Hugh Laurie

Critique | Hugh Laurie à la Maison Symphonique de Montréal

Charmante soirée, pour un lundi soir maussade, alors que le polymathe Hugh Laurie venait nous présenter ses relectures inspirées à la Maison Symphonique de Montréal. La luxueuse salle de la Place des Arts affichait complet pour cette première présence à Montréal de l’acteur-devenu-musicien.  Deux heures et demie plus tard, les spectateurs quittait la salle gonflés à bloc. 

C’était bien lui que les gens venaient voir : l’acteur connu pour son rôle dans Dr. House, le comique ayant partagé la vedette dans Jeeves and Wooster et A Bit of Fry and Laurie ou encore, pour les plus jeunes, Fredrick dans Stuart Little.

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Photo par Renton Holmes

« Je vous félicite d’avoir eu le courage de venir nous voir sans savoir à quoi vous attendre, lance-t-il entendre en début de concert. Nous-mêmes, on ne sait pas trop à quoi nous attendre! »

Baliverne !  Bien qu’il en soit à son premier concert à Montréal, Hugh Laurie s’adonne à la musique depuis plusieurs années. Il compte même deux albums à son actif. Mais un Britannique cinquantenaire, on le sait, ça maîtrise l’humilité. Et le public montréalais adore ça.

Peu de gens s’étaient pointés à la Maison Symphonique de Montréal en ignorant que Laurie affectionne particulièrement le vieux Delta blues, le jazz de la Nouvelle-Orléans et la pop jazzée. Qu’il puise dans les musiques anciennes du Sud des États-Unis, dans le gospel, le soul, même le funk.

Personne n’était surpris d’entreprendre avec lui un voyage dans le temps, une exploration de titres de Kansas Joe McCoy, Elvis Presley, Dr. John ou Bessie Smith, ou des classiques gospel (Didn’t It Rain), blues (Careless Love), jazz vocal (Up A Lazy River), un tango bilingue (El Choclo / Kiss of Fire, qui a même donné lieu à une petite danse avec la choriste Gaby Moreno) et quoi encore.

Photo par Renton Holmes

Photo par Renton Holmes

Plus mélomane que créateur, Laurie aime reprendre des vieux titres et pour ce faire, il s’est bien entouré : le « meilleur band au monde », à ses dires, le Copper Bottom Band. Sans compter Laurie, qui joue du piano et de la guitare acoustique, ils sont sept musiciens : David Piltch (contrebasse), Herman Matthews (batterie), Vincent Henry (sax, clarinette et harmonica), Elizabeth Lea (trombone) et Mark Goldenberg (guitares, orgue, accordéon), ainsi que deux spectaculaires choristes, Jean McClain et Gaby Moreno.

Ces dernières ont d’ailleurs pratiquement volé la vedette. Gentleman jusqu’au bout des ongles, Laurie laisse énormément de place à ses musiciens et ses choristes.  McClain brille sur I Hate A Man Like You et ‘Lectric Chair, alors que Moreno s’illustre sur The Weed Smoker’s Dream, version originale du standard jazz mieux connu sous sa mouture féminine Why Don’t You Do Right ?

Avec un band de feu comme celui-là, on ne peut pas le blâmer de laisser autant de place à son band. Et bien que ce soit Laurie que les gens sont venus voir, c’est bien un groupe uni – voire une équipe où chacun brille – qu’ils auront apprécié et applaudi à tout rompre au final.

Sans abuser de la virtuosité des musiciens, ni de la notoriété de son chanteur, Hugh Laurie & The Copper Bottom Band donnent tout un show, entraînant, misant sur une mise en scène divertissante et une grille de chansons bien construite.

Deux heures et demie (sans entracte) qui ont passé en un rien de temps.

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Grille de chansons

1. Iko Iko
2. Let The Good Times Roll
3. Evenin’
4. What Kind Of Man Are You
5. Day And Night
6. El Choclo / Kiss Of Fire
7. Junco Partner
8. ‘lectric Chair
9. Mystery Train
10. You Don’t Know My Mind
11. So Damn Good
12. Weed Smoker’s Dream
13. Lazy River
14. Didn’t It Rain
15. Careless Love
16. Wild Honey
17. I Hate A Man Like You
18. I Wish I Knew How If Would Feel
19. Green Green Rocky Road

Rappel 1

20. Go To The Mardi Gras
21. Changes
22. You Never Can Tell

Rappel 2
23. Me-You=Loneliness
24. King Of The Swingers (I Wan’na Be Like You)

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