The Black Keys

Critique | The Black Keys au Mondial de Laval 2013

C’est sur un terrain vague patenté, en plein milieu du prestigieux centre-ville de Laval, que les spectateurs étaient conviés vendredi soir, à l’occasion du Mondial de Laval. Devant eux, sur une scène beaucoup trop grosse pour rien, le duo blues-rock-garage-alterno-pop The Black Keys avait l’honneur de jouer, pour la première fois de sa vie, dans la troisième plus grande ville du Québec.

 Photo par Karine Jacques.

Dan Auerbauch, des Black Keys. Photo par Karine Jacques.

Malgré la vue imprenable qu’il avait sur la ville (tour à condos, immense parking, Brault et Martineau, Amir), le chanteur Dan Auerbach n’a pas semblé savoir où il était hier soir, scandant à plusieurs reprises « Montreal ! C’mon ! ». Habitué aux outrages (surtout ceux impliquant du gangstérisme et des escortes), la foule lavalloise n’a pas hué et a profité du spectacle avec joie, allégresse et bière à 6,50$.

Pendant presqu’une heure et demie, le duo d’Ohio (accompagné de deux musiciens effacés en arrière) a fait vibrer ses riffs de guitare et ses rythmes de batterie en 4’4. Plus du 3/4 du spectacle a été consacré aux chansons des deux derniers albums, ce qui est logique quand on pense au fait que le 3/4 de la foule a surement acheté Brothers en 2010 en pensant avoir fait la découverte de l’année.

C’est le hit d’aréna Howlin’ For You qui a débuté la parade. Malgré la force de la mélodie, le tout manquait d’intensité, comme si le duo (et le gars du son) prenait le temps de se réchauffer. Conseil : pensez à scrapper une chanson moins bonne (genre Nova Baby) la prochaine fois que vous avez envie de vous réchauffer.

Le tout a pris un peu plus de muscle à partir de Gold In The Ceiling et de la décapante Thickfreakness. On sentait les gars avec un peu plus d’aplomb.

Puis, dans un bloc de vieilles chansons pas connues (Your Touch, Girl Is On My Mind), la foule est devenue plus molle, voire morne. Comme si, tout d’un coup, elle venait de réaliser que, dans le même festival, deux semaines plus tôt, c’était Marc Hervieux qui jouait sur la même scène, à la même place que les Black Keys. Peut-être réfléchissait-elle également sur les incongruités chroniques des programmations de festivals au Québec, genre The Black Keys au Mondial CHORAL, Björk au BLUES Fest, Feist au Festival de JAZZ ou Snoop Dogg au Festivent de LÉVIS.

Peu importe, elle s’est réveillée d’un coup sec avec l’impétueuse Little Black Submarines avant de littéralement virer su’l top, quelques chansons plus tard, au son des méga-giga succès Tighten Up et Lonely Boy.

Photo par Karine Jacques.

Photo par Karine Jacques.

Heureuse, la foule est rentrée paisiblement en métro, arborant au 2/5eme un chandail du groupe. « C’était chill, même si le son est meilleur au Bistro à Jojo », a déclaré Stéphane, qui venait de s’acheter un t-shirt pour son dîner de famille du lendemain. « Je suis en plein déménagement, je n’aurai pas le temps de me faire du lavage. »

PS : Les nombreuses premières parties ont été bien assurées. Kurt Vile a marmonné des « yeah » et des « wooo » par-dessus ses mélodies folk baba cool, tandis que Joy Formidable a livré sa pop bruyante avec énergie et massivité. En fin d’après midi, IO Echo et CSS étaient aussi en spectacle, mais beaucoup trop tôt : nous les avons manqués.

 

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par Karine Jacques

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