Festival de Jazz de Montréal 2013 – Jour 1 | Feist sur la Place des Festivals

C’est à la chanteuse canadienne Feist qu’est revenu l’honneur de donner le coup d’envoi du 34e Festival de Jazz de Montréal avec un grand concert extérieur gratuit sur la Place des Festivals.

Après les habituels discours d’introduction — quelque peu rébarbatifs, avouons-le —, Feist se laisse attendre plusieurs minutes, la foule commence à s’impatienter et à la réclamer. Aux alentours de 22 heures, les premières notes de A commotion, tirée de son plus récent album Metals, se font entendre. La chanteuse ne semble pas totalement à son aise sur la grande scène de la Place des festivals, il faudra compter quelques chansons avant qu’elle ne soit plus détendue.

Feist par Pascal Leduc

Malgré le temps gris et incertain, de nombreuses personnes se sont rassemblées pour accueillir ce grand nom de la pop indie. En dépit de cette foule imposante, la Place des festivals est restée, somme toute, impassible face à la performance du trio composé de la chanteuse, accompagnée de son batteur et de son claviériste. Tout au long de la soirée, le public semblait distrait et l’on voyait de nombreux va-et-viens.

Alternant entre ses trois opus les plus connus, soit Let it die, The Reminder et Metals, Feist a enchainé les succès et les nouveaux morceaux comme la célèbre et très entrainante Mushaboom, qui a ramené un peu d’énergie, ou la douce et mystérieuse Graveyard. D’autres « hits » ont enthousiasmé les fans, comme I Feel It All. Cependant, notons l’absence remarquée de 1234 qui fut réclamée à plusieurs reprises durant le concert.

Sélectionnant majoritairement, pour ne pas dire essentiellement, les ballades de son répertoire, ce manque d’alternance contribua certainement à l’essoufflement de la prestation et au manque d’entrain présent ce soir-là. Nous donnant un peu l’impression d’assister à un spectacle qui ne parvenait pas à décoller et nous laissant sur notre faim.

Outre les petits problèmes techniques, le son trop faible en début de spectacle, Leslie Feist a offert une solide performance musicale. Elle s’adressait avec humour et beaucoup de charisme à l’assistance, mettant de l’avant les différences linguistiques de Montréal faisant chanter séparément, puis en chœur, francophones et anglophones – la foule se prêtant au jeu avec plaisir.

Un temps maussade, une audience ambiguë, d’un côté. De l’autre, une Feist en possession de ses moyens, une voix envoûtante, une musique débordante d’originalité et de fraîcheur. Le Festival de Jazz a toutefois mis la main sur une artiste des plus talentueuses et a su lancer cette édition 2013 d’une très agréable manière.

Photos en vrac