Dead Obies

Festival d’été de Québec 2016 – Jour 7 | Dead Obies et House of Pain au Parc de la Francophonie: Présent et passé

Le hip-hop était à l’honneur au Parc de la Francophonie en cette très chaude soirée (enfin!) du Festival d’été de Québec. Au programme, les chouchous actuels du hip-hop québécois, Dead Obies, et House of Pain, groupe américain appartenant à une autre époque.


Dead Obies

Avant même le coup de 20h, le Parc de la Franglaisophonie, revu et amélioré, est déjà passablement rempli à pleine capacité. De toute évidence, le buzz autour des Dead Obies ne se dément pas. Bien que le hip-hop reste marginal dans les médias québécois, les millénaux, eux, sont au rendez-vous, nombreux. Et ce, malgré un ciel menaçant.

C’est en effet sous quatre gouttes de pluie que les 5 MC et leur DJ font leur apparition devant une foule en délire. Le groupe est soudé, les gros beats sont au rendez-vous et le public danse, saute et chante. Le gros party, à l’image des membres qui se promènent d’un côté et l’autre de la scène en se passant une bouteille de rhum.

Bien que les mélodies soient accrocheuses, pour le débutant, l’ensemble de l’oeuvre est difficile à comprendre. Cinq gars sur une scène qui déblatèrent en franglais, le message fini par se perdre. Seules les interventions entre les chansons semblaient faire un peu de sens pour le public à 99% francophone de Québec.

Simple détail car la foule n’a jamais manqué d’énergie pendant les 55 minutes qu’a duré la prestation. Le groupe non plus. Des pétards ont même sauté au beau milieu du parc à certains moments. Aucun temps mort et beaucoup d’énergie. Digne d’un concert rock.

Un début de soirée hip-hop très réussi.

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House of Pain

Dès la dernière note des Dead Obies, une partie de la foule quitte les lieux. De toute évidence, peu importe qui serait au programme pour la suite des choses avait de grand souliers à chausser.

Vers 21h20, DJ Lethal (oui, oui, celui-là même qui a sévit dans Limp Bizkit lors de leurs belles années à massacrer le concept de la musique metal à la fin des années 90) s’installe derrière ses platines et divertit la foule avec quelques mixes de classiques du hip-hop. Classiques n’ayant rien à voir avec House of Pain. Everlast et Danny Boy finissent par faire leur entrée cinq minutes plus tard.

Heureusement, le groupe est bien soudé et très énergique. Malgré des cheveux grisonnants et des bédaines qui ont pris de l’expansion, House of Pain balance une tonne de pièces dans la première demi-heure du programme comme s’ils étaient encore dans la fleur de l’âge. La foule restante, au final, très respectable, semble s’amuser ferme.

Vers la fin du concert, Everlast s’empare d’une guitare acoustique pour interpréter, ce qu’il décrit lui-même comme la première chanson de gangsta rap jamais écrite: Folsom Prison Blues de Johnny Cash. Accompagnée d’un batteur et d’un claviériste, cette version est plutôt réussie.

Sortant du programme, la troupe interprète What it’s Like, succès solo d’Everlast remontant à la fin des années 90.Ceux qui ont connu les années où MusiquePlus présentait encore de la musique se seront rappelés de bons moments.

C’est par la suite que la troupe ira de son grand (et presque unique) classique: Jump Aournd. Balancée de façon expéditive comme si c’était une corvée, les MC quittent alors la scène pour laisser toute la place à DJ Lethal (encore lui?) pour divertir la foule de quelques mixes classiques metal du début des années 2000: Chop Suey!, Killing in the Name, Blind, Rollin’ (oui, oui, de Limp Bizkit…), Last Resort et autres. Décidément, lorsque la discographie peine à remplir 75 minutes de musique, on se rabat sur ce que l’on peut.

Prestation honnête des vétérans du hip-hop. Mais c’est à se demander si le Festival d’été de Québec n’aurait pas dû miser sur le succès des Dead Obies plutôt que la nostalgie pour inverser l’ordre du spectacle ?

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