The Tea Party

Entrevue avec The Tea Party | Un retour aux sources

Dix ans après Seven Circles, The Tea Party, le groupe ontarien bien connu dans les années 1990, a sorti un nouvel album nommé The Ocean at The End en septembre dernier. Séparé pendant 6 ans, les membres sont finalement revenus ensemble pour livrer un album rock’n’roll aux multiples influences. Récit d’une discussion avec Stuart Chatwood, bassiste du groupe.  

Photo par Kate Nutt

Photo par Kate Nutt

 

L’idée d’un nouvel album

Cela faisait 10 ans que The Tea Party n’avait pas sorti d’album, à cause de leur séparation en 2005, due à des « divergences créatives ».

Puis le groupe s’est reformé en 2011 pour une série de concerts, ce qui les a finalement poussés à se remettre ensemble définitivement et à travailler sur un nouvel album. « Avec toutes les réactions positives du public on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse un disque, sachant qu’on s’était remis ensemble et qu’on ne savait pas combien de temps on resterait ainsi. On a eu un grand soutien, les gens voulaient de nouvelles choses et on avait une intense énergie créative. » Cette créativité a permis au groupe de composer des chansons. Et la première partie de celles-ci a été écrite en Australie.

Le groupe s’est aussi senti plus mature par rapport à son début de carrière qui a été prolifique dans les années 1990. « On est plus sage maintenant, nos expériences de vie sont plus riches, je pense que nos chansons au début de carrière étaient des chansons juvéniles ». Et la séparation des membres leur a aussi permis de découvrir de nouvelles choses, qui ont encore enrichi leur expérience. The Tea Party est donc revenu avec une vision plus large de la musique.

 

Un changement dans la perception de faire de la musique

Photo par Ros O'Gorman

Photo par Ros O’Gorman

La façon d’envisager The Tea Party a aussi changé selon Stuart. Se préoccupant de ce que l’on pensait d’eux auparavant, les membres font aujourd’hui de la musique pour eux-mêmes avant tout.

The Tea Party a reçu un enthousiasme débordant de ses fans, ce qui leur a montré que ce qu’il faisait n’était pas sans raison. « La première fois qu’on est revenus ensemble, il y a avait un gars qui pleurait en nous disant « Vous m’avez manqué, vous savez ? Quand vous vous êtes séparés, j’ai cru que je n’aurai aucune chance de vous revoir un jour. » Des réactions comme ça nous font penser que nos musiques ont des significations pour les gens. »

Ainsi le groupe s’est rendu compte de l’impact qu’il avait, et c’est le public qui les a entraînés dans ce processus de création d’album.

 

Un retour aux sources

Après avoir écrit quelques chansons en Australie, le groupe est retourné à Windsor en Ontario pour composer et enregistrer. Les membres sont en effet originaires de cette ville, c’est là qu’ils ont fait leurs débuts, et ce n’est pas pour rien qu’ils y sont retournés. «  On avait chacun nos espaces pour trouver des idées, pour pouvoir faire un album comme on le souhaitait. »

On retrouve donc sur l’album du groupe ce qu’il sait faire de mieux, de quoi plaire à leurs fans.« On a écouté tous les albums que l’on a faits[…] The Ocean at The End recense un mélange de nos 6 albums précédents »

De plus, le groupe a toujours été connu pour mélanger diverses influences. Leur style est d’ailleurs souvent considéré comme du « Moroccan Rock’n Roll ». The Ocean at The End ne fait pas défaut à cela. On y retrouve des sonorités orientales, des rythmes sud-américains sur Brazil, et même de l’electronica sur Submission.

 

Influences et références

Sur ce nouvel album, il y a également des références à certains artistes. Les chœurs d’11th Hours, font un clin d’œil à Beauty and the Beast de David Bowie, tandis que sur Ocean At The End, le solo de guitare évoque les meilleurs moments de Pink floyd. Des groupes que The Tea Party admire. « Pink Floyd avait les mêmes causes que nous, le même idéal. Pour l’écouter tu éteins les lumières, tu fermes les yeux et ils t’emmènent dans un voyage. C’est l’environnement parfait pour écouter The Tea Party aussi. »

 

Une renaissance à succès

The Tea Party revient donc en force avec The Ocean at The End, un album qui renoue avec les meilleurs moments du groupe. L’opus est sorti il y a deux mois, et pour la première fois il a résonné un peu partout dans le monde. « Il y a eu de très bonnes critiques pour The Ocean at The End, et on a même eu des retours en Europe, ce qu’on n’avait jamais connu auparavant. »

Une renaissance donc, pour un groupe qui a plus de 20 ans d’existence, et qui ne se fait pas influencer par toutes les modes musicales actuelles pour tenter de passer à la radio ou à la télévision. Un point de vue que Stuart Chatwood explique distinctement « Et en même temps au Canada, depuis le temps, la radio a beaucoup changé, on a l’impression qu’ils n’aiment pas la musique…. ! Ils y passent de la musique puérile, avec beaucoup de manipulation, il n’y a plus vraiment d’artistes sur la radio. Nous, on joue du rock avec conviction, ce qui ne correspond pas vraiment à ce qui passe sur les ondes. »

Du gros rock’n’roll que le groupe partagera sur la scène de l’Impérial de Québec ce soir (mardi 18 nov) et au Métropolis de Montréal le 28 novembre prochain.

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