Critique concert: Luce Bélanger à Québec

La compositrice/interprète Luce Bélanger a offert un spectacle intime et impeccable le 13 mai dernier à l’Intendant, en Basse-Ville de Québec. Mettant de l’avant un style pouvant se comparer aux Brel, Ferré et Lapointe (Pierre), la salle comble à ressenti toute une gamme d’émotions au cours de la soirée, qui a été marquée par une belle acoustique, intensité et exécution.

C’est un duo qui s’est installé sur scène pour offrir une adaptation de son spectacle Désert Blanc; Bélanger, assise au piano, était accompagnée par son contrebassiste de longue date Yann Simpson. La chimie entre les deux était évidente sur scène, alors qu’ils s’amusaient à cadrer le contexte des chansons. Le format duo semble naturel pour Bélanger, surtout étant donné ses talents de pianiste. L’espace sonore crée par l’absence de percussion donne également de l’espace pour sa voix impressionnante.

Ce n’est pas autant la portée de sa voix qui impressionne, mais plutôt son élocution impeccable. Lors de sa reprise du classique Taxi de Claude Léveillée, chaque syllabe a été parfaitement livrée et on ne peut qu’en rester impressionné.

En plus de tout cela, Luce Bélanger raconte des histoires touchantes à travers ses œuvres. Que ce soit le récit d’un vieil homme qui danse seul ou bien celui d’un trouble obsessionnel compulsif, ses textes donnent une dimension supplémentaire à chacune de ses œuvres. Le lien émotif étant d’autant plus fort étant donné le contexte intime de la soirée.

Au cours des deux heures de la soirée, séparée en deux par un entracte, on a pu assister non seulement à une prestation sans failles, mais à la maturation complète d’une artiste, qui semble maintenant prête pour de plus grands défis.

En effet, il ne faudrait pas se surprendre d’une montée en popularité dans l’avenir rapproché pour Bélanger, si on se fie à l’étendue de son talent. Le temps le dira, mais entre-temps, Désert Blanc demeure un incontournable pour les amateurs du style et les curieux de la relève.