Streetlight Manifesto

Critique concert: Streetlight Manifesto et Reel Big Fish à Montréal

Lundi 25 juillet 2011 – Métropolis (Montréal)

Si vous êtes amateur de musique punk et ska et que vous n’étiez pas au spectacle de Reel Big Fish et de Streetlight Manifesto au Métropolis ce lundi soir, vous avez raté l’un des meilleurs concerts de l’année. Les deux groupes ont fait vibrer le plancher du Métropolis en offrant deux prestations parfaites, sans aucune lacune.

Ce sont les vétérans Reel Big Fish qui ont joué en premier dans le cadre de cette tournée conjointe en ouvrant avec leur chanson Everything Sucks, vêtus de leur habituel costume: des lunettes de soleil et des chemises à fleur. Dès les premières notes, il y avait une toute autre atmosphère dans le Métropolis; une sorte d’énergie électrisante, qui annonçait une excellente soirée.

Le groupe n’a perdu aucun temps en enchaînant rapidement toutes les chansons interprétées, en combinant même parfois deux titres ensemble comme The Kids Don’t Like It et In The Pit. Les joueurs de trombone, trompette et saxophone étaient les musiciens à regarder durant la prestation. Ceux-ci couraient partout sur scène, mimaient les
paroles et faisaient participer la foule. Aaron Barrett, le chanteur du groupe, les a même nommés en charge de l’aspect « divertissement » du spectacle.

Barrett, lui, était aussi excentrique sur scène, chantant chacune de ses paroles avec autant d’intonation possible.

Les classiques comme Your Guts (I Hate Them) et She Has A Girlfriend Now ont été des moments forts et même la moins rapide Where Have You Been a fait danser tout le public. La chanson S.R en a fait rire plusieurs avec ses différentes inclinaisons: punk rock, country et métal. Résultat: en l’espace de deux minutes, le Métropolis au complet a fait du « headbanging » et de la danse carrée. Reel Big Fish a même réussi à convaincre la foule de créer une « Conga line » durant la chanson Sayonara Senorita. Voilà la preuve qu’un groupe sur une scène peut faire faire n’importe quoi à son public.

Finalement, les gros classiques comme Sell Out, Beer et Take On Me ont été gardés pour la fin et ont très rapidement conquis une foule déjà déchainée. Après Take On Me, nous avions l’impression que Reel Big Fish venait de clôturer la soirée, mais il restait à savoir ce que Streetlight Manifesto nous réservait par la suite…

Streetlight Manifesto: à la hauteur de sa première partie!

Après la prestation épatante de Reel Big Fish, Streetlight Manifesto avait tout un défi à relever, mais heureusement le groupe a été plus qu’à la hauteur. Ce sont des musiciens en grande forme et souriants qui se sont présentés sur scène, en débutant avec la puissante Watch It Crash.

C’est devant une foule agitée et gonflée à bloc que les membres du groupe ont démontré pourquoi ils sont tant appréciés en jouant parfaitement chacune de leurs compositions. Après tout, le talent de chacun de ses musiciens permet à Streetlight Manifesto de se démarquer des autres groupes du genre.

Le chanteur et guitariste Tomas Kalnoky mène le groupe avec tact, tandis que Jim Conti (saxophone alto et ténor) excelle dans la précision. On pourrait aussi le nommer deuxième leader du groupe.

Chris Tatcher impressionne grandement à la batterie avec la puissance avec laquelle il joue et son irréprochable coordination. Même si on le place au fond de la scène, Tatcher parvient à se démarquer et attire tous les regards par moments.

Mike Brown (saxophone baryton), quant à lui, se démarque grâce à l’intensité avec laquelle il joue de son instrument et aussi par sa constante interaction avec le public.

Streetlight Manifesto a offert une prestation tellement impressionnante qu’on pourrait qualifier tout leur spectacle comme un seul grand moment fort. Certes, certains titres se sont plus démarqués comme We Will Fall Together et A
Moment Of Silence qui sont devenu une sorte d’hymne pour le groupe. The Big Sleep et Would You Be Impressed ont aussi été chantées haut et fort par le public.

La foule a semblé se calmer quelque peu lors de l’interprétation de Me And Julio Down By The Schoolyard et Such Great Heights, deux des reprises de l’album 99 Songs Of Revolution. Ne faisant pas partie du matériel original du groupe, le public semblait beaucoup moins familier avec ces titres. D’ailleurs, ces deux chansons ont semblé remplacer la fameuse Point/Counterpoint, habituellement présente dans la grille de chansons de Streetlight Manifesto.

Le concert n’aurait pu être conclu sur une meilleure note que Somewhere In The Between. Streetlight Manifesto a été solide et aussi parfait que ce qu’on écoute sur CD. Les instruments se distinguaient très bien les uns des autres, chaque membre prenait parfaitement sa place sur la scène et le groupe était très énergique. Une prestation mémorable.

L’idée d’unir Reel Big Fish et Streetlight Manifesto lors d’une même soirée était tout simplement géniale. Impossible de s’emmerder avec ces deux troupes!

Grille de chansons

Reel Big Fish
1. Everything Sucks
2. The Kids Don’t Like It
3. In The Pit
4. Ban The Tube Top
5. Down In Flames
6. Why Do All White Girls Think They’re Fat
7. Good Thing
8. Your Guts (I Hate Them)
9. Slow Down
10. She’s Got A Girlfriend Now
11. Where Have You Been
12. Cannibal
13. Join The Club
14. Say Ten
15. The Set Up (You Need This)
16. Brown Eyed-Girl (reprise de Van Morisson)
17. Sayonara Senorita
18. S.R.
19. Another F.U Song
20. Sell Out
21. Beer
22. Take On Me (reprise de A-Ha)

Streetlight Manifesto
1. Watch It Crash
2. Down, Down, Down To Mephisto’s Cafe
3. We Will Fall Together
4. Forty Days
5. Me And Julio Down By The Schoolyard (reprise de Paul Simon)
6. What A Wicked Gang Are We
7. The Receiving End Of It All
8. A Better Place, A Better Time
9. Would You Be Impressed?
10. Failing, Flailing
11. Such Great Heights (reprise de The Postal Service)
12. A Moment Of Silence
13. A Momenet Of Violence
14. The Big Sleep

Rappel
15. Here’s To Life
16. Somewhere In The Between

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