La Roux

Critique | La Roux au Théâtre Corona

La Roux était de passage ce lundi au Théâtre Corona Virgin Mobile de Montréal. Ovationnée par ses groupies, l’artiste a pourtant mis du temps à tomber le masque. Apprivoiser la belle rousse sauvage n’aura pas été de tout repos.

Difficile de savoir si La Roux joue un personnage ou bien si l’antipathie ne fait qu’un avec elle. Durs ont été les sourires à décrocher de sa part. Impassible, le visage fermé. Seul un timide « Hello Montréal » s’est fait entendre durant les dix premières minutes.

Un ego surdimensionné ?

C’est vêtue d’une grande veste jaune moutarde, et le sourire laissé au vestiaire, que La Roux entre sur scène. A cappella elle entonne les premières notes de son dernier single Let Me Down Gently. Un spot est braqué sur elle, le reste du groupe dans la pénombre. L’artiste c’est elle. Le regard perdu, le public la plébiscite pourtant, lui tend ses mains. Elle ne l’entend pas, voire ne le voit pas.

Elle termine ses premiers titres et esquisse enfin un premier sourire. Stressée ? Timide ? Ego-surdimensionné ? Le personnage vit son live concentré de A à Z, sans trop faire attention à ce qu’il se passe autour d’elle. Étrange sensation pour ses fans qui tant bien que mal lui crie son amour.

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

Dans sa bulle

La Roux est dans son show, et n’en sort pas. Elle enchaîne avec ses musiciens titres après titres. Tous aussi pop rétro les uns que les autres. Et quand les rythmiques s’emballent, c’est une tout autre artiste que l’on découvre. Quelques petits pas de danse par ci par là. Quelques sauts et surprend même son public à venir devant lui.Une aubaine pour ce dernier qui ne demande qu’à l’apprivoiser et lui faire part de son affection.

Il aura même le droit de chanter le refrain de In For the Kill. Mais le micro tendu vers lui, elle détourne la tête. Comme un brin méprisant.

Cette image lui colle malheureusement à la peau durant tout le show. Les sourires se font plus nombreux mais toujours aussi crispés malgré quelques prises de paroles. Difficile de cerner La Roux qui a pourtant produit un spectacle sans ratures.

Le final sur Bulletproof aura relevé le niveau de la prestation musicale qui tombait un peu trop dans la pop girly. La deuxième partie plus new wave et électrique aura eu raison du personnage antipathique (ou pas?).

Photos en vrac
par Pierre Bourgault

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