Real Estate

Critique concert: Real Estate à Montréal

Mercredi 18 janvier 2012 – Sala Rossa (Montréal)

La jeune formation new-jerséyenne Real Estate était de passage à la Sala Rossa de Montréal, hier soir. Soutenu par le succès critique de son plus récent album Days, le quintette américain a montré de bien belles choses, en dépit d’une sono défaillante.

Le chanteur Martin Courtney. Photo par Marc-André Mongrain

La prestation a pris un certain temps à trouver son rythme de croisière. Durant Younger Than Yesterday et l’excellente It’s Real, les jeunes musiciens – le bassiste Alex Bleeker, en particulier – semblaient davantage préoccupés par la mauvaise acoustique et les pépins techniques sur scène que sur leur performance.

Les choses se sont replacées sans jamais offrir au public un équilibre sonore avantageux. Ce n’est pourtant comme si Real Estate exigeait un travail colossal derrière la cosonle: 2 guitares pratiquement dépouillées de tout effet (léger « reverb » et « flanger » subtil à l’occasion, sans plus), une basse toute simple, une batterie et un clavier discret. La simplicité de leur son fait d’ailleurs partie de leur charme, alors on se serait attendu à ce que la sonorisation ne soit pas un problème…

Lorsque le groupe parvenait à surmonter cet obstacle mineur, l’indie rock fortement teinté de pop ensoleillée brillait de tous ses feux, comme lors de l’interprétation de Green Aisles, Out of Tune et la jolie All The Same, à la toute fin du set. Les deux guitares électriques, aux couleurs semblables, s’accouplent alors pour créer de la petite magie mélodique si efficace, comme sur disque.

Photo par Marc-André Mongrain

Toutefois, il arrivait, à l’occasion, que la douce paresse de leur « groove banlieusard » brise le subtil momentum créé par la chanson précédente, comme lors de Municipality, jouée de façon un peu molle et confuse.

La voix du chanteur et guitariste Martin Courtney manque encore un peu d’assurance et s’égarait parfois de la note juste, mais rien de majeur. Bleeker, en revanche, aurait avantage à se contenter de jouer les choristes: son interprétation de Beach Comber au rappel démontrait qu’il n’a pas ce qu’il faut pour être chanteur principal. À moins que cette pièce soit hors de son registre?

Visiblement, la popularité de Real Estate en fait un groupe qui mériterait une salle plus grande que la Sala Rossa. La petite pièce branchée du boulevard St-Laurent était pleine à craquer. Real Estate aurait sans doute pu remplir le Cabaret Mile-End, et du coup, aurait bénéficié d’un meilleur son.

Ce sera pour leur prochain passage à Montréal, sans doute. Et d’ici là, les 5 jeunes compères de Ridgewood auront probablement pris du métier. À suivre.


Grille de chansons
Younger than Yesterday
It’s Real
Suburban Dogs
Easy
Green Aisles
(pièce inédite non-identifiée)
Fake Blues
Out of Tune
Municipality
In my car (nouvelle chanson)
Kinder Blumen
All the Same

Rappel:
Wonder Years
Beach Comber

Photos en vrac
(par Marc-André Mongrain)

Vos commentaires