Entrevue avec James Di Salvio de Bran Van 3000

Plutôt discret au cours des deux dernières années, le collectif Bran Van 3000 revenait dans l’actualité cet automne avec un nouvel album – The Garden, lancé le 19 octobre dernier – un vidéoclip qui fait jaser et le spectre d’une éventuelle tournée de spectacles.

Sorstu.ca s’est entretenu avec James Di Salvio alors qu’il revenait tout juste d’un séjour en forêt.

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«Je reviens du jardin pour parler du Jardin », lance-t-il à la blague en faisant référence à The Garden.

N’empêche, cette dualité nature/ville est à l’image du nouveau disque, le groupe s’étant beaucoup inspiré du grand air, contraste frappant avec la nature citadine de Bran Van 3000.

« On est allé dans le Nord, bien loin dans le Nord pour écouter les démos et prendre des marches dans les sentiers », explique Di Salvio.

« C’est peut-être là que l’esprit de The Garden a commencé : avec les démos et la démarche qu’on a prise de faire un album rock’n’roll qui trippe un peu nature. En plus Bran Van, qui est tellement urbain, de tripper nature, c’était un beau défi ».

Tranquilles? Non merci!

Il ne faut pas s’imaginer pour autant que ce quatrième album de Bran Van 3000 soit tranquille. « T’as pas besoin de juste regarder les framboises pousser toute la journée », comme le dit si bien Di Salvio.

Une fois de plus, le collectif mélange allègrement les saveurs : rock, soul, funk, hip-hop, un brin d’électro et beaucoup de rythmes dansants.

D’autant plus que, campagne ou pas, il est difficile de rester sage avec autant de monde au chalet : les potes Steve «Liquid» Hawley, EP Bergen, Nick Hynes, Gary MacKenzie, John Kastner étaient de retour au bercail, tout comme les chanteuses Stéphane Moraille et Sara Johnston.

À cette joyeuse bande se sont ajoutés de nouveaux collaborateurs : Ben Wilkins, les MC Shaun « Malicious » Gibbons et Jahsepta (MC), ainsi que les voix de Steeve Khé, Freddie James, Francesca Como, Coco Thompson, Rafaelle MacKay Smith et même Alexandre Désilets.

«On n’avait pas d’autres intentions que de respecter les amis, la famille, les fans, nous finalement. C’était motivé par l’envie de se retrouver ensemble », explique le maestro de ce collectif.

Pour mettre de l’ordre dans tout ça, Di Salvio et ses compères ont fait équipe avec Marc Bell et Cristobal Tapia de Veer, un duo de réalisateurs montréalais connu sous le nom des Troublemakers. Les jeunes réalisateurs comptent une variété de projets à leurs CV : Beast, Jorane, Gatineau, Dee, Gaële, Nadja et bien d’autres.

« C’est bizarre, ils ont un peu grandi en écoutant les premiers albums de Bran Van. Il y avait une belle chimie entre leur approche et la nôtre. C’est tout ce qui compte en musique : la chimie ».

Un « Magicien d’Oz russe » devient un vidéoclip de BV3!

Bran Van 3000 dévoilait plus tôt cette semaine un premier vidéoclip tiré de The Garden, pour la chanson Grace (Love on the Block). Procédé plutôt inhabituel, le groupe a fabriqué cet œuvre vidéo à partir des images d’un vieux film russe des années 1970 intitulé Rusian I Lyudmila.

«C’est un genre de ‘Magicien d’Oz’ russe que personne n’a vu par ici en raison de la Guerre froide, mais ç’a été un immense succès là-bas ».

«C’est un peu tombé dans nos mains. C’est Patrice Vermette – le directeur artistique de C.R.A.Z.Y. et The Young Victoria entre autres – il m’a envoyé plein d’images pour un autre projet. Puis, un soir, dans un studio, à travers des milliers de photos, celle-là nous a sauté dans la face », explique-t-il en faisant référence à l’image de la pochette de The Garden, également tirée du film d’Aleksandr Ptushko.

« C’était l’image parfaite pour The Garden : une fille en semi-rêve avec quelques jouets autours d’elle. Je crois que c’est le look dans sa face, c’était comme un point de repère pour l’album ».

Fascinés par la beauté des images de cette production cinématographique soviétique méconnue, les membres de Bran Van 3000 ont décidé de poursuivre le travail et de monter ce vidéoclip.

Des spectacles prochainement?

Au cours des prochains jours, Bran Van 3000 se réunira en local de pratique pour jouer les pièces de The Garden et voir quelle forme pourraient prendre les éventuels concerts liés à l’album.

«Le message commence à se comprendre que Bran Van, ça n’a pas toujours besoin d’être la folie totale, thrash, boum bang avec tout le monde qui danse et qui boogie ».

Bran Van 3000 n’écarterait pas la possibilité d’explorer des sentiers plus «progressifs», voire «psychédéliques».

Les détails de cette possible tournée de spectacles pourraient être dévoilés d’ici quelques semaines.