Dead Kennedys

Critique | Dead Kennedys au Théâtre Corona de Montréal

C’est un Théâtre Corona affichant complet qui accueillait samedi soir la venue en ville des légendaires Dead Kennedys, ou du moins ce qu’il en reste…

Photo par Karine Jacques.

Ron « Skip » Greer, ixième remplaçant de Jello Biafra. Photo par Karine Jacques.

Pour les nombreux qui se posaient la question, le dernier show de DK avec Jello Biafra a eu lieu en 1986. C’est depuis 2001 que certains membres ont reformé le groupe (sur fond de batailles juridiques avec le chanteur original), accumulant plusieurs chanteurs sans stabilité. Les deux seuls membres originaux samedi soir étaient donc le bassiste Klaus Flouride et le guitariste East Bay Ray.

C’est à 21h30 que les 4 Californiens sont montés sur les planches sous une ovation considérable. Le public plutôt varié était en partie déjà très excité et alcoolisé, et le grand moshpit ne s’arrêtera pas jusqu’à la fin du concert.

Paradoxalement, c’était plus punk et sauvage dans la foule que sur la scène. Certes, l’âge est à prendre en compte pour ces papis du punk dont certains critiquent la pertinence de remonter sur scène sans Jello. Certains avancent qu’ils ne font que profiter d’une renommée légendaire pour se dorer une retraite avec des spectacles à 35 dollars l’entrée et 20 dollars l’unique modèle de chandail.

Mais il faut saluer leur performance et l’authenticité qu’ils apportent aux DK 2013. Malgré leur attitude statique, leurs jeux respectifs restent solides.


DK sans Jello

Le énième nouveau chanteur, Ron Greer, occupe bien l’espace, n’hésitant pas à sauter de la scène pour aller faire chanter les premiers rangs. Cependant il paraît un peu sur jouer et exagérer ses mimiques, et on peut entendre dans les conversations beaucoup de « Y’est où Jello ?! » Plusieurs personnes semblaient être venues au Corona sans vraiment se renseigner sur l’actualité du groupe et découvrir avec déception l’absence du chanteur mythique, qu’aucun ne pourra remplacer.

Le guitariste East Bay Ray. Photo par Karine Jacques.

Le guitariste East Bay Ray. Photo par Karine Jacques.

Après une baisse d’intensité lors de morceaux plus récents, la température remonte d’un cran avec le classique Nazi Punks Fuck Off. Ce sont vraiment ces plus vieux morceaux, comme Kill the Poor ou Buzzbomb, qui sortent du lot, et notamment le joyeux Viva Las Vegas.

Puis, après 45 minutes de show, les musiciens quittent la scène. Le public scande « D.K » et revoilà nos punks en lunettes, chemises et cheveux grisonnants pour certains, pour un rappel, jouant même un court passage de Sweet Home Alabama, assez drôle!

Puis c’est vraiment fini, à 22h30. Seulement une heure de spectacle, forcément intense, cru et rapide, mais quand même, c’est un peu court, malgré les classiques. L’avantage, c’est qu’on a encore le temps d’aller au dépanneur acheter un pack, pour trinquer à l’histoire du punk et de ses représentants, même si on ne peut pas vraiment parler d’un show exceptionnel.

Les gars font tout de même l’effort de venir boire une bière au bar et de se prêter, très sympathiques, au jeu des photos et autographes, rencontrant les différentes générations de fans dont certains vraiment jeunes, un moment assez exceptionnel quand on pense que le groupe s’est formé en 1978 ! Et pourtant, beaucoup de leur textes sont encore tristement d’actualité.

Photos en vrac
(par Karine Jacques)

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