crédit photo: Shanti Loiselle
Weezer

Critique CD: Weezer – Raditude

Peu d’artistes sont parvenus à accomplir ce que Green Day a fait au cours des dernières années : se séparer de leurs racines jadis si attrayantes pour les ados des années 1990, et viser dans le mille pour la génération suivante.

Dans le cas de Weezer, ce n’est pas à défaut d’essayer. Obstiné à ne pas vieillir comme une troupe d’ados attardés, Weezer rapplique avec un septième album au contenu tout aussi maladroit et juvénile que son titre et sa pochette, malgré les quelques titres inévitablement réussis.

Si Green Day est devenu le groupe phare d’un ixième mouvement néo-punk visant à apprendre les rudiments de base de l’indignation à une génération qui n’a rien connu des Sex Pistols (ou même de Nirvana), le groupe Weezer, lui, tente d’être le porte-étendard de la musique rock de party et des références à la culture pop moderne.

Recette gagnante, dérogations ratées

Tant que Rivers Cuomo et sa bande s’en tiennent aux chansons rock pop aux accords simples battus à grands coups de guitares bourrées de «fuzz» , aux mélodies accrocheuses et au rythme entraînant, tout va bien. Ils ont toujours excellé dans l’art de créer un alliage de pop des années 1950, des riffs des années 1970 et du grunge des années 1990.

En témoignent le premier extrait (If You’re Wondering If I Want You To) I Want You To, ainsi qu’I’m Your Daddy, In the Mall et Trippin’ Down the Freeway .

Les quelques tentatives de déroger à la recette éprouvée résultent toutefois en de malheureuses bévues. La très mauvaise Can’t Stop Partying – avec ses cris «emo», sa production à la Black Eyed Peas et l’étrange caméo déplacé de Lil Wayne – et l’ésotérico-boboche Love Is the Answer tombent complètement à plat.

Les textes n’aident en rien la cause. Truffés de maladresses amoureuses/sexuelles, de clichés prépubères et de références à des marques commerciales, les propos font état d’une plume qui en fait trop pour tenter d’incarner les idées d’une époque qui n’est pas la sienne.

Weezer a, en somme, concocté un album sur mesure pour une tranche d’âge qui en raffolera très brièvement et bien vite, ce Raditude sera sans doute vite relégué aux oubliettes. Les fans de longue date, eux, ont appris il y a longtemps que Weezer a cessé d’exister pour eux à partir de Make Believe, et on ne les y reprendra plus.

… sauf peut-être en spectacle!

Moments forts:
In the Mall, Let It All Hang Out, Trippin’ Down the Freeway, (If You’re Wondering If I Want You To) I Want You To

Moments moins forts:
Can’t Stop Partying, Love Is the Answer

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