VALAIRE

Critique | Misteur Valaire symphonique à l’Église St-Jean-Baptiste

Misteur Valaire s’adonnait à son tour au jeu de la formule symphonique, alors que l’Orchestre Métropolitain se joignait au band pour une soirée toute spéciale à l’Église St-Jean-Baptiste.

Rares auront été les fois où la Paroisse Saint-Jean-Baptiste aura été aussi comble dans les dernières années. Dans la salle se mélangeaient têtes grisonnantes et hipsters à lunettes, pour l’amour de la musique. C’est dire que le succès de Misteur Valaire et le renom de l’Orchestre métropolitain font bon ménage.

Rentrée éclatée

Misteur Valaire a misé gros en présentant son spectacle « Misteur Valaire symphonique », qui marquait la rentrée musicale de l’Orchestre métropolitain. C’est après l’interprétation de Bellevue Avenue – dont l’adaptation musicale est difficilement reconnaissable – que le quintette entre en scène.

Si les gars de Misteur Valaire ont laissé à Yannick Nézet-Séguin l’honneur de débuter le spectacle, ils se sont assurés de faire une entrée remarquée. C’est avec rien de moins qu’une chorégraphie de Segway que Luis Clavis, France, Jules, To et DRouin se succèdent pour retrouver leurs instruments respectifs à l’arrière-scène. Vêtus de leurs plus beaux habits, ils entament alors la pièce Brandon Marlow, et cette fois-ci, la foule la reconnaît.

Compositions envoûtantes

Grâce aux arrangements et orchestrations d’Olivier Hébert, la musique de Misteur Valaire prend vie avec une intensité envoûtante. Dans la plupart des morceaux, c’est l’orchestre que l’on entend davantage. Instruments à cordes et à vents, en plus de quelques percussions, font vibrer l’Église Saint-Jean-Baptiste. Il y a de quoi faire frissonner les spectateurs présents.

Mais c’est lorsque que Luis Clavis se met à rapper sur Life Gets Brutal que l’on déchante un peu. Le son du micro jure avec l’unison de l’orchestre et sa voix n’a pas du tout un bon rendu. Dommage. Par chance, le chœur de l’école Joseph-François-Perreault occupe le deuxième palier de l’hôtel et harmonise le chant.

Le chœur se distingue définitivement lors de la pièce It’s All Good. C’est la pièce El Kid qui clôt le spectacle en beauté en mettant de l’avant le talent des musiciens qui sont sur scène. On distingue les notes de flûte et de piccolos, et le chœur nous enivre.

Interactions surprenantes

Cette « grande messe laïque aux tonalités humoristiques » – pour reprendre les mots de Yannick Nézet-Séguin – se complémente d’animations lumineuses sur le plafond de l’Église. Même s’ils ne sont pas encore tout à fait à l’aise avec l’adaptation de leurs pièces façon symphonique, on ne pourra pas dire que les p’tits gars de Sherbrooke ne font pas les choses en grand.

En jouant avec l’orchestre symphonique, MV s’est payé un véritable « trip ». Le groupe n’a pas hésité à pousser le concept jusqu’au bout. Récits laïques, mélodies jouées à l’orgue et devinettes sur les réseaux sociaux – MV a mis la table pour une rentrée musicale qui promet, autant pour l’Orchestre Métropolitain que pour le groupe.

Photos en vrac
par Corentin Hignoul

 

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