Dead Obies

Dead Obies au Centre PHI | Ou comment innover dans l’industrie musicale québécoise

Grosse, grosse semaine pour Dead Obies qui dévoilent l’entièreté de leur nouvel album devant public, avec musiciens, sous captation vidéo et audio, trois soirs d’affilée, sold out, au Centre Phi. Mercredi était le premier de ces trois soirs-là.


Le sextet post-rap a tout mis en place pour que leur nouveau record ne soit pas seulement une compilation de chansons que tu downloades sur Soundcloud, mais devienne plutôt une expérience complète.

Évidemment, la pièce maîtresse de ladite expérience, c’est le trio de spectacles dont la captation servira de base pour l’enregistrement. C’est un procédé un peu nébuleux, mais en gros, pour bien saisir l’énergie de leurs prestations live, les gars vont utiliser l’audio de ces trois shows puis vont réenregistrer par-dessus, le remixer, l’échantillonner pour en arriver à une version studio plus finie.

 

<PARENTHÈSE SUR L’ALBUM>

Deux mots sur l’album en question : il sera beaucoup plus posé que Montréal $ud. La plupart des pièces sont plus lentes, plus introspectives (un peu comme le suggérait Oh Lord, un des singles sortis il y a quelque temps).

Les productions pigent beaucoup dans les années 90, et changement notable : il y a beaucoup plus de chant. Entre autres parce qu’O.G. Bear a troqué son rap rauque pour une voix de baryton.

</FIN DE LA PARENTHÈSE SUR L’ALBUM>

 

Tout ceci étant dit, c’est surtout la mise en scène et la performance qui étaient reines hier. Déjà, le choix du Centre Phi, une galerie d’art, comme salle de spectacle était particulier, mais l’habillage de scène l’était encore plus.

 

Les musiciens ainsi que les 5 MC et VNCE se trouvaient derrière un grand rideau limpide sur lequel étaient projetées tantôt des images 3D, tantôt des visages de certains membres de l’audience (à leur grande surprise). Pour ceux qui ont vu Flying Lotus en spectacle dans les dernières années, c’est un peu le même principe qu’il utilise.

Sauf qu’ici, les gars se donnaient le luxe de traverser ce mur de temps à autre pour s’approcher de leur public, avant que le rideau ne soit complètement détaché et que Yes McCan, 20some, Jo RCA, Snail et Bear ne se garochent direct dans la foule.

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Chapeau au groupe pour avoir maintenu l’énergie malgré la tranquillité de la majorité des chansons jouées.

 

DÉTAILS BONI

Outre tout ça, c’est le souci du détail qui fait que l’expérience autour de l’album est aussi (sinon plus) mémorable que l’album lui-même.

Parmi ces détails, il y a le fait que trois marques montréalaises présentaient une collection exclusive de marchandise Dead Obies pour l’occasion.

Dont des chandails en chanvre. Concept.

Et par-dessus tout, il y avait les grandioses bantu knots de VNCE.

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