Entrevue avec Erik West-Millette de West Trainz | Carte d’embarquement

Le Festival de Jazz convie son public pour un deuxième voyage avec West Trainz, encore une fois cette année. Le conducteur de la locomotive, Erik West-Millette, est un passionné de train depuis qu’il a sillonné de multiples parcours ferroviaires à travers le monde. Il nous arrive avec son plus récent et second album, Train Songs, qu’il présentera à chaque soir pour la toute la durée du Festival, puis en grand spectacle de clôture, sur la Place des Festivals, le 9 juillet à 21h30. Entrevue avec l’artiste.

Sors-tu.ca : On parle de West Trainz comme étant un collectif. Qui fait partie de ce collectif?

Erik West-Millette : C’est vraiment moi et mon partenaire exécutif, Louis Armand Bombardier, le petit-fils du grand Joseph Armand Bombardier. Il fait aussi partie de la locomotive, si on veut, et après ça, ensemble, on a plusieurs wagons. On retrouve aussi Olaf Gundel, mon partner de studio et grand ami. Il est multi-instrumentiste, c’est lui qui a mixé l’album et l’a réalisé avec moi.

Photo par Christina Alonzo

Photo par Christina Alonso

Le wagon des chanteurs invités, comme Willie West Jordan Officer, Charles Papasoff, Nanette Workman, Bïa, plein de grands chanteurs qui sont venus collaborer. J’ai un autre wagon que j’appellerais le wagon des musiciens invités, comme Freddy Koella, Steve Hill, Jordan Officer, Yves Desrosiers, même mon groupe de base où on est cinq musiciens, cinq techniciens. J’adore également faire de la musique de film, mais aussi faire des sculptures sonores, donc j’ai toute une équipe de conception de sculptures, d’instruments inventés avec mon frère Patrice Millette et Michel Fordin qui est mon directeur technique.

Et j’ai tout le wagon avec un cinéaste, Louis Bélanger. Il m’a aidé à faire la mise en scène, choisir tous les films et les photos qui représentaient bien le voyage autour du monde. J’aime beaucoup la photo en noir et blanc, j’ai donc une photographe attitrée, Christina Alonzo, qui prend toutes les photos making of, les photos de presse. Sinon, il y a de mes photos à moi aussi qui se retrouvent dans les livrets, et tout ça. C’est vraiment un projet qui est évolutif, qui est collectif, même si c’est moi la locomotive.

 

Dans le cadre du Festival de Jazz, on aura la chance de voir un spectacle assez particulier, un spectacle déambulatoire. À quoi ça ressemble un spectacle déambulatoire de West Trainz?

On l’a présenté l’an passé, on revient cette année. Notre première grande sortie de ce spectacle-là était au Jazz l’an passé. Et on retourne même heure, même poste, entre 17h et 18h, tous les jours. C’est la version plus hobo, vagabond du rail. Le train est réellement un train électrique musical et on se promène dans le monde. Tout est fait main, jusqu’au pied de micro.

Ce qui est très drôle dans ce spectacle-là, c’est qu’il y a toujours deux chansons différentes. Il faut que je change le menu, parce qu’il y a beaucoup de monde qui reviennent. Ce qui arrive c’est que vers la fin du spectacle, comme j’ai des super musiciens avec moi dans mon équipage, ils vont pouvoir chanter une chanson, ou le public peut nous demander de jouer une certaine chanson. Il y en a d’autres passionnés de trains qui viennent voir le spectacle qui connaissent les classiques. On a une vingtaine de pièces de préparées pour qu’on puisse toujours choisir. Ça crée toujours un petit edge créatif. Ce n’est pas toujours la même chose et c’est très important pour moi.

Vous serez également à la Place des Festivals sur la scène TD le 9 juillet, toujours dans le cadre du Festival de Jazz.

Le 9 juillet, c’est le grand spectacle de clôture où ce sera un spectacle plus multimédia. J’enlève les sculptures des chariots pour les mettre sur une grosse scène. C’est un mélange d’instruments inventés et de vrais instruments. Je vais avoir Willie West, Jordan Officer, Charles Papasoff, Bïa, Émilie-Claire Barlow et Annick Brémault des Chic Gamine comme passagers de première classe sur le spectacle. Ils viendront chanter à certains moments du voyage.

 

Photo par Christina Alonso

Photo par Christina Alonso

Vous venez de faire paraître l’album Train Songs le 10 juin dernier. C’est un album entièrement composé de reprises. Avez-vous connus des obstacles dans le processus de création de ce genre d’album?

Quand tu composes de la musique, tous les droits d’auteur, tous les droits mécaniques sont à toi, ou dans ce cas-ci, à l’artiste. Une fois que toutes les musiques sont enregistrées, la personne à l’édition doit contacter tous les éditeurs ou leurs héritiers, ceux à qui appartiennent les chansons pour les faire approuver. Je me suis permis des relectures de certaines pièces. Il fallait donc vraiment les faire approuver. Si jamais les héritiers trouvent que ce n’est pas assez bon, eux peuvent choisir que tu n’as pas le droit de le publier. C’est un bon six mois de travail administratif avant de sortir un album comme ça…

Est-ce que c’est plus difficile de vendre un album reprise qu’un album original, ça je ne le sais pas encore. Pour moi, la reprise était vraiment un complément au premier. Mais c’est sûr que mon but premier avec West Trainz, c’est de faire des compositions. C’est pour ça que le prochain projet sera comme le livre-disque, que des compositions! Peut-être que je vais osciller comme ça entre un album de compositions, un album de reprises et ainsi de suite, on verra.

Justement, comment se dessine le prochain projet?

Le prochain projet sur lequel je vais travailler, ce sera sur les bâtisseurs du rail et les hobos. C’est pour ça que j’ai fini l’album avec Thomas Hellman qui chante Hobo’s Lullaby. Thomas sera très impliqué dans le prochain projet. Il va ressembler un peu au premier puisque chaque musique va aller avec un film. Ce sera inspiré de Jack London, qui était un vrai vagabond du rail, jusqu’à Kirouac. Je suis en train de composer un morceau là-dessus. Il n’y en a pas beaucoup en français. J’ai choisi de travailler avec mon ami Jean Leloup, Urbain Desbois et Thomas Hellman pour créer des chansons de vagabonds modernes, si on veut. Je travaille aussi sur un ballet érotique avec mon amie Pascale Bussières qui sera narratrice. Ce sera un genre de ballet industriel avec de la musique de danse. Il y a pleins de projets comme ça que j’avance.

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