Seal

Festival de Jazz de Montréal 2018 | L’élégance de Seal à la Salle Wilfrid-Pelletier

Entre Snarky Puppy et Seal, cette soirée du Festival de Jazz de Montréal s’annonçait dynamique. Sors-tu.ca est allé voir Seal, l’icône de la soul, qui a sorti en novembre dernier un album consacré aux Standards du jazz.


Show en deux parties

Seal arrive sur scène accompagné d’une vingtaine de musiciens : percussionniste, drummer, bassiste, pianiste, guitariste, mais aussi un ensemble de violons et un autre de cuivres et saxophones. Sous un éclairage multicolore, qui rappelle les ambiances de cabaret et de clubs, il entame Luck Be a Lady.

Pendant plus d’une d’heure, Seal se déhanche, joue avec le micro, enchaîne les standards dans le même ordre que l’album. C’est beau, la musique est millimétrée, les musiciens suivent la partition, chaque note est intense et Seal s’amuse, mais… Ça manque de spontanéité. On écoute le show comme on écoute l’album. Il n’y a rien à dire sur les reprises de Seal, qui se font dans une atmosphère tantôt très swing (That’s Life), tantôt plus soul (Anyone who knows what love is). Sa voix douce et incarnée ne souffre pas de la comparaison avec les plus célèbres interprètes de ces morceaux, qui sont tout de même Franck Sinatra, Ella Fitzgerald ou Louis Armstrong. Le chanteur vit le show en dansant, il traverse la scène sans arrêt, s’amuse à travers beaucoup de mimiques et d’expressions qui ne sont pas sans rappeler celles des plus grands jazzmen. Son interprétation de My Funny Valentine est un délice, tout en délicatesse et introspection. Mais il manque encore un petit quelque chose pour que l’ambiance soit spectaculaire.

Maître de l’ambiance

Seal a ensuite changé de trajectoire pour la deuxième partie de son show. En entamant Kiss from a rose, il glisse d’un répertoire d’appropriation vers le sien, plus soul mais tout aussi impressionnant. La formation sur scène se réduit : Seal garde avec lui les musiciens d’un band (percussionnistes, pianiste, guitariste, bassiste).  Entre deux morceaux, il raconte quelques anecdotes d’enregistrement et donne au public des clefs pour lier les différentes époques et les genres.

L’ambiance décolle sur Killer. Seal s’offre un bain de foule au milieu du parterre de la salle Wilfrid Pelletier. Devant un public qui sort immédiatement son cellulaire pour filmer la scène, il entonne une vraie litanie, entre « Brothers » et « Sisters » qui se transforme rapidement en transe.

Dès lors, le public reste debout pour toute la fin du concert. Seal est un showman et il dose parfaitement les variations d’ambiance de la salle. Il traverse les époques à travers ses plus grands singles (Life on the Dancefloor) et ses réinterprétations (Fly like an Eagle). La salle hurle les paroles, les musiciens s’éclatent, et c’est dans cette ambiance délirante et ravie que Seal s’approprie la chanson d’une autre icône : Rebel Rebel de Bowie est ultra émouvante, et tout le public accompagne le chanteur sur les « Hot tramp, I love you so! » du refrain. Seal salue ensuite son public sur son plus grand single, Crazy, et laisse la salle en transe, épuisée mais ravie.

Deux premières parties

Seal a choisi lui-même deux artistes pour deux premières parties très différentes : la première est faite par Jason Deeh Pitre, artiste de rue à Montréal, qui nous ravit par une voix magnifique, très douce, malgré quelques accords un peu hésitants. Il faut dire que le contexte est plutôt impressionnant ! Arrive ensuite sur scène l’australien Rennie Adams, poulain de Seal (qui fait partie du jury de l’émission La Voix Australie). L’ambiance est beaucoup plus folk, le chanteur est à la guitare et il est accompagné d’un excellent claviériste. Deux belles pépites pour entamer un concert d’anthologie.

 

Grille de chansons :

  1. Luck be a lady
  2. I put a spell on you
  3. They can’t take that away from me
  4. Anyone who knows what love is
  5. I’ve got you under my skin
  6. My Funny Valentine
  7. It was a very good year
  8. That’s life
  9. Kiss from a rose
  10. Whirlpool
  11. Prayer for the dying
  12. Killer
  13. Fly like an eagle
  14. Move on up
  15. Life on the dancefloor
  16. Rebel Rebel (David Bowie)
  17. Crazy

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