Deerhunter

Deerhunter au National | Des retrouvailles folles et pleines d’amour

Entre deux dates de tournée en tant que première partie de Kings of Leon, Deerhunter a fait un arrêt seul à Montréal, ville chérie par le groupe. Seul, mais avec la chanteuse expérimentale Cindy Lee en première partie. Attriquée d’une perruque blonde, de lunettes de soleil et d’un manteau de poil, elle a servi sa sauce noise et mélodique, surprenante au départ, mais toutefois charmante. La performance a bien donné le ton excentrique du reste de la soirée…


Un amour réciproque

Dans une salle affichant complet, la formation a commencé en force avec l’excellente Agoraphobia. Le chanteur, guitariste et fondateur Bradford Cox, hurluberlu charismatique très grand et maigre, charmait le public par sa désinvolture, sa jasette et ses pas de danse, et complimentait ses fans à coup de « Wonderful », « Amazing » et « Fantastic ». Il a aussi avoué que lui et sa bande étaient très contents d’être de retour, puisqu’ils ne sont pas venus en ville depuis longtemps (paraîtrait même qu’ils ont presque joué plus souvent à Montréal qu’à Atlanta, leur terre natale, dans leur jeune temps…).  Le Canada lui faisait tellement effet à Bradford, qu’il a même demandé une bière, lui qui ne boit pas normalement, selon ses dires.

Difficile de passer à côté : la pièce Helicopter, probablement la plus connue et la plus attendue, s’est transformée en une version prolongée et impeccable. Rempli d’énergie contagieuse, Deerhunter a enchaîné avec la bruyante et folle T.H.M., ainsi que l’entraînante Back to the Middle.

 

 

Un délire psychédélique

Ce début joyeux et festif était suivi d’une série de pièces plus longues que leur version studio et surtout plus délirantes, comme avec Snakeskin, provenant de leur dernier album Fading Frontier. En effet, plus la soirée avançait, plus l’indie rock de Deerhunter se métamorphosait en jam psychédélique menant vers un gouffre de folie. Après une première heure de spectacle plutôt conventionnel, le rappel a duré une autre heure, mais une longue heure…

La formation a commencé le rappel avec Fluorescent Grey qui est devenue un jam de punk psychédélique ensorcelant. Dans un élan de rage, le punk dans l’âme Bradford a arraché sa perruque châtaine laissant entrevoir son crâne légèrement dégarni… et prenant aussi tout le monde par surprise. Il a aussitôt disparu dans les coulisses et est réapparu perruque bien en place, sous les applaudissements endiablés de la foule!

Dernier acte, et non le moindre : quelques membres ont quitté, laissant seuls sur scène le guitariste Lockett Pundt et Bradford. Ce dernier s’éclatait à la guitare, puis à la batterie et plus tard au clavier. Ce qui laissait présager une fin imminente s’est plutôt transformé en long morceau joué par un supergroupe créé de toutes pièces. D’un geste de main, Bradford a réinvité quelques personnes de son entourage à venir les accompagner sur scène, dont Cindy Lee qui s’est mise à la basse. Presque 00 h 30, la salle se vidait tranquillement, mais le peu de courageux restant admiraient tout en silence la folie hypnotisante et interminable se déroulant sur scène.

De l’indie rock au rock expérimental, Deerhunter sait autant divertir une foule qu’il sait maîtriser le rock’n’roll, que ce soit dans son son brut et dans ses actes grandioses et impertinents.

Grille de chansons

  1. Cover Me (Slowly)
  2. Agoraphobia
  3. Rainwater Cassette Exchange
  4. Revival
  5. Breaker
  6. Helicopter
  7. T.H.M.
  8. Back to the Middle
  9. Dream Captain
  10. Living My Life
  11. Take Care
  12. Desire Lines
  13. Snakeskin

Rappel :

  1. Fluorescent Grey
  2. Nothing Ever Happened
  3. Twilight At Carbon Lake

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