nombreux instruments disposés sur scène afin de démontrer son talent pour brasser « le gros shaker jaune ». C’est l’occasion d’y observer quelques pas de danse de la part du chanteur, restreints par l’absence d’espace physique où poser les pieds sur la scène encombrée.

Le meilleur moment de la performance d’une heure fut assurément l’enchaînement de Fil de soie et Si tu savais, toutes deux issues de l’album Aux alentours (2012). Les effets années 80 y étaient moins présents l’espace d’un instant, où l’on retrouvait l’univers plus discret qu’on connaissait à la chanteuse dans le passé.

À travers la prestation, chaque musicien est parvenu à offrir un solo, alors que les compositions de Si l’aurore ont décidément été pensée pour la performance. Les pièces prennent habilement forme sur scène, malgré que la voix distinctive de la chanteuse se trouve dissipée dans la vague sonore, entre autres provoquée par le synthétiseur sur Le Silence. Dès les premières pièces, la foule assiste à un spectacle rock où les guitares se font aller au détriment de la magnifique voix qu’il fut tout de même possible d’admirer plus tard dans la soirée. On y a découvert une énergie nouvelle, comme un vent de fraîcheur disco pour Marie-Pierre Arthur.

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Louis-Jean Cormier

Présentant en quasi-totalité les pièces de son plus récent album Les grandes artères, c’est accompagné d’une fanfare du même nom que Louis-Jean Cormier à comblé la foule. S’étant démontré depuis quelques années comme une valeur sure, l’artiste en lice pour le prestigieux prix Polaris 2015 n’a pas dérogé à ses habitudes.

Le chanteur est bavard, interrompant même ses pièces pour jaser. En début de spectacle, il cafouille et cherche ses mots, dans une tentative un peu décousue d’être drôle.

L’auteur-compositeur-interprète a ouvert le spectacle en enchaînant plusieurs pièces de son nouvel album, dont Si tu reviens, piste énergique et premier extrait du nouvel opus. Sur Tête première et Le jour où elle m’a dit je pars, on entend significativement la foule qui accompagne les pièces plus douces, gonflées d’émotion.

Louis-Jean Cormier. Photo par Benoit Rousseau.

Louis-Jean Cormier. Photo par Benoit Rousseau.

Avant d’amorcer quelques pistes de l’album, Le Treizième étage, le chanteur s’amuse des modifications portées aux pièces; « T’inquiète pas, si tu ne reconnais pas la toune dès le début, tu vas la reconnaître éventuellement. Ce sera pas du Tears For Fears ». En guise de danse, Cormier sautille sur place au rythme de ses chansons. Décidément, il sait s’entourer de musiciens de talent et a trouvé en Adèle Trottier-Rivard, la personne parfaite avec qui harmoniser sa voix.

Alors qu’on aurait aimé que la foule demeure polie pour la reprise de Karkwa, annoncée comme une vieille chanson du fond de la Gaspésie, certainement plusieurs spectateurs n’ont pas saisit la valeur du cadeau qui s’offrait à eux sous la forme d’Oublie pas, présentée en acoustique par Louis-Jean et Marie-Pierre Arthur, seuls sur scène autour d’un unique micro. Alors qu’ils ont oublié quelques paroles, certains ont choisi de manifester leur joie en plein milieu de la chanson plutôt que de savourer un instant l’unicité du moment précieux passé beaucoup trop vite.

À quelques minutes de minuit, le chanteur s’éternise en remerciement avant d’entamer en finale La fanfare. En rappel, Complots d’enfants et Deux saisons trois quart laissent la foule quitter en allant rêver à cette belle soirée, le genre de spectacle mémorable qui aurait pu aisément remplir la Place des Festivals, mais dont le souvenir demeurera réservé aux quelques centaines de spectateurs présents.

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Photo par Benoit Rousseau

Grilles de chansons

Louis-Jean Cormier

Les hélicoptères
St-Michel
Si tu reviens
Tête première
Vol plané
Le jour où elle m’a dit je pars
Bull’s Eye
Le cœur en téflon
Tout le monde en même temps
Oublie Pas (Karkwa)
Montagne russe
Faire semblant
Traverser les travaux
Un refrain trop long
La fanfare

Rappel

Complot d’enfants
Deux saisons trois quarts


 

Marie-Pierre Arthur

La toile
Cacher l’hiver
Si l’aurore
Rien à faire
Il
Elle
Fil de soie
Si tu savais
Le silence
Comme avant

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