Jesse Mac Cormack

Entrevue avec Jesse Mac Cormack | « J’avais envie d’avoir des chansons rythmées en show »

C’est dans l’intimité du studio Breakglass que Jesse Mac Cormack s’est confié en marge du lancement de son premier album studio, qui s’est déroulé mercredi passé dans le Mile Ex. Un moment privilégié, durant lequel l’entourage, les acteurs du milieu culturel mais aussi la presse spécialisée ont pu découvrir, en prestation, quelques pièces de « Now » (Secret City Records) dans une ambiance décontractée.

En tant que réalisateur aguerri (Helena Deland, Philippe Brach, Emilie Khan), il était évidemment difficile pour Jesse Mac Cormack de délaisser son projet musical. « J’ai souvent demandé l’avis du monde à différentes étapes du processus, mais j’ai eu les mains dedans pendant tout le long. Je ne sais pas si c’est bien ou mal », confie l’auteur-compositeur-interprète sur le ton de la plaisanterie.

Une fois n’est pas coutume, l’homme-à-tout-faire allait être conseillé pour ce premier album studio. Pour le mixage, le multi-instrumentiste se tourna vers un certain Matt Wiggins qui collabora avec Adele, London Grammar, Lorde ou encore U2. Un moment «  vraiment relax » et forcément formateur qui s’offrit au musicien lorsqu’il rendit visite à l’ingénieur de son britannique dans son studio en Angleterre. « Avant d’y aller, j’avais envie de travailler avec lui, d’apprendre de cette expérience. Je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne savais pas dans quel endroit je m’en allais. C’était deux fois plus petit que le studio ici, et il travaillait sur son laptop. That’s it. C’était vraiment modeste comme setup, ça m’a vraiment inspiré. ».

Un disque taillé pour la scène

De cette expérience ressort un album salué par la presse spécialisée, qui ne tarit pas d’éloges sur le talentueux guitariste dont la musique a méticuleusement évolué depuis ses débuts en 2015. « Il y a quelque chose de tellement pur dans mon premier EP Crush… mais en même temps on dirait que c’est juste naturel que ce soit de plus en plus habillé », souligne Jesse Mac Cormack sur le confortable sofa de couleur bleu roi. Inspiré par les albums qu’il a pu produire au cours de sa carrière, le Montréalais se nourrit de textures sonores particulières qu’il met à profit sur scène derrière sa voix langoureuse et des solos souvent improvisés sur le moment.

Sur Now, une signature auditive se dévoile, oscillant entre pop planante et rock brut, à l’orée du psychédélisme. La construction de l’album, particulière, offre un courant à deux vitesses avec une première partie up-tempo avant que l’intensité redescende un peu. Et rien de tout cela n’a été calculé puisque l’album a été créé spontanément, sans sujet phare ni fil conducteur. Toutefois, le trentenaire a fait en sorte que son premier disque soit taillé pour la scène. « Quand j’ai commencé à écrire, j’avais vraiment envie d’avoir des chansons qui allaient être rythmées en show. C’était ça mon premier flash. Je ne voulais vraiment pas me tromper à ce niveau-là », affirme le musicien, qui compose beaucoup au clavier.

Structurer [les compositions], ça prend du chemin mais il n’y a pas de bonne formule. Vraiment pas. Je suis tout le temps en train de chercher. Il y a des phases où j’avais envie de me tuer et je trouvais ça plate et d’autres phases où je me disais « Ayoye, je suis un Dieu! ». C’est vraiment absurde (rires).

« Un monde que l’on ne maîtrise plus »

À quelques semaines de sa prestation au Festival International de Jazz de Montréal et ses spectacles prévus en Amérique du Nord et en Europe, cet inconditionnel de Stevie Ray Vaughan appréhende toujours la montée sur scène malgré sa grande expérience. « C’est un peu comme la chasse, c’est un monde que l’on n’a plus. L’adrénaline, le rush, le monde… ouais c’est ça. Je vais commencer une tournée et comme à soir [au lancement de son album], j’aurai un petit stress. Ça se perd vite, ça se retrouve vite. Mais quand tu ne le fais pas, même pendant un mois ou deux, c’est comme si tu ne l’avais jamais fait. »

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